Débat sur la conférence de Durban à l’ONU

David Littman, porte-parole d'organisations de défense des droits de l'homme et ami de la première heure de drzz.info, a été une nouvelle fois interrompu vendredi dernier par la présidence du Conseil des Droits de l'Homme alors qu'il documentait l'antisémitisme des médias musulmans. Il n'a pas été autorisé à poursuivre son discours.

Mais l'affaire n'en est pas restée là. Le Vice-Président du Conseil qui l'a coupé se trouvait être l'ambassadeur du Canada. Littman a écrit à ses contacts des médias de ce pays, provoquant une incroyable réaction en chaîne. L'histoire a fait grand bruit dans la presse canadienne le week-end dernier.  

Hier, Littman a reçu un appel du bureau du Premier Ministre Stephen Harper lui présentant ses excuses au nom du gouvernement canadien. L'ambassadeur en question risque aujourd'hui de sérieux ennuis.

Autre vent de révolte, à l'approche de la Conférence controversée de Durban. Lundi, une ONG a pu répéter les propos antisémites tenus par une télévision égyptienne durant la session consacrée à l'étude "du génocide et des appels au génocide". Emprunté, le Conseil n'a pas osé l'interrompre. 

La vidéo fait désormais un tabac sur le youtube israélien, Road90, et affaiblit encore un peu plus une conférence de durban déjà fragile.Lundi, un nouveau texte a été proposé pour calmer les tensions entre pays occidentaux et musulmans, mais il ne plaît pas à tout le monde.  

En dépit des commentaires plutôt positifs, le nouveau projet de déclaration n’est toutefois pas un aboutissement. «C’est une bonne base de discussion», estime un diplomate occidental. Ahmed Ihab Gamaleldin partage cet avis, mais reconnaît que «de part et d’autre, il faudra faire preuve de bonne foi et de bonne volonté pour que chaque Etat se sente prêt à s’approprier le texte. Car l’absence de consensus serait dangereuse.

Tout Etat se verrait légitimé à faire toute sorte de demande dans les instances multilatérales». Le comité préparatoire de la conférence se réunira le 6 avril pour finaliser le document qui devra encore être approuvé par tous les Etats.

Désormais, une question suscite une inquiétude: des Etats comme la Syrie ou l’Iran ouvriront-ils la boîte de Pandore en adoptant des positions maximalistes à l’égard d’Israël?

Les Européens vont-ils se contenter de ce texte? Ahmed Ihab Gamaleldin met en garde: «Nous n’avons jamais eu aussi peu de temps pour élaborer un texte dans une conférence multilatérale de l’ONU. La première lecture a eu lieu à la fin de février.»

Directrice du bureau genevois de Human Rights Watch, Julie Rivero se félicite de ce pas en avant. Mais elle met les Européens devant leur responsabilité: «La balle est dans leur camp. Il faut qu’ils adoptent désormais un agenda plus constructif.»