Vin rouge : le verre du condamné

 De nombreuses études ont depuis longtemps souligné l'intérêt des polyphénols présents dans le vin rouge en tant qu'antioxydants naturels, ce qui a poussé de nombreux médecins à conseiller à leurs patients d'en consommer régulièrement afin de prévenir les maladies cardio-vasculaires et d'aider leur organisme à lutter contre les radicaux libres.

Hélas, depuis plusieurs années de nouvelles études ont démontré que si les polyphénols du vin rouge étaient effectivement salutaires, l'alcool qu'il contenait était quant à lui nocif. Aussi, a-t-on commencé à parler de consommation modérée qui serait limitée à un maximum de deux verres par jour, sans jamais dépasser neuf verres par semaine pour les femmes et quatorze pour les hommes.

Et puis, de nouvelles études ont démontré que la résistance à l'alcool diminuait avec l'âge et que le métabolisme d'un être humain vieillissant se rapprochait davantage de celui de la femme, c'est-à-dire contenait moins d'eau et plus de graisse. Ainsi, la consommation dite modérée devait être réduite tant chez la femme que chez l'homme au fil du temps. Pourtant, toutes les études ont précisé que les effets protecteurs du vin avaient uniquement été observés chez les personnes plus âgées, c'est-à-dire à partir de la quarantaine chez les hommes et de la ménopause chez les femmes… C'est-à-dire à un âge où les effets nocifs de l'alcool sont aussi accrus.

Que reste-t-il alors des effets bénéfiques du verre de rouge quotidien ?

Pas grand-chose apparemment, puisque l'INCa (Institut national du cancer) a annoncé, en se basant sur une étude réalisée en 2007 par le Fonds mondial de recherche contre le cancer, qu'il était impossible de déterminer un niveau de consommation d'alcool qui n'ait pas d'effet nocif sur la santé. Dans cette annonce, faite le 17 février, l'INCa souligne que l'augmentation de risques de cancer était significative dès une consommation moyenne d'un verre par jour, et qu'il était dès lors déconseillé de consommer tous types de boissons alcoolisées en ce y compris la bière et le vin.

Et encore, on ne parle pas ici des risques encourus à cause de la présence de nombreux pesticides qui ont été décelés dans pratiquement tous les vins, comme l'ont révélé de multiples études, dont celles publiées par le Pan-Europe (Pesticides Action Network Europe) dont nous avons déjà traité (Le Vin potentiellement cancérigène).

Considérant toutes ces analyses, nos députés sont en train d'étudier une loi visant à l'interdiction des publicités pour les boissons alcoolisées ce qui pourrait signer le glas de notre production de vin rouge déjà mis à mal par une concurrence mondiale de plus en plus agressive.

Mais puisqu'il faut se méfier des nitrates contenus dans l’eau, fuir les jus de fruits et les limonades trop sucrés, que reste-t-il pour accompagner nos repas, si le vin rouge dont on nous avait tant vanté les mérites se retrouve à présent lui aussi au banc des accusés ?