La folle histoire de Max et Léon

Réalisateur : Jonathan Barré

Date de sortie : 1 novembre 2016

Pays : France, Belgique

Genre : Comédie historique

Durée : 98 minutes

Budget : 11 520 000€

Casting : Grégoire Ludig (Léon), David Marsais (Max), Bernard Farcy (Célestin), Dominique Pinon (Michel), Alice Vial (Alice), Kyan Kojandi (commandant Poulain), Jonathan Cohen (commandant Beaulieu)

 

Le voilà, il est sorti. Attendu par une communauté de fans adeptes de leurs vidéos humoristiques sur internet et à la télévision, le Palmashow se projette sur grand écran. Max et Léon sont deux orphelins déposés par leur mère à la porte du  café du village, deux tire au flanc, des flemmards qui profitent du bon temps sans se soucier des responsabilités. Brutalement la guerre éclate, l’Allemagne nazie est aux portes de la France. Les deux compères décident de s’engager pour fuir la colère des autres  villageois à leur égard. Commence alors une folle aventure.

Autant le dire tout de suite, ce premier long métrage n’est pas le film de l’année 2016, la comédie qui fait rire aux éclats et dont on se rappellera dans 40 ans à l’image de Rabbi Jacob, mais c’est un bon divertissement, un agréable moment à passer et qui saura convaincre même ceux qui ne sont pas initiés au Palmashow. Malgré un format agrandi, les deux compères restent dans une succession de saynètes drolatiques donnant une histoire globale assez cohérente bien que rocambolesque. L’avantage c’est que cela donne du rythme et une énergie positive. De plus, la narration se fait à rebours avec une entrée directe dans le vif du sujet. Les deux pieds nickelés sont en costume SS, rentrent dans un café, se font braquer par des résistants en planque et là le récit de leurs aventures commence. Une idée ingénieuse pour insuffler de l’intérêt et tenir en haleine, nous voulons savoir comment ils en sont arrivés là. Malheureusement la deuxième partie, quand les exploits passés rejoignent le présent, perd en tenue et est moins savoureuse.

Malgré tout, La folle histoire de Max et Léon reste un film drôle, léger, intelligent et sarcastique, se moquant avec beaucoup d’ironie de cette France de la Seconde Guerre Mondiale. Les moments les plus osés étant ceux passés sous les ordres de Célestin au Ministère de la Propagande du régime de Vichy. Devant trouver des idées, ils détournent des publicités, des séries télés et des affiches, les transformant en ce qui se fait de mieux en terme d’humour noir. De plus, maniant le décalage, nous avons droit à des passages complètement burlesques à l’image de cette boîte de nuit un peu étrange où des officiers nazis gays, cachant sous leur long manteau en cuir des porte-jarretelles, s’embrassent goulûment devant un parterre d’invités dansant sur une musique folklorique chantée par un gros monsieur déguisé en mexicain. Toutefois, cette folie est contrebalancée par des séquences inintéressantes et franchement pas drôles, le film est donc inégal. Nous retrouvons beaucoup d’influences dans l’oeuvre du Palmashow : une bonne dose de Grande vadrouille avec ce binôme  qui parcourt la France (et pas seulement) se déguisant et étant embarqué malgré lui dans des situations qui le dépasse à cause de qui pro quo en série, s’enfonçant dans le mensonge pour les beaux yeux d’Alice. Par un enchaînement farfelu d’incidents, ils deviennent des héros de la résistance alors qu’ils sont pleutres. Un zeste de 7ème compagnie quand ils sont dans le camps à Charleville Mézières et une poignée de Papi fait de la résistance quand Dominique Pinon se révèle être un chef résistant voulant unifier les différents courants armés.

Là où La folle histoire de Max et Léon surprend c’est avec son casting hétéroclite. En plus du duo composé par Gégoire Ludig et David Marsais, il y a : Kad Merad en personnage de série télé britannique, Florence Foresti en résistante au nom d’animal, Kyan Kojandi et Jonathan Cohen en officiers de l’armée française portant fièrement le slip, Bruno Wolkowitch en observateur de l’ombre et surtout Bernard Farcy truculent chef de la propagande vichyste pétri de préjugés nauséabonds. Pour finir, nous dirons que cette charmante aventure peut être vue comme une quête émancipatrice de deux nigauds  parvenant  à s’accomplir, devenir courageux et respectés, dans ce monde en guerre sans anachronisme et fidèlement reconstruit.

