Le Monde :entre principe et réalité


 

Connu pour son grand sérieux et son combat pour la liberté d’expression, le journal "le monde" s’est imposé depuis  70 ans comme la principale référence journalistique en langue française. Sa plus grande particularité se basait sur un principe très original garantissant son indépendance : il appartenait à ses rédacteurs. Hélas, ce principe ne durera qu’un laps de temps.

                                                                                   

C’est en 1944 que le journal le monde a été fondé par Hubert Beuve-Méry et huit associés, conformément aux souhaits du général de Gaulle qui voulait doter la France d’un journal de référence, tourné vers l’étranger.  Particularité du quotidien : il paraît un jour mais il est daté du lendemain. En effet , celui  du 5 avril paraît le 6,  avec un jour d’avance. Sans doute  pour avoir l’exclusivité de l’information !

Avec un capital de 200 000 francs répartis en 200 parts sociales ,le monde démarre l’aventure. destiné aux élites, son premier comité de rédaction comprend les vétérans de la plume et de la presse à savoir René Courtin, professeur de droit, et Christian Funck , ancien chargé des questions de presse au cabinet du général de Gaulle.


Très vite considéré comme le « quotidien de référence », Le Monde a su rester indépendant, même si, au cours de son existence, il a connu bien des secousses. Alternant les périodes de gloire et de crises internes, le journal le monde a connu un parcours bien mouvementé.

 Dès sa fondation, Hubert Beuve-Méry, directeur du quotidien pendant un quart de siècle, proclamait sa volonté de faire du Monde un journal "indépendant des partis politiques, des puissances financières et des églises". Pour échapper à toutes les éventuelles pressions extérieures, les salariés et les rédacteurs ont été invités à s’investir dans la gestion du quotidien. C’est ainsi que le journal a pu préserver son équilibre financier. Mais cela ne durera que pendant les deux premières décennies qui ont suivi sa fondation. . À l’époque, la ligne éditoriale, sans se revendiquer explicitement de gauche, est ouvertement solidaire des mouvements révolutionnaires « socialistes » .

En 1951 la Société des rédacteurs  du Monde est créée, sa mission : veiller à l’indépendance journalistique du titre. Suivront la société des employés et des cadres en 1968, et celle des lecteurs en 1985.

Ses années de gloire, le monde les comptera À partir  des années soixante .la diffusion du quotidien connaît alors une large extension, qui la fera tripler en 20 ans, passant en 1960 de 137 433 exemplaires  à plus de 300 mille en 1971, puis près de 500 000 à la fin des années 1970.

Malheureusement, en 1985 le Monde a fini par devenir comme ses concurrents tributaire de ses annonceurs et de l’aide de l’Etat. C’est ainsi que ses besoins de trésorerie le contraignent à s’ouvrir à des investisseurs étrangers pour leur céder les parts de la société.

En effet, une augmentation de capital cède 8 % de la société à des entreprises et 11% à une société de lecteurs. Cette recapitalisation a contraint le quotidien à changer de cap pour toujours et à opter pour un nouveau système de gestion financière qui s’oppose au principe de ses maîtres fondateurs. Une modification des statuts a été ainsi imposé par les présidents du Monde entreprise et de la société des lecteurs. Le Monde devient alors  une société anonyme avec conseil de surveillance et directoire. Désormais , Les fondateurs du journal ne pourront plus  s’opposer à la mise sous tutelle définitive du fleuron de la presse française.

Conséquence de ce nouveau tournant : De 445000 exemplaires vendus chaque jour en 1979, pas moins de 362000 exemplaires ont été enregistré en 1993.  Cela n’a pas empêché le quotidien de persévérer. au fil des années il a pu relever tous les challenges et resurgir à la surface tout en  préservant son prestige et son titre de référence dans le monde de la presse francophone. Aujourd’hui, les ventes se sont redressées et la santé financière du quotidien est rétablie.

