Otan : la Turquie plutôt que le Mali

Les forces armées des Pays-Bas vont déployer des batteries de missiles antimissiles balistiques autour d’Adana, en Turquie. C’est une décision de l’Otan à laquelle participe la France. Bien sûr, ce type d’armes de défense antiaérienne ne s’impose guère au Mali. Mais, avec les personnels d’appui ou d’intendance, ce déploiement mobilisera près de 300 personnes. Pour le moment, les forces aériennes néerlandaises n’enverront que des avions de transport de troupes ou matériels vers les zones de combat au Sahel. Toutefois, les Pays-Bas pourraient consentir « une aide financière ». 

Continuer la lecture de « Otan : la Turquie plutôt que le Mali »

François Asselineau, le candidat à la présidentielle censuré

 A l’heure même où l’on se demande ce qu’il en est de la liberté d’expression dans ce pays, il me vient en tête une autre question : à quel point la liberté de la presse peut-elle être remise en cause ?

 

J’ai repensé à François Asselineau, personnage politique peu connu mais ô combien intéressant à écouter et à lire. Peu connu tout simplement parce-que le CSA a "oublié" de lui donner la moindre minute, alors même que chaque candidat à la présidentielle est censé pouvoir disposer d’une visibilité dans les médias, selon le principe d’équité. Lorsque François Asselineau a réussi à se faire recevoir par le CSA pour discuter de ce problème, il était déjà trop tard. Le candidat n’aura donc pas eu le droit à son temps de parole. Ce personnage jouit pourtant d’une grande popularité sur internet, le seul média où il est libre de s’exprimer. Refuser un temps de parole pourtant légal à un candidat parait donc étonnant, d’autant plus que son discours fait fureur là où il est possible de l’entendre. 

 

Continuer la lecture de « François Asselineau, le candidat à la présidentielle censuré »

L’OTAN et l’AQMI : la Libye, le Nord Mali ….et après???

Ansar Eddine

 

              L’intervention de l’OTAN en Libye n’en finit plus d’apporter chaque jour son lot de conséquences plus désastreuses que les prévisions de ses experts. Si pour Cameron et Sarkozy, La chute de Kadhafi était synonyme de victoire, la réalité sur le terrain est tout autre. La Libye et le Maghreb tout entier mais aussi le sahel et en particulier le Nord Mali, n’ont jamais connu un climat aussi instable. Y réinstaurer la paix sera une mission désormais kafkaïenne.

 

          C’est un échec à la fois à la fois militaire, politique et stratégique. La Libye est aujourd’hui libérée mais divisée. Et la Charia, ce  code de droit musulman régissant l’organisation tant politique que social de la société tant honni par les occidentaux, va y être appliquée. Bien plus ce sera difficile pour les européens de profiter de la manne pétrolière libyenne avec toutes ces brigades rebelles qui sillonnent le pays et contrôlent les points stratégiques. Et la mission de combattre l’AQMI (l’Al-Qaïda au Maghreb Islamique) est devenue plus que jamais compliquée.

 

           Au lieu de se limiter au mandat de l’ONU prévoyant juste une intervention aérienne, la France a cru bon de larguer en même temps des armes aux rebelles. La Libye était déjà surarmée et ce bonus français a contribué au fait qu’aujourd’hui, les armes légères comme les grenades ou les Kalachnikov, mais aussi les explosifs, les lance-roquettes, les batteries anti-aériennes et peut-être même des missiles sol-air circulent sans entrave dans le désert.

 

Continuer la lecture de « L’OTAN et l’AQMI : la Libye, le Nord Mali ….et après??? »

Libye : vers la partition ?

Comment un Nicolas Sarkozy, un David Cameron, avec l’appui médiatique d’un Bernard-Henri Lévy ont-ils pu obtenir que des millions et des milliards soient consacrés à renverser le régime de la famille Kadhafi pour les résultats que l’on constate sans qu’ils en soient jamais rendus comptables ? Pourquoi ceux qu’ils ont manipulés ne réclament-ils pas une nouvelle intervention de l’Otan pour rendre enfin celles et ceux qu’ils étaient censés vouloir libérer du joug des Kadhafi libres de vivre en paix et en sécurité ?