Histoire du badminton : de l’Antiquité à nos jours

Quand on regarde, l’été, les joueurs de badminton sur la plage, on n’imagine pas que ce sport de raquette, revendiqué comme le plus rapide du monde tire ses origines de l’Antiquité.

Voici un petit historique du badminton qui peut se jouer en simple (à 2) ou en double (à 4).

Des origines multiples

Le jeu du badminton prend sa source dans diverses origines dont la plus ancienne remonte à l’Antiquité, au Japon, à la fin de l’époque dite « médiévale ». Le « hanetsuki » consistait à se renvoyer un projectile en utilisant une partie du corps ou un accessoire. Mais il faut traverser les continents et se retrouver au Moyen-Age du côté de l’Angleterre pour découvrir une autre version du badminton. Le « battledore and shuttlecock », littéralement « raquette et volant » se pratiquait couramment. Le but était de faire tenir en l’air le plus longtemps possible le « shuttlecock » que l’on se renvoyait à l’aide de la « battledore ».

Plus tard, au 18ème siècle, des peintres comme Fragonard ou Chardin évoqueront dans leur travail ce sport pratiqué également par la gent féminine mais qui ne s’appelle pas encore « badminton ».

1873 : le badminton moderne

Cette année-là, le Duc de Beaufort reçoit des amis dans son somptueux château. Parmi eux, des officiers anglais anciennement basés en Inde. Durant leur conversation, ils évoquent un jeu qui fait fureur là-bas. Le « poona », qui consiste pour les joueurs à se renvoyer une balle à l’aide d’une raquette.

Pour illustrer son histoire, l’un d’entre eux entreprend de faire une démonstration. Trouver une raquette fut aisée mais l’absence de balle l’obligea à la réflexion. Un bouchon de champagne sur lequel il colle quelques plumes fait office de projectile.

Très heureux de leur découverte, ces officiers anglais décident de jouer à ce nouveau jeu et de le baptiser du lieu du nom de l’endroit où ils se trouvent : la ville de Badminton.

Le badminton de nos jours

Le badminton entre dans la cour des grands sports avec un championnat du monde marquant pour l’année 1900 où une certaine Elisabeth Thomson s’illustre en devenant la première championne du monde de l’histoire du badminton. En France, c’est C. Radeglia qui va remporter la coupe à cinq reprises.

Quelques trente ans plus tard, en 1934, la fédération internationale de badminton prend forme et assoit définitivement ce sport de raquette. l’Uber Cup est le nom du championnat de badminton qui se déroule chaque année. A partir de 1957, une équipe féminine sera désignée par l’Uber Cup pour concourir au titre de champion du monde.

En 1988, une démonstration de badminton durant les Jeux Olympiques se déroulant à Séoul séduit le comité. Celui-ci décide de rajouter cette discipline aux Jeux Olympiques dès 1992.

5 pratiques seront intégrées :

  • Le simple messieurs
  • Le simple dames
  • Le double messieurs
  • Le double dames
  • Le double mixte

Le nombre de points nécessaires pour remporter un set étaient de 11 pour les dames et de 15 pour les messieurs. En 2006, il sera de 21 points pour tout le monde.

Le chiffre d’adeptes du badminton avancé est de 100 millions de joueurs recensés dans le monde.

Sauvées par une rose

Avertissement : Il est fortement conseillé d’avoir lu le livre en question, ou au moins de connaître un minimum la saga afin de ne pas risquer d’être spoilé ! Les informations suivantes ne racontent en aucun cas le déroulement du livre mais il reste néanmoins une critique littéraire et donc certains éléments vont être cités.

 

Titre : Sauvées par une rose.

Auteurs : Laetitia Laforest, Aglaé Benesville et Coralie Rogemond

Date de sortie française : 24 mai 2016.

Edition : Les éditions du net.

Nombre de pages : 138.

Note Subjective : 15 / 20.