Le journal le monde, disponible dans plus de 120 pays,  est à présent  diffusé à plus de 300.000 exemplaires et compte près de 2 millions de lecteurs chaque jour en  France.                                                

Vive le Journalisme ? ! Françoise Gaujour, du reportage au report’ Art

Quelles que soient les causes de la « disparition » de Ghislaine Dupont et Claude Verlon de RFI au Mali, voilà qui rappelle à chacun tout ce que la "mission" ou "vocation" du Journalisme pour certains, peuvent avoir d’essentiel, de précieux, de vital, au nom de la Liberté.

La liste est longue des victimes sur le champ de bataille pour la démocratie. Souvenons nous de nos otages…J.P Kauffmann (retenu 3 ans), J.L Normandin (21 mois), S. Taponier et H. Ghesquière (1 an), R. Auque (11 mois), A. Cornea (255 jours), F. Aubenas (157 jours), Ch. Chesnot et G. Malbrunot (124 jours), P. Rochot et G. Hansen (105 jours), J.J le Garrec (74 jours)…etc.

 

Bien sûr, dans nos pays définis comme les plus avancés, et plus encore dans ceux qui pratiquent la censure comme mode de gouvernance, chaque Pouvoir n’est pas sans les craindre parfois, les serviteurs de l’information. Il arriva même qu’une « cellule d’écoute » leur soit largement dédiée à l’Elysée. C’était il y a quelques années, et peut être encore, ou bientôt, qui sait.

 

Pour les uns ils sont toujours trop complaisants, pour les autres, trop indociles et intrusifs. Comme il est difficile de ne pas céder au règne du divertissement et de la pommade adoucissante et relaxante appliquée en guise « d’information ». Le risque de sombrer dans le néant de la téléréalité voyeuriste s’apparentant à un étalage de supermarché menace tout autant sous le diktat du roi fou de l’audimat. Oui, réjouissons nous que la profession de Journaliste garde largement comme préalable ses exigences les plus honorables.

 

La plupart demeure du « parti » de la vérité, autant qu’elle soit possible et accessible. Que le journalisme ne puisse totalement contourner la subjectivité atteste d’une part d’humanité. Cela est  rassurant. Les robots ne sont pas encore en charge de l’information. Bien sûr, entre le récit et le compte rendu objectif il incombe au lecteur ou spectateur d’user de son propre regard critique. Les citoyens n’ont pas à demeurer au stade infantile. Les Journalistes n’ont pas à mâcher et digérer l’actualité. Du reste, les faits sont aussi divers que chacun d’eux. Il n’y a pas « les Journalistes ». Il y a une profession représentative du genre Humain, du lectorat. L’information est toujours une co production entre émission et réception. Il arrive qu’au royaume des aveugles bien des lecteurs se mettent volontairement en première ligne.  N’oublions jamais tous ces véritables héros des temps modernes qui perdent leur vie pour avoir tentés de nous ouvrir au monde, tel qu’il est. Y a t’il une vie sans ou après le Journalisme ?

 

Nombreux ont troqués leur tenue de reporter pour celle de l’élu du peuple. Après avoir donné de son temps et de son énergie pour rendre compte au mieux de l’actualité, il est presque légitime de songer un jour à vouloir influer sur le cours de l’Histoire. Les souffrances observées ou vécues génèrent des opinions, ou des révoltes. Ainsi en fut-il des ex Journalistes devenus Députés que sont, Noel Mamère, François Baroin, Dominique Baudis, Mélenchon, d’autres encore. Pour Françoise Gaujour, la mutation passa par le pont qui sépare le reportage du « report’Art ». Il n’est pas exclu que les deux rives entourent un même fleuve.

 

 

Lorsqu’on regarde la biographie de Françoise Gaujour, on insiste premièrement sur le fait qu’elle fut la première femme présentatrice d’une revue de presse en Radio, sur France Inter. Son ouverture au monde par l’information jusqu’à prolonger actuellement son action dans le « Report’Art » n’est peut être pas étranger à son enfance passée au Sénégal. Le « Report’Art » qu’elle est devenue ces derniers temps transcende toutes les frontières, aussi celle qui sépare en théorie la photographie et la peinture. Certains de ses « tableaux photographiques » paraissent en effet s’inscrire dans un registre indéfinissable et nouveau, unique en son genre, libre. Pour le vernissage du 7 Novembre dernier au 41 rue Verneuil à Paris il y avait foule, et du beau monde, beaucoup d’affection aussi.