Continuer la lecture de « Libye : vers la partition ? »

Syrie : McCain veut des attaques aériennes de l’Otan

Décidément, la campagne présidentielle américaine pousse à des déclarations radicales. Ainsi de celle du sénateur républicain John Mc Cain, ancien candidat malheureux (2008) à la Maison Blanche, qui voudrait que les États-Unis lancent des attaques aériennes contre la Syrie. Ce qui supposerait, à moins qu’elles soient limitées et lancées au départ de porte-avions, un soutien de l’Otan.

Continuer la lecture de « Syrie : McCain veut des attaques aériennes de l’Otan »

La situation de l’Europe dans le monde

 

L’Europe a vécu son état de grâce durant "les trente glorieuses", expression utilisée par Jean Fourastié, et qui traduit l’importante prospérité (on peut même parler d’âge d’or) que connut l’Europe de l’ouest durant la période 1945-1975.

Cela s’explique par plusieurs facteurs, et notamment par les importantes destructions issues de la Seconde Guerre Mondiale, qui obligèrent les pays touchés par la guerre à se reconstruire avec l’aide du plan Marshall.

Et si l’Allemagne de l’Ouest fut occupée par les forces armées des pays vainqueurs de la guerre (dont les Etats-Unis, l’Angleterre et la France), elle bénéficia du parapluie nucléaire mis en place par les forces de l’Otan quand Staline décida, au nom d’une Union Soviétique qui signa elle aussi les accords de Yalta, d’envahir l’Europe de l’Est et d’intégrer de force les pays de cette région dans le giron communiste.

Sur le plan politico-économique,  les pays d’Europe de l’Occident qui s’étaient combattus durant la guerre, décidèrent, à l’initiative des Français Jean Monnet et Robert Schuman, de créer une Europe fondée au départ sur l’alliance entre deux pays qui se détestaient jusque là en raison de trois guerres successives : à savoir la France et l’Allemagne, auxquelles viendront immédiatement s’ajouter les pays du Bénélux et l’Italie, pour fonder ensemble la première communauté européenne (elle qui fut d’abord économique, avec la gestion des ressources associées à l’exploitation du charbon et de l’acier, avant de devenir non seulement une zone de libre échange par suppression des barrières douanières et tarifaires, mais également un espace politique doté des ressources nécessaires pour soutenir les pays en difficulté et, avec le temps, pour maintenir les taux de change des devises des pays membres à l’intérieur de fourchettes déterminées.

Il faut néanmoins préciser que cette Europe-là n’avait comme membres que des pays capitalistes développés, et non des pays communistes ou des pays vivant, comme la Grèce, sur les confins du continent européen.

Quant à l’idéologie présidant à cette Europe-là, si elle fut chrétienne-démocrate, ou chrétienne sociale, dans sa toute première mouture, elle deviendra de plus en plus social-démocrate avec le temps.

Sur le plan monétaire, le Serpent du même nom (nom qui vient de la nécessité de maintenir les devises des pays membres dans des fourchettes déterminées), sera remplacée par la monnaie unique connue aujourd’hui sous le nom d’euro, celle-ci étant gérée par une BCE composée, le plus souvent, de membres issus des anciennes banques centrales des pays ayant intégré le giron de l’euro. 

 

****

 

Sur les plans structurel et conjoncturel, si cette Europe-là connut l’existence des cycles  économiques liées aux respirations de l’économie capitaliste (avec des phases d’essor, de surchauffe, de krach, de récession, et de redémarrage), l’inflation se propagea, dans les pays d’Europe, suite à l’abandon de l’étalon-or par le président Nixon en 1974, ce qui conduisit à une baisse du dollar en or, et à la baisse subséquente de toutes les monnaies européennes.

Et c’est parce qu’il exista une très forte inflation, dans les années qui suivirent 1974, que les théoriciens de l’économie changèrent leur fusil d’épaule en devenant non seulement des monétaristes, mais des gens qui croyaient, et qui continuent à croire, dur comme fer,  que le libre marché dans tous les domaines est la panacée permettant à tous les êtres humains d’accéder au bien-être économique et social.

 

****

 

Dès cet instant, on assista donc, dans l’Europe de l’Ouest, à la privatisation des entreprises publiques (y compris quand, comme en France, le pouvoir était aux mains des socialistes), à la suppression tendancielle de toutes les protections douanières et tarifaires, ainsi qu’à la libéralisation progressive du marché du travail; sans parler de la gestion des assurances et des retraites par des organismes privés qui ne se privèrent pas, recherche du profit oblige, de spéculer en bourse avec l’argent des assurés.