 

            « Victoire et Louise habitent à Paris. Elles sont voisines de palier et amies depuis longtemps. Suite à une étrange découverte du grand-père de Louise, elles vont vivre une aventure extraordinaire. Projetées dans le passé, intrigues, trahisons et étonnantes rencontres les attendent. Les deux jeunes filles sortiront-elles indemnes de cette aventure ? Réussiront-elles à retourner dans le futur ? Leur complicité sera-t-elle plus forte que les épreuves ? ». En lisant ce livre, vous serez plongés au cœur de la vie du XVII° siècle.

 

Sauvées par une rose est un roman écrit par trois jeunes filles du collège Sainte-Marie à la Verpillière. Tandis que l’une d’elles écrivait, les deux autres faisaient des recherches pour mieux appréhender la ville de Paris et les coutumes du XVII° siècle. L’histoire est assez simple, tout est déjà cité dans le résumé de la quatrième de couverture.

Commençons cette critique par la structure du récit et par les personnages. Durant toute l’histoire, le lecteur n’en rencontrera qu’une petite dizaine : ce qui est correct vu la faible longueur du livre. De plus, parmi ces dix personnages, seuls deux sont particulièrement importantes. Il s’agit bien évidemment des deux héroïnes principales que nous suivrons tout le long. Les autres ne seront que de passage et auront des degrés d’utilité plus ou moins variés. Ceci est un bon point au départ puisque cela permet vraiment de centrer l’intérêt du roman sur les deux protagonistes mais à la longue le lecteur peut ressentir un manque.

Autre aspect : les lieux. De nouveau, il n’y en a pas beaucoup et on fait vite le tour. L’histoire si situe à Paris et au château de Versailles. Mais même si cela peut apparaître comme étant un défaut, il n’en est rien. Les trois auteurs ont su établir des différences, points communs et ont su illustrer la ville de Paris du XVII° et celle de nos jours. A la fin du récit, le lecteur retient surtout que Paris sentait mauvais au XVII° et qu’elle brille sous les nombreux éclairages apportés par les êtres humains en 2016.

Comment faire une critique de ce livre sans aborder les nombreuses références historiques qui se cachent entre les lignes. On passe par les nombreux repères chronologiques comme la bataille de Marignan et la révolution française, en passant par l’énorme cliché de « Charlemagne qui a inventé l’école » que tout le monde apprend à l’école.

Enfin, le seul inconvénient subjectif de ce récit est la rapidité des enchaînements. Tout se passe très vite… trop vite selon moi. Mais cela ne fait pas baisser la note car cela apparaît également comme un excellent point et n’est pas sans avantages. Avec ce procédé, le lecteur est obligé d’être immergé dans l’histoire et on ne s’ennuie pas.

 

Rappelons que ce roman a été écrit par trois jeunes collégiennes qui ont énormément travaillé pour ce projet et qui ont encore beaucoup de choses à nous raconter.

Phoenix

Réalisateur : Christian Perzold

Date de sortie : 28 janvier 2015

Pays : Allemagne

Genre : Drame historique

Durée : 98 minutes

Budget : N.C

Casting : Nina Hoss (Nelly Lenz), Ronald Zehrfeld (Johnny Lenz), Nina Kunzendorf (Lene Winter)

Le festival Télérama a pour but de faire découvrir ou redécouvrir en salle, dans un délai très limité, des chefs d’œuvre de l’année qui vient de s’écouler. Une nouvelle occasion de s’émerveiller, de s’émouvoir, d’être chaviré, remué, saisi par ces merveilles cinématographiques en tout point de vue. Une sélection de films intelligents, dérangeants, divertissants, pour cinéphiles amateurs mais pas que. Tout cela est également pour le grand public, comme une main tendue qu’il faut saisir pour voir autre chose que des blockbusters explosifs et pas très fins. Phoenix fait partie de cet élite, de cet écrémage savamment organisé. 

La guerre a bien fait des malheurs mais Nelly a survécu aux camps de concentration. Dorénavant son but est de retrouver son mari Johannes. Dévisagée par les atrocités commises par les nazis, elle doit subir une opération chirurgicale afin d’avoir une tête potable et reprendre une vie normale. C’est alors sous un tout nouveau profil et sous un nouveau nom, Anna, qu’elle parvient à mettre la main sur son époux, celui-ci a troqué son costume de musicien pour un tablier de serveur au Phoenix, bar miteux où les américains victorieux profitent des joies des bas fonds de Berlin.