Françoise Gaujour fît de brillantes études à l’ESJ de Paris tout en étudiant le Droit à la Faculté d’Assas. Un stage au Journal l’Aurore marquera le début de sa carrière en presse écrite. Elle y deviendra rapidement  Reporter en titre. Elle sera responsable d’une des premières chroniques dédiées à « l’Environnement ». Sa démarche et personnalité relèveront immédiatement des pionnieres. Elle collaborera aussi avec l’émission alors très populaire « Midi Trente ». Remarquée pour la qualité de sa plume et son indépendance d’esprit elle publiera bientôt « Un chasseur nommé Giscard » (Editions Alain Moreau) qui reste comme l’un des ouvrages de référence dans la dénonciation de la chasse et plus largement la promotion de l’Ecologie. Tout cela reste très actuel.


En Octobre 1977, Françoise Gaujour entre à la Rédaction de France Inter pour y être rapidement Grand Reporter. Devenue présentatrice d’une chronique d’humeur à 8h15, puis d’une autre à 8h20, elle assure rapidement la présentation du journal de 7h30. L’analyste subtile et caustique qu’elle est irradie alors tout le service politique. En 1985, présentatrice éditorialiste de la Revue de Presse de 8h30, elle rencontre un grand succès d’audience. Elle apporta un véritable ton nouveau, dans une grande liberté d’expression.

En 1987 Françoise Gaujour écrit un second livre intitulé «  La Séduction est leur métier » (Editions Carrère) consacré au marketing des hommes politiques pratiqué pour séduire les électeurs. Le thème garde toute sa pertinence au royaume actuel des éléments de langage et du peopolitique de la téléréalité généralisée.

Françoise Gaujour quitte bientôt France Inter pour participer à  « la grande aventure de la 5* », celle de la première télévision nationale privée, alors que la Télévision Publique n’a pas encore coupée son cordon ombilical avec l’état. On suppose que ce fut le cas depuis.

A la 5* Françoise Gaujour est d’abord reporter au service politique, puis présente « Public », un grand talk show de la mi journée encadrant le journal de 13H. À partir d’avril 1991, l’émission « A la Cantonnade » lui est confiée, émission diffusée en 2ème partie de soirée et traitant de l’actualité des médias, de pub et communication. Françoise est par la suite en charge de « C’est tout com » tournée dans le décor des agences de publicité et consacrée aux mêmes thèmes.

Après la fin de la 5* elle rejoint l’équipe de « Sacrée Soirée », la grande émission à succès présentée par Jean Pierre Foucault sur TF1. En 1993, Françoise Gaujour est aussi en charge du principal  journal de TMC. La même année elle présentera une émission économique sur RMC « 45 minutes pour l’emploi ». C’est l’une des premières émissions consacrées au chômage et à la crise. La pionnière demeure.

En Août 1994 elle rejoint RTL TV. Elle en assure la direction du siège Parisien tout en étant productrice et présentatrice en Direct de l’émission « F comme Femme ».Françoise est de toutes les justes et nobles causes.

En 1996 Françoise Gaujour intègre Europe1 en responsabilité de diverses chroniques et émissions ainsi que de la revue de presse. Avec «  Europe plus » elle obtient un fort succès d’audience dans la matinale.

Françoise Gaujour vient clore sa brillante carrière entant que critique d’Art du service Culture. Son statut actuel de « Report’Art » s’inscrit donc logiquement dans son évolution, rejoignant la grande famille des artistes dans laquelle elle se reconnaissait probablement déjà durant sa dernière activité en Radio.

