Siné Mensuel envoie Sarko chez les Grecs

Franchement, je n’ai pas compris la couverture du Siné Mensuel de février. On voit le pied normal (sans talonnette) de quelqu’un se cassant, et un gros titre : « Tire-toi triple C… ». Comme on ne voit pas comment oserait un titre de si belle tenue et de bon ton commettre un outrage à chef de l’État en exercice, le fait que ce titre soit surmonté d’une citation de Monsieur Sarkozy, président de la République, alors candidat aux dernières présidentielles, ne peut être, comme l’on dit au Canard enchaîné, qu’un apparentement terrible. Comme l’a si bien dit lors de ses vœux à la presse notre président, la presse peut se tromper… Je veux croire qu’il s’agit d’une bévue.

Dong-dong-dong, &c., je suis déjà chez le docteur Schweitzer, ce 31 janvier, et je n’ai toujours pas rédigé mon sommaire du Siné Mensuel de février. Heureusement que tout fout le camp, que le kiosque parisien de la rue de Montmartre n’est plus ouvert toute la nuit et que les Relais H des gares et des aéroports ont baissé leur rideau, sinon, j’aurais eu l’air fin.

Cela étant, j’ai une piètre excuse, on ne peut tenir les cordons du poêle des vœux à la presse de Monsieur le Président de la République (voir mon autre article), faire sauter celle de la Chandeleur avec la crêpe du futur candidat dedans (comme quoi, comme l’écrit Cabu, il peut rebondir), et commenter le livre de René Dosière, L’Argent de l’État (voir aussi ailleurs, sur Come4News). Heureusement que j’ai mentionné une partie du sommaire du mensuel de Siné dans un truc sur La Tribune, que Chimulus, ancien du feu quotidien économique version papier, et caricaturiste chez Siné Mensuel, a lu et commenté.

Cela me vaudra indulgence, peut-être, d’avoir tant tardé.
Cela étant, comme le dit Wallaby (sur le site de Siné) dans sa chronique des prud’hommes, « C’est pas du boulot ». D’autant que cette fois le site ne donne pas le sommaire abrégé en même temps que moi (il faudra attendre ce mercredi, plus tard).

 

Dans sa « zone », Siné évoque la « noix d’honneur » que Serge Klarsfeld n’essuyera pas avec des kilomètres de papier hygiénique : « Sans le génocide arménien, la Shoah n’aurait pas eu lieu ». Commentaire : « l’histoire, il s’en torche ». Et s’en torchera encore longtemps. De cette couverture du nº 6, Siné estime qu’elle est « délicate et nuancée ». Tout comme la couverture de la collection complète d’Hara-Kiri chez moi. Tout comme la citation de Monsieur Sarkozy, notre président à nous, quand il était encore candidat : « Si je m’engage à 5 % de chômeurs et qu’à l’arrivée, il y en a 10 %, c’est un échec. J’ai échoué… et c’est aux Fançais d’en tirer les conséquences. ».

 

Tous les Sarkozy n’échouent pas

Un Sarkozy qui tient bien le cap de son paquebot hauturier, c’est Olivier Sarkozy, m’sieu d’mi-frangin, et le bâtiment, c’est le Carlyle Group. Maison mère de Petroplus. Il a remis des pépites, et pas de chocolat, dans l’escarcelle de son groupe. Lequel s’était déjà illustré en revendant l’Imprimerie nationale aux Affaires étrangères de Kouchner après un tour de défiscalisation du côté de Clearstream Banking, au Luxembourg. Là, si Nicolas est le Monsieur Plus de Pôle-Emploi, tout le monde n’y perd pas. La raffinerie Petroplus de Petit-Couronne va permettre à Olivier Sarkozy de « réaliser une jolie culbute financière ». Au passage, l’article de Ian Hamel mentionne le salaire des dirigeants du Carlyle Group : 275 000 USD, plus de 136 millions en sus, en primes et dividendes. De quoi consentir un prêt de buffet campagnard gratuit au frérot (lequel n’a pas lésiné sur ses vœux décentralisés, nous signale Le Canard enchaîné).

L’écrivain Jean-Marie Laclavetine, qui saisit plus vite que son ombre, le chanteur Sanseverino, et le peintre fresquiste Ernest Pignon-Ernest viennent cette fois se commettre dans Siné Mensuel. On finira par y trouver Daniel Rondeau, actuel ambassadeur à l’Unesco, et Johnny Halliday (après son entrée chez les Carmes ou les Petits frères des pauvres). Eh, faudrait quand même pas nous refaire la NRF, hein !

À Calais et alentours, toujours des clandestins. Ils rêvent d’embarquer sur le prochain Costa Concordia de passage, s’il venait à frôler un peu les falaises. Faut pas trop rêver. En attendant, on est loin de les traiter tels des naufragés, ce qu’ils sont, de fait. Calais avait été pourtant karchérisé par Sarkozy (ou Hortefeux, je ne sais plus trop…). Promis, Sarko en embarquera quelques-uns quand il ira serrer la pince à David Cameron (le petit patapon de l’Union européenne). C’est Véronique Brocard qui s’est collée aux basques des candidats au voyage trans-Manche.

Pierre Concialdi revient sur Les Économistes atterrés. Qui auraient des idées désaltérantes. Ils viendront sans doute rincer la rédaction à Villé-Morgon, dans les caves de Marcel Lapierre, et dilater les prostates par leurs saillies désopilantes. Je n’y serai pas, mais « on » me racontera.

Rencontre avec des cinéastes, comme Benoît Delépine (Mammuth et Louise-Michel, poil à la poêle), Carine May et Hakim Zouhani (poil à l’anis), de La Rue des Cités, ou comme Éric Martin (Choron derrière, poil à la soupière), et un certain Jean-Jacques Rue (poil à la pétale, cherchez pas, c’est quasi du James Joyce chez les Grecs). Ce dernier est le programmateur du réseau Utopia.

Laure Noualhat, qui fait froid dans le dos avec sa rubrique écolo de Libération (poil à gratter et fluide glacial), et Blandine Flipo, qui fait flipper (ok, facile, mais… z’avez vu l’heure ?) avec des thèmes environnementaux (en poils de chameau), font dans ce qu’elles savent faire, à Brennilis et au Pradet. On se tient les côtes (d’Azur, d’Armor), et après cela, on se chauffe à la tourbe, au bois, mesdames.

Serge Quadruppani a trouvé un p’tit air de Tarnac (on n’y Coupat pas) à un descente de super gendarmes chez des protestataires qui n’apprécient pas les centres éducatifs fermés.
Ben, ça leur apprendra à répandre du caca.
Ne m’en demandez pas davantage, je n’ai pas lu l’article.

Le 2 février, donc, rencontre de la rédaction avec des lectrices et des lecteurs à Villié-Morgon, de 17 à 19 heures, à l’Atelier du cuisinier.
Venez bourrés (à pied si possible, ou en stop) pour vous sentir au diapason.
Car la rédaction aura déjà dégusté les vins de Marie et Mathieu Lapierre.
Lesquels ne sont point pingres au moment des libations.

Où en étais-je ?

Non point à la fin du sommaire, mais sur le coup de rejoindre, par exemple, Le Sully, avant la fermeture. Pour un verre de nichon, euh, de chinon. Tiens, auraient-ils du Lapierre, comme peut-être, au Château d’eau, le mal nommé (sauf au moment du pastaga). Si je n’étais dans les temps pour ce sommaire (écourté, car il y a bien sûr d’autres articles, que vous découvrirez), il me faut encore me grouiller. Condition siné qua non pour ne pas se faire refouler.

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !