La folle histoire de Max et Léon

Réalisateur : Jonathan Barré

Date de sortie : 1 novembre 2016

Pays : France, Belgique

Genre : Comédie historique

Durée : 98 minutes

Budget : 11 520 000€

Casting : Grégoire Ludig (Léon), David Marsais (Max), Bernard Farcy (Célestin), Dominique Pinon (Michel), Alice Vial (Alice), Kyan Kojandi (commandant Poulain), Jonathan Cohen (commandant Beaulieu)

 

Le voilà, il est sorti. Attendu par une communauté de fans adeptes de leurs vidéos humoristiques sur internet et à la télévision, le Palmashow se projette sur grand écran. Max et Léon sont deux orphelins déposés par leur mère à la porte du  café du village, deux tire au flanc, des flemmards qui profitent du bon temps sans se soucier des responsabilités. Brutalement la guerre éclate, l’Allemagne nazie est aux portes de la France. Les deux compères décident de s’engager pour fuir la colère des autres  villageois à leur égard. Commence alors une folle aventure.

Autant le dire tout de suite, ce premier long métrage n’est pas le film de l’année 2016, la comédie qui fait rire aux éclats et dont on se rappellera dans 40 ans à l’image de Rabbi Jacob, mais c’est un bon divertissement, un agréable moment à passer et qui saura convaincre même ceux qui ne sont pas initiés au Palmashow. Malgré un format agrandi, les deux compères restent dans une succession de saynètes drolatiques donnant une histoire globale assez cohérente bien que rocambolesque. L’avantage c’est que cela donne du rythme et une énergie positive. De plus, la narration se fait à rebours avec une entrée directe dans le vif du sujet. Les deux pieds nickelés sont en costume SS, rentrent dans un café, se font braquer par des résistants en planque et là le récit de leurs aventures commence. Une idée ingénieuse pour insuffler de l’intérêt et tenir en haleine, nous voulons savoir comment ils en sont arrivés là. Malheureusement la deuxième partie, quand les exploits passés rejoignent le présent, perd en tenue et est moins savoureuse.

Malgré tout, La folle histoire de Max et Léon reste un film drôle, léger, intelligent et sarcastique, se moquant avec beaucoup d’ironie de cette France de la Seconde Guerre Mondiale. Les moments les plus osés étant ceux passés sous les ordres de Célestin au Ministère de la Propagande du régime de Vichy. Devant trouver des idées, ils détournent des publicités, des séries télés et des affiches, les transformant en ce qui se fait de mieux en terme d’humour noir. De plus, maniant le décalage, nous avons droit à des passages complètement burlesques à l’image de cette boîte de nuit un peu étrange où des officiers nazis gays, cachant sous leur long manteau en cuir des porte-jarretelles, s’embrassent goulûment devant un parterre d’invités dansant sur une musique folklorique chantée par un gros monsieur déguisé en mexicain. Toutefois, cette folie est contrebalancée par des séquences inintéressantes et franchement pas drôles, le film est donc inégal. Nous retrouvons beaucoup d’influences dans l’oeuvre du Palmashow : une bonne dose de Grande vadrouille avec ce binôme  qui parcourt la France (et pas seulement) se déguisant et étant embarqué malgré lui dans des situations qui le dépasse à cause de qui pro quo en série, s’enfonçant dans le mensonge pour les beaux yeux d’Alice. Par un enchaînement farfelu d’incidents, ils deviennent des héros de la résistance alors qu’ils sont pleutres. Un zeste de 7ème compagnie quand ils sont dans le camps à Charleville Mézières et une poignée de Papi fait de la résistance quand Dominique Pinon se révèle être un chef résistant voulant unifier les différents courants armés.

Là où La folle histoire de Max et Léon surprend c’est avec son casting hétéroclite. En plus du duo composé par Gégoire Ludig et David Marsais, il y a : Kad Merad en personnage de série télé britannique, Florence Foresti en résistante au nom d’animal, Kyan Kojandi et Jonathan Cohen en officiers de l’armée française portant fièrement le slip, Bruno Wolkowitch en observateur de l’ombre et surtout Bernard Farcy truculent chef de la propagande vichyste pétri de préjugés nauséabonds. Pour finir, nous dirons que cette charmante aventure peut être vue comme une quête émancipatrice de deux nigauds  parvenant  à s’accomplir, devenir courageux et respectés, dans ce monde en guerre sans anachronisme et fidèlement reconstruit.

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