Alors pourquoi avoir intitulée sa première véritable exposition " Silhouettes" ? Suivre le Guide qu’elle offre au travers d’un poème :

 

La silhouette est….
Sur tous les fronts du monde nous sommes habitués à voir leurs « silhouettes » assurant de la présence de, la liberté. Certaines tenues vestimentaires s’affichent même « style reporter ».  Les journalistes sont partout, ou presque. Certaines parties du monde rechignent à leur ouvrir les portes. Laisser entrer des serviteurs de la démocratie peut être lourd de conséquences, les plus nobles.  Dans une ville monde qui n’est pas sans devenir de plus en plus violente, voire, barbare, n’oublions pas de les remercier plus souvent pour le courage dont ils font preuve, les journalistes. Notamment ceux qui travaillent sur le terrain. Comme l’Art ils « sauvent » le monde en ne renonçant pas à la libre expression.

 

Un mouvement

Ce n’est pas une forme

C’est une énergie,

Elle est tonique,

C’est une action,

Une démarche,

Elle est suspendue en plein vol,

C’est un désir,

Un charme,

Une sensation,

Une émotion,

Un souffle de vie,

Un mystère,

Une énigme,

Un funambule,

Un fantomal,

Elle est insolite,

Toujours étrange,

La silhouette a une âme

C’est un souffle de vie,

Elle n’a rien dans les poches,

Elle joue sur le dénuement,

Elle est abstraite,

C’est une ligne,

Un contour,

Un galbe,

Un profil,

Une allure,

Elle épouse la forme du corps,

C’est un fil,

C’est un contraste,

Le jour et la nuit,

Un crépuscule,

Une ombre,

C’est une transparence,

Un dessin,

Un silence,

Un voyage en relief,

Un tracé,

La silhouette est singulière,

Elle se faufile,

C’est une lumière,

Une intimité,

Elle est magique, poétique,

Imaginaire,

C’est une intention

C’est mon intention…

 

 

Toute une partie de ses Report’Arts s’élève dans des Dunes (photographiées au Brésil, à Jericoacoara ) pour y apprendre le langage des frontières entre Ciel et Terre. Précisant « qu’il y a des dunes sur Mars » ses annotations insistent pareillement sur « de nombreuses formes de dunes ». Par exemple « dans le désert du Namib les dunes se forment en Y, quand le vent souffle dans deux directions » mais « Il y a aussi des dunes en forme d’étoile, quand les vents sont multi directionnels » ou « des dunes en forme de U dans les déserts côtiers quand la végétation arrête leur progression alors que la partie centrale continue de progresser ». Chacun étant ici bas destiné à retourner à la poussière des Dunes de toute la Terre, Françoise Gaujour rappelle que « les dunes sont simples et complexes, comme nous ». Gardons qu’un grain de sable bouleverse parfois la mécanique la plus optimale.

 

La série "Surfeurs du béton" représentant des skatters pris en contre jour et surfant sur le béton s’inscrit plus nettement dans la modernité urbaine. Pour y apparaître au travers de leurs ombres, libre à chacun de trouver là une invitation à choisir la Lumière.

 

Quelle est sa technique de travail ? Françoise répond que « sa méthode est d’une simplicité folle, je voyage pour faire des photos et je fais des photos pour voyager,  ensuite je laisse faire mon instinct ».

 

Dans quel registre photographique pense t’elle plus volontiers se reconnaître ? « C’est vrai que j’aime les paysages, mais je fais aussi des portraits. Par exemple, lorsque je voyage, mon côté journaliste revient au galop, je fais en quelque sorte des documentaires photos autour d’un pays. En Alaska, cet été je crois avoir fait une série artistico/sociale autour des chalets dans la forêt dans lesquels habite la population de Seward.". Au gré des Dunes cosmiques ou du béton trop souvent armé, à chacun de choisir ce qu’il retiendra du pèlerinage induit par les « Silhouettes ». Que le Journalisme recouvre en soi un parcours initiatique et initiateur ne fait aucun doute. Cette grande professionnelle le prouve.

 

Que le Journalisme recouvre aussi un art…de vivre ? Une philosophie de la vie ? Que cette activité ouvre à un regard particulier sur le monde, sur l’être humain, sur le cours de l’Histoire, sur le sens même de l’existence ? Voilà qui recouvre une évidence. Que cela induise tragiquement un « art » de mourir de temps en temps au combat pour la liberté ? Aussi. Gardons que la Liberté ne mourra jamais. La mort elle-même serait morte depuis toujours.