Et si le gain spéculatif permit aux gestionnaires et aux assurés de croire à la Terre Promise, le krach boursier (on songe ici à celui de 2008) ramena les seconds sur terre, pour ne pas dire dans les enfers de la précarité.

 

****

 

Du côté de la politique internationale, l’année 1989 vit la fin du communisme et l’intégration des anciens pays communistes (y compris la Chine) dans le giron de l’économie capitaliste, toutes choses qui perturbèrent considérablement l’équilibre bi-polaire qui existait jusque là.

 C’est ainsi que l’on assista à un transfert,  non point tant de la technologie elle-même, que des unités de production qui jusque là résidaient aux Etats Unis et dans les pays de l’Europe de l’occident, et qui désormais, au nom des délocalisations voulues par les responsables des entreprises multinationales, prendront  le chemin de la Chine, de l’Inde, et finalement de tous les pays dotés de protections inférieures, sur le plan social ou environnemental, aux pays du premier monde.

Et si les entreprises du premier monde ne se rendront pas directement dans ces pays, elles le feront indirectement en confiant leur production, à des prix pour elles fort rémunérateurs,  aux entreprises sous-traitantes issues de ces pays. 

Or tout cela, si l’on regarde dans le passé,  eut pour effet d’augmenter le chômage dans les pays riches, lequel continuera d’augmenter, dans le futur, si les pays du premier monde ne parviennent plus à maintenir leurs avantages comparatifs, ceux-ci reposant essentiellement sur les innovations en matière technologique.

 

****

 

Quant à l’Europe elle-même, elle est désormais composée, s’agissant de l’Union, de pays au niveau de vie si différent que les pays pauvres ont toutes les difficultés à maintenir en vie leur économie en raison d’un euro qui est pour eux surévalué.

Et la situation de ces pays d’empirer chaque fois que la spéculation mondiale joue contre les pays endettés en les obligeant à payer des taux d’intérêt faramineux sur les emprunts nécessaires, non seulement au développement futur du pays, mais au remboursement des dettes contractées par eux dans le passé.

Mais là est la bonne blague : les corbeaux qui croyaient "plomber" le pays en lui imposant des taux faramineux, se retrouveront sans le sous quand les renards, représentés ici par les pays débiteurs, feront faillite, entraînant les créanciers dans leur propre  déchéance.

Et si les pays endettés peuvent compter, comme c’est le cas de nos jours, sur l’appui des organismes internationaux (FMI, Banque mondiale – et, dans le cas de la Grèce, de l’Union européenne) pour éviter la faillite, ceux-là leur feront payer très cher cet appui en exigeant des pays débiteurs, au nom du recouvrement de leurs  propres créances, une cure d’austérité difficilement supportable aux populations de ces pays. 

Quant aux gestionnaires des pays endettés, voire surendettés, chargés d’appliquer les cures d’austérité, en appartenant au même monde (qui est ici celui de la finance internationale et d’une classe de technocrates tous bien diplômés et ayant fait plus ou moins les mêmes études au sein des meilleurs instituts internationaux) que les représentants des bailleurs de fonds, leur parachute doré, une fois qu’ils auront quitté le pouvoir après avoir rempli leur mission, est déjà assuré.

Mais la question n’est pas là : la question est que les déficits publics contractés par les pays d’Europe et par les Etats-Unis, sont désormais financés, ou seront désormais financés, principalement, à l’avenir, par la Chine, ce qui revient à dire que d’ici à pas très longtemps (échéance que l’on peut fixer vers les années 2020-2030), ce pays sera le seul maître du monde.

  
Claude Gétaz

 

Libye : Dieu que la guerre était jolie !

Nous n’avions cessé de le répéter ici : les forces aériennes françaises (entre autres) ont tué des civils en Libye. Mais, jour après jour, durant le conflit, l’Otan répétait que, bien sûr, non, au grand jamais. Le site du New York Times, dans son édition datée du samedi 17 décembre, consacre six pages aux « bavures » (ou assassinats délibérés) de l’Otan, sous le titre « Libya’s Civilian Toll, Denied by Nato ».