Ce qui ressort de ce film c’est un envoûtement long et pénétrant à l’image de cette chanson « Speak Low » berçant la narration plusieurs fois de ses notes. Une vieille chanson d’une autre époque racontant un amour impossible entre un pygmalion et sa muse. Le rythme est lent mais loin d’être un défaut, c’est une véritable force. Il nous envoûte comme un serpent resserrant progressivement son étreinte. Le titre est divinement bien trouvé car il résume à lui seul l’essence du film, celui de la renaissance. Durant cette heure et demie, on suit Nelly, incarnée par une Nina Hoss exceptionnelle, dans sa reconstruction et sa résurrection. Elle, sortie des camps de la mort, sans âme, sans identité, qui subit une chirurgie esthétique miraculeuse et parvient à retrouver un semblant de vie. Sa métamorphose est complète, d’une femme recouverte de bandages, marchant comme une prisonnière hagarde et naïve, elle devient une belle femme flamboyante pleine d’assurance et d’entrain. Une transformation sublimée par la scène finale où le phénix prend son envol, déployant ses ailes de feu, subjuguant les personnes autour de lui.

Phoenix est un véritable jeu de dupes et une étrange histoire d’amour. D’un côté une relation décimée par la guerre, celle de Johannes et de Nelly séparés de force par des militaires froids et hostiles, et de l’autre, une idylle naissante entre le même homme et Anna, la même femme dans une enveloppe différente. Les deux forment un couple de convenance, Johannes est trouble, voit-il en Anna juste un moyen de toucher l’héritage de Nelly ou bien ressente-t-il quelque chose pour elle ? Mais peu importe, cette fraude est pour Anna l’occasion de redevenir Nelly et de se rapprocher de l’homme qu’elle a aimé. Ce Johannes incarné par un Ronald Zehrfeld fantastique, une gueule d’ange sur un corps de rugbyman. Personnage mystérieux, au comportement ambigu, a-t-il vraiment trahi sa femme en la vendant aux nazis pour sauver sa peau comme un lâche et a-t-il vraiment aimée ?

Ce récit est une réflexion sur le retour à la vie normale après une expérience mortelle, destructrice bouleversant la vie à jamais. Une reprise du quotidien marquée par le pardon et faire semblant de rien, que cette sauvagerie n’a été qu’une parenthèse, un cauchemar dont il faut se réveiller. Le réalisateur aime parler de l’histoire allemande, il l’avait si bien fait avec l’Allemagne de l’Est dans Barbara, film réunissant déjà ce casting efficace. Dans Phoenix, il s’agit de l’après guerre, d’une Allemagne en ruines qu’il faut reconstruire. Cette ruine a une connotation forte car elle résume à elle seule la relation entre Nelly et son « Johnny », avec cette scène où leur maison n’est plus qu’un trou béant entre deux immeubles détruits. Phoenix est un film à voir et à revoir.

Strictly Criminal

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Réalisateur : Scott Cooper

Date de sortie : 25 novembre 2015

Pays : USA

Genre : Policier, thriller

Durée : 123 minutes

Budget : 53 millions de dollars

Casting : Johnny Depp (Whitey Bulger), Joel Edgerton (John Connely), Benedict Cumberbach (Bill Bulger), Dakota Johnson (Lindsay Cyr)

Encore une fois, la presse nous promettait un film sur « le plus grand criminel de l’histoire des USA », à croire que ce pays est un vivier exceptionnel de tueurs et de malfrats. A chaque fois, l’impression que les archives de la police fédérale ont exhumé une histoire encore plus terrible qu’une autre précédemment adaptée se fait senti. A titre d’exemple, en 2013 c’était les exploits meurtriers d’Iceman, rien à voir avec un énième super héros, juste un tueur sans scrupule, froid comme la glace qui menait une double vie, celle d’un bon père de famille le jour et d’un affreux assassin la nuit. Strictly Criminal réussit son pari et permet à Johnny Depp de redorer son blason terni par des rôles faciles et caricaturaux. Elle lui permet de revenir dans le cercle très fermé des acteurs talentueux, ceux qui savent habiter un rôle (sans artifice grossier) et le rendre bien plus vivant qu’un simple personnage à travers un écran. 