Une vie après le Journalisme ?

Il y aura toujours des Journalistes, la question ne se pose pas. La Liberté aurait donnée sa parole. L’Humanité s’y serait engagée, notamment suite au 20éme siècle lourd de son cortège d’offenses les plus cruelles et immondes infligées à l’Homme. Plus jamais ça ? Plus jamais se taire. Rien ne pourra plus interdire la présence de ces « silhouettes » qui parlent pour nous dans toutes les dunes ou crevasses de la Terre, toutes, ou presque.

 

Il y aura toujours aussi des sites d’information libre et indépendante comme C4N, refusant toute forme de censure, et retournant chaque jour au turbin courageux et volontaire de l’information.

 

Oui, vive les Journalistes ! Vivent…

 

Guillaume Boucard


Le quotidien L’Alsace a perdu ses éditions franc-comtoises

Depuis le 1er octobre 2013, seules les éditions de Belfort et de Montbéliard du quotidien L’Est Républicain perpétuent – sans doute provisoirement – le souvenir de son concurrent, Le Pays de Franche-Comté (titré aussi L’Alsace-Le Pays de Franche-Comté). Le groupe de publications Ebra, filiale du groupe Crédit mutuel, a mis fin à une aventure de presse qui n’aura pas réussi à durer beaucoup plus d’un quart de siècle.

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Les Ailes du délire, ou l’Alzheimer s’étend, autour

La maladie d’Alzheimer est une rapace, et quand elle atteint la mère, la fille se fait palombe, proie de l’autour… En épigraphe, Danièle Vaudrey, la fille, cite de Baudelaire ce : « Je suis le tombeau vivant de ma mère ». Peut-être cela lui vaudra-t-il de développer, par empathie, une tumeur, ce qu’elle tait par pudeur dans ce récit qui ne laisse de côté aucune impudeur de situation, expose, avec la plus implacable lucidité, la progression d’un mal terrible qui ravage aussi l’entourage. Danièle Vaudrey, de manière constamment poignante, livre peut-être, avec  Les Ailes du délire, la plus honnête, la plus émouvante chronique consacrée à ce douloureux sujet.

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Hommage à un ami…

 


Toi qui un beau matin, te réveille avec dans la tête la petite musique d’un sujet que tu aimerais faire partager à tes proches, tes amis et,  sois honnête, au reste du monde des lecteurs, plutôt que de renoncer à ton projet… Ecris !

Certes il te faudra faire preuve d’originalité… Te doter d’une plume journalistique, qui fera de ton sujet, ce que les autres, en ces temps d’austérité recherchent…

Il te faudra aussi, accepter qu’un modérateur, refuse ton article, pour une raison que peut-être tu n’accepteras pas, mais qui je puis te l’assurer sera légitime…

 

Le conseil que je pourrais te donner ? Eh bien il est simple… Ecris ce que tu aimerais lire… Un article accrocheur, intéressant, qui apporte à ta connaissance quelque chose de nouveau, que tu puisses à ton tour faire partager à ton entourage…

 

Parfois tu auras le bonheur, de voir un de tes articles, lu et commenté par le personnage que tu as ciblé… Ce bonheur est suprême et honnêtement, à ce moment là, tu sens tes chevilles gonfler et une immense fierté monte alors en toi…

Par contre, tout comme un virus, l’envie d’écrire à nouveau envahit tes veines et hélas cette pathologie, ne se soigne que très difficilement…  

Dès la contamination elle te titille à nouveau et la fièvre du reporter, fait monter la température de ton imagination…

 

Que faire me diras-tu ? Vers qui se tourner ?  Eh bien il existe un lieu, où ceux souffrant du mal d’écrire, sont bien reçus… Où l’on fait de leur maladie un atout et à qui de plus on offre un petit euro pour les remercier, ce qui en plus de ne pas être négligeable, est gratifiant…