Continuer la lecture de « Libye : Dieu que la guerre était jolie ! »

L’OTAN? On n’y peut rien, c’est comme ça…

Voila, c'est fait. La France réintègre l'OTAN après que le général de Gaulle l'en ai fait sortir il y a de cela bien des années, dans un contexte, nous dit-on, parfaitement différent. Oui, car depuis, de l'eau a passé sous les ponts, la France n'a plus la même aura, elle n'a plus les moyens de sa politique, plus la même influence, elle ne peut plus porter sa voix dans le monde. Elle est seule et preuve en est, sur une carte, elle ne représente que bien peu de chose…

C'est donc inéluctable pourrait-on croire et c'est bien ce que nous expliquent quelques chroniques bien senties, qui laissent deviner combien le moindre regret serait mal placé, comme une forme de nostalgie, voire d'un nationalisme mal placé, dans un pays qui n'a plus les moyens, on le répète, de ses ambitions, et qui sera laissé pour compte sur le bas-côté de la route, s'il se rebiffe. Non plus le mouton noir de l'Europe, mais pire encore, de toute la partie occidentale du monde!

Tiens!
Continuer la lecture de « L’OTAN? On n’y peut rien, c’est comme ça… »

Débat sur la conférence de Durban à l’ONU

David Littman, porte-parole d'organisations de défense des droits de l'homme et ami de la première heure de drzz.info, a été une nouvelle fois interrompu vendredi dernier par la présidence du Conseil des Droits de l'Homme alors qu'il documentait l'antisémitisme des médias musulmans. Il n'a pas été autorisé à poursuivre son discours.

Mais l'affaire n'en est pas restée là. Le Vice-Président du Conseil qui l'a coupé se trouvait être l'ambassadeur du Canada. Littman a écrit à ses contacts des médias de ce pays, provoquant une incroyable réaction en chaîne. L'histoire a fait grand bruit dans la presse canadienne le week-end dernier.  

Hier, Littman a reçu un appel du bureau du Premier Ministre Stephen Harper lui présentant ses excuses au nom du gouvernement canadien. L'ambassadeur en question risque aujourd'hui de sérieux ennuis.

Autre vent de révolte, à l'approche de la Conférence controversée de Durban. Lundi, une ONG a pu répéter les propos antisémites tenus par une télévision égyptienne durant la session consacrée à l'étude "du génocide et des appels au génocide". Emprunté, le Conseil n'a pas osé l'interrompre. 

La vidéo fait désormais un tabac sur le youtube israélien, Road90, et affaiblit encore un peu plus une conférence de durban déjà fragile.Lundi, un nouveau texte a été proposé pour calmer les tensions entre pays occidentaux et musulmans, mais il ne plaît pas à tout le monde.  

En dépit des commentaires plutôt positifs, le nouveau projet de déclaration n’est toutefois pas un aboutissement. «C’est une bonne base de discussion», estime un diplomate occidental. Ahmed Ihab Gamaleldin partage cet avis, mais reconnaît que «de part et d’autre, il faudra faire preuve de bonne foi et de bonne volonté pour que chaque Etat se sente prêt à s’approprier le texte. Car l’absence de consensus serait dangereuse.

Tout Etat se verrait légitimé à faire toute sorte de demande dans les instances multilatérales». Le comité préparatoire de la conférence se réunira le 6 avril pour finaliser le document qui devra encore être approuvé par tous les Etats.

Désormais, une question suscite une inquiétude: des Etats comme la Syrie ou l’Iran ouvriront-ils la boîte de Pandore en adoptant des positions maximalistes à l’égard d’Israël?

Les Européens vont-ils se contenter de ce texte? Ahmed Ihab Gamaleldin met en garde: «Nous n’avons jamais eu aussi peu de temps pour élaborer un texte dans une conférence multilatérale de l’ONU. La première lecture a eu lieu à la fin de février.»

Directrice du bureau genevois de Human Rights Watch, Julie Rivero se félicite de ce pas en avant. Mais elle met les Européens devant leur responsabilité: «La balle est dans leur camp. Il faut qu’ils adoptent désormais un agenda plus constructif.»
 

L’OTAN : nous y voilà.

La décision présidentielle de réintégrer les postes de commandement de l’OTAN est pour le moins paradoxale et met à mal, l’exception française.

 Sa justification ?

« Notre rapprochement avec l’Otan conforte l’indépendance nationale, mais notre éloignement proclamé mais non réalisé avec l’Otan limite notre indépendance nationale ».

Continuer la lecture de « L’OTAN : nous y voilà. »