Boston, milieu des années 1970, une guerre de gangs fait rage. Les mafia italienne et irlandaise sont prêtes à tout pour s’emparer de territoires et développer leurs activités criminelles. Dans ce chaos, Jimmy Bulger, caïd local d’origine irlandaise, va passer une alliance avec John Connely, agent du FBI et ami d’enfance, pour réduire les italiens à néant et dominer le crime organisé.

Le film est clairement réussi, c’est sombre, c’est noir, les personnages ont des gueules patibulaires à faire changer les piétons de trottoir. Ça éliminent, il y a des morts, du sang, des larmes, les canons de revolver fument, les dialogues trop longs se clôturent par des tirs en plein cœur, en pleine trogne, un balle bien placée vaut mieux que mille discours, bref c’est un film de gangsters. Construit en chapitres, un par année, 1975, 1981 et 1985, il montre comment Bulger devient de plus en plus fou et dangereux, paranoïaque à en tuer ses proches. Plus il sombre et plus la justice parvient à refermer son étau sur l’empire instauré entre Boston et la Californie. Esthétiquement, le film emballe, les plans et les paysages de Boston montre une ville froide et angoissante. Les costumes, les voitures, le mobilier sont dignes des années où le scénario se déroule, un vrai voyage dans le temps. La musique est intelligemment utilisée, elle sait mettre de la tension quand il faut, préparant parfois au pire quand le ton monte, grince et s’emballe.

Strictly Criminal est surtout une histoire d’amitié, de fidelité, entre John Connely et Jimmy Bulger. Une amitié destructrice pour l’un et profitable pour l’autre. Connely, intègre et sobre agent de l’ordre, devient progressivement un pion, un misérable pantin du mafieux, un De Niro palot en costumes cintrés avec des montres en or au poignet, roulant des mécaniques rouillées. Il protège son ami en le faisant passer pour un indicateur précieux dont les renseignement permettraient au FBI de mettre la main sur d’autres criminels encore plus mauvais. Une grosse plaisanterie à en devenir pitoyable quand on sait ce que fait réellement Bulger de cette couverture : commettre des crimes encore plus odieux. Connely est vampirisé et creuse sa tombe.

Un Bulger qui aurait pu bien offrir à son interprète son premier Oscar. Johnny Depp n’avait pas été aussi séduisant depuis Dead Man en 1995 ! Loin d’un Jack Sparrow ou d’un indien dans le Far West multipliant les pitreries, il est ici, encore grimée certes, mais imposant. Ses yeux bleus, son crâne dégarni, son physique menaçant suscite l’effroi, il incarne le film et lui donne son titre, quelqu’un de « strictly criminal » c’est à dire : le crime personnifié. Il ne montre sa part d’humanité qu’avec deux personnages, sa mère et son frère sénateur. Ce qui offre une scène cocasse, douce et innocente, une parenthèse enchantée, quand ils s’amusent aux cartes et partagent un repas avec eux. Comme si les occupations de chacun avaient été mises de côté.

Marguerite

Réalisateur : Xavier Giannoli

Date de sortie : 16 septembre 2015

Pays : France, Tchèque,Belge

Genre : Drame, Comédie

Durée : 129 minutes

Budget : 7,5 millions d’euros

 


Casting : Catherine Frot (Margueritte Dumont), André Marcon (Georges Dumont), Michel Fau (Atos Pezzini), Christa Théret (Hazel),

 

Le nouveau film de Xavier Giannoli, inspiré d’une histoire vraie, celle de Florence Foster Jenkins qui dans les années 1940 se prenait pour une mélomane accomplie puis connut une fin funeste, est un pure folie.n Pourtant pas évident de s’en apercevoir au premier regard. Les beaux costumes des Années Folles, la musique classique, les acteurs prestigieux, bref des ingrédients se prêtant plus à un marivaudage bourgeois. Cependant, le scénario révèle toute la substance de cette oeuvre loufoque. 