Ce lieu c’est C4N, tu as dû le comprendre en lisant les premiers mots de mon texte…

C4N, c’est la liberté du sujet choisi, l’assurance de liens amicaux qui au fil des mois se tissent et te donne l’impression d’évoluer dans une petite famille… Mais c’est aussi un lieu, où les responsables te font sentir qu’ils sont présents à tes côtés et qui répondent aux questions que tu te poses…

 

Voilà c’est tout ça C4N…

 

Ma plume ce soir s’est voulue vagabonde, le sujet de mon article n’est pas très original, il ne traite pas d’une actualité intéressante et ne relate en rien une histoire croustillante… Il se veut simplement un message de remerciement pour C4N, cette plate forme journalistique qui un jour m’a accueilli…

Il est aussi, si jamais il est publié, un encouragement pour ceux qui le liront, à publier leurs articles originaux et faire vivre ainsi, de jours en jours l’information, en toute convivialité…

 

Merci à C4N et longue vie !

Le journalisme perd de son prestige

Au risque de surprendre mes nombreux collègues reporters et rédacteurs de C4N, une enquête récente montre que le journalisme ne fait plus rêver les jeunes et que cette profession a visiblement aujourd’hui en France une image dégradée. 

Pourquoi ? Quelles sont les raisons de ce constat ? Tentons d’y voir plus clair.

Personnellement, j’ai toujours pensé que dans notre pays et je suppose dans la plupart des pays occidentaux, le comportement standard du journaliste est plutôt moutonnier (si vous me permettez l’expression!), c’est à dire qu’une grande partie des journalistes professionnels donnent l’impression de suivre le  »mouvement » général.

Surtout, nombre d’entre eux se placent plus en commentateurs de l’information qu’en investigateurs de celle-ci. C’est pourquoi les nombreuses et fracassantes révélations d’un journal comme médiapart ont un rôle assez salutaire. En effet, on peut y voir là un vrai travail d’investigation et sans tomber dans l’admiration béate du travail de Monsieur Plenel et de son équipe, il faut reconnaitre qu’ils vont chercher  » l’info  » cachée dans les moindres recoins du secret (parfois même celui d’Etat!).

J’admets aussi qu’il existe auourd’hui plusieurs formes de journalisme et que celle où on ne fait que commenter l’information déjà existante est du journalisme à part entière si c’est fait au moins avec rigueur, précision et pertinence.

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Ce « siècle qui sera Spirituel ou ne sera pas » ? Le pape François face aux « rideaux de fer « 

Alors que l’Eglise catholique était définie comme en grande perte d’influence, que le bulldozer de la déchristianisation semblait invincible, le passage de relais inattendu entre deux papes parait avoir totalement bouleversé l’ordre des choses. 

Le visage tendre et avenant du Pape François, ayant la politesse de commencer par saluer la foule venue l’acclamer pour son élection par un simple « Bonsoir » n’aura hélas pas su faire taire le mur de la haine, laquelle est à distinguer absolument de l’athéisme méritant un respect équivalent à toute forme de croyance. 


Les heures qui suivirent l’accession au trône de Saint Pierre du dénommé François ne manquèrent pas de voir circuler les rumeurs les plus basses. Une photo montrant un ex dictateur (le funeste Colonel Videla) recevant l’eucharistie à une date à laquelle il cessa de payer sa dette à la société par des années justifiées de prison, cette photo ne manqua pas de voir le nouveau pape immédiatement frappé de collaboration fasciste. N’insistons pas sur la fameuse photo montrant un prélat de côté n’ayant comme point commun avec le nouveau « François 1er » que le port de lunettes. Au royaume des aveugles les opticiens de l’âme ne seront jamais au chômage. Gardons que « quelque chose » se passa à l’instant même de l’apparition de cet homme humble et modeste devenu pape. Quelque chose ?

Loin de sombrer dans la pensée magique, gardons que bien "des murs" vont tomber. Si le pape Jean Paul 2 fît s’écrouler le rideau de fer de l’ex URSS, le pape François pourrait bien abattre quelques murs du