 

Paris est la capitale la plus vivante du monde dans les années 1920, un centre culturel bouillonant. Le lieu où naissent et prospèrent les artistes. Marguerite Dumont, une aristocrate férue d’opéras chantent régulièrement chez elles devant un cercle restreint de convives. Son rêve est de se produire, faire carrière et devenir une grande cantatrice admirée de tous. Un fantasme irréalisable, madame chante terriblement faux. Une barrière naturelle que tout le monde feint pour ne pas la froisser mais ce vaste mensonge ne peut durer éternellement. 

 

Autant le dire tout de suite, Marguerite est une vraie réussite. Il prête une véritable réflexion sur la folie en montrant que l’on est toujours le fou de quelqu’un d’autre. Dans ce film, les vrais fous ne sont-ils pas ceux qui entourent Marguerite, l’entretenant dans son délire ou bien est-ce elle qui ne voit pas la réalité ? Celle que l’on croit la plus folle est peut être la plus sincère de tous. Une sincérité attirante rendant le personnage sympathique et émouvant. On finit par comprendre pourquoi ses proches font minent de rien afin de ne pas la blesser. Un cercle vicieux en somme. Pire, il faut se méfier des personnes pleines de bonnes attentions, parfois ce sont les plus cruels. Il est beau de voir par quel déterminisme Marguerite souhaite accomplir son rêve, elle est prête à tout même au plus burlesque des entraînements. Ne voyant qu’il ne peut rien faire pour elle et étant l’objet d’un chantage malsain, Atos Pezzini prévoit des exercices aussi ridicule que stériles : se rouler par terre, se toucher les seins ou bien encore être face à un énorme tableau noir. Qu’on ne se leurre pas, tout cela ne suffit pas à faire d’elle une cantatrice. 

 

Les acteurs sont parfaits, Catherine Frot incarne merveilleusement cette femme de la haute société. Elle a tout l’argent du monde pour vivre heureuse mais son sourire et ses yeux trahissent une profonde solitude. Michel Fau, son professeur est magistral ! Il incarne cette star déchue de la musique classique avec toute la subtilité nécessaire. Malheureusement peu connu du grand public, il mériterait plus de reconnaissance car son jeu est d’une extrême justesse. Il est fantasque, tantôt drôle, tantôt triste et derrière ce physique de précieuse ridicule se cache un être bien plus sombre. Marguerite est un film où les personnages ont tous une réelle importance même si au final, on ne sait pas grand chose d’eux.  Ils passent, partent et reviennent, leur situation change mais sans trop savoir comment ni pourquoi, à l’image de cette jeune chanteuse dont la carrière commence au début du film et qui finit par devenir ce que Marguerite aimerait être. Puis il y a ces jeunes anarchistes interprétés par Sylvain Dieuaide et Aubert Leroy , adeptes d’un art surréaliste, cupides et voulant profiter de la crédulité de la baronne pour s’enrichir, deux clowns dont la douceur de Marguerite va changer. Xavier Giannoli est un habitué du genre, il aime narrer l’existence de personne un peu perdue, mal dans leur peau, rêvant d’un projet inaccessible et parvenant à embarquer toute une équipe dans leur voyage. 

 

Sur la forme c’est un régal ! Les musiques classiques sont enchanteresses, les airs d’opéra nous saisissent même quand ils sont interprétés par la baronne. Les costumes sont beaux et crédibles, on se croirait dans les années 1920. Finalement cette histoire abracadabrantesque est juste une histoire d’amour tragi-comique. Un amour mal compris aussi bien par l’un que par l’autre, entre Marguerite et son mari. Elle chantant tel un rossignol pour attirer l’attention de son époux, lui devenant de plus en plus exaspérer par l’aliénation de sa femme. Nous on rit, beaucoup, on s’attriste, pas mal, mais on garde la satisfaction d’avoir vu un bon film. 

Monsieur le Président, le préavis de grève que vous ne lirez pas dans le livre de V.Trierweiler.

 En 2012 il était une fois "Le pacte des sauterelles", mon tout premier livre publié aux éditions Delizon.

 

En 2014 il était une fois "Préavis de grève chez les animaux", mon deuxième livre.

 

Comme je l’ai déjà écrit dans un précédent article, l’écriture est pour moi une véritable passion. Un besoin, en quelque-sorte ! Le temps me manque pour écrire autant que je le souhaiterais et je n’aime pas laisser mon imagination en berne. Le quotidien de la vie complique les choses et, comme tout le monde, je n’y échappe pas.  Néanmoins, j’ai quand même réussi à pondre un nouveau bouquin.

Je vous présente donc "Préavis de grève chez les animaux", un roman qui se lit comme une fable, pour les enfants à partir de 15 ans et les adultes. 



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L’histoire mal connue des bourreaux

Le bourreau, incarnation de la justice punitive, n’a pas toujours été le personnage terrifiant qui ôte la vie de façon violente. Personnage très controversé, il fascine autant qu’il inspire la haine et le mépris. Très présent dans l’histoire, son existence est pourtant, à l’instar de la répulsion qu’il inspire, quasiment niée et donc mal connue.

Qui sait encore, en effet, que tout en personnifiant la main qui tue, il fut aussi autrefois considéré comme un puissant guérisseur ?

 

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VALENCIENNES : Une procession ancestrale : LE TOUR DU St CORDON,

 

Tous les deuxièmes dimanches de septembre, se déroule à Valenciennes un événement vieux de 1000 ans et plus….

Dans les rues du cœur de ville, puis sur toute la périphérie, des milliers de pèlerins venus de tout le diocèse, suivent en chantant et en priant, une statue de la Vierge Marie

Une procession  dédiée à la Vierge, que l’on promène, toute d’or vêtue, sur les épaules d’une confrérie appelée les Royers.

Un peu d’Histoire…

En l’an 1008,  la peste faisait rage dans la cité moyenâgeuse du Val des Cygnes. Les habitants terrorisés eurent recours à  la Vierge Marie, pour éradiquer cette épidémie galopante.

Le dernier jour du mois d’août de l’an 1008, un moine ermite  nommé Bartholin fut visité par la vierge, qui lui demanda de réunir tous les habitants, et de parcourir le pourtour de la ville, en formant un cordon avec leurs mains entrecroisées. Dès le lendemain la contagion cessa, et tous les malades furent guéris.

C’est depuis ce temps là qu’est née la procession annuelle appelée le Tour du Saint Cordon.

Depuis cette date, la ville et tous ses habitants, du simple citoyen, aux acteurs publics, y compris les non-croyants défilent, qu’il fasse beau comme aujourd’hui, ou  qu’il pleuve comme bien souvent en ce début de septembre dans le Nord de la France

La  coutume, (toujours d’actualité), veut, que chacun  décore  les portes et fenêtres de son habitation de bouquets de fleurs, et de guirlandes au couleurs bleu ciel, et blanc.

La tradition se perpétue chaque année depuis l’an 1008, et les 18 km parcourus par les participants, se terminera par une messe dans l’église qui porte le nom de Notre Dame du St Cordon.

À savoir que tout le monde peut prendre la procession en route, et la quitter avant d’avoir effectué les 18km qui ceinturent la ville.

Mais pourquoi donc l’agnostique que je suis devenue a attendu ce 8 septembre 2013 pour vous parler de cet événement annuel, que je regarde passer chaque année sans jamais y participer ?

Un phénomène que je n’avais jamais connu auparavant m’a marquée, quand, pendant plus d’une heure, j’ai observé ce défilé coloré composé d’une multitude d’hommes et de femmes, d’enfants, d’handicapés, de personnes âgées, qui passaient sous mes fenêtres.

En queue de cortège, j’ai vu pour la première fois, une centaine de pélerins d’origine africaine, suivis de près par un nombre incalculable de Roms , tout de bleu vêtus, accompagnés de tam-tams, de guitares, de violons, de tambourins, et autres instruments que je n’ai pas su identifier.

Tous chantaient dans leur langue maternelle, les chants liturgiques, sur un rythme « endiablé » !

Jamais encore, tant de personnes  n’ont défilés avec autant de ferveur depuis que je suis devenue valenciennoise.

Serait-ce un signe : la peur de voir s’abattre sur notre Pays, des "maladies" plus insidieuses mais aussi meurtrières que la peste ?

À  savoir : Le tour du Saint Cordon est l’un des seuls pèlerinages au monde à avoir atteint le millénaire et à toujours exister.

La vidéo vous en dira en plus, sur l’Histoire de cet événement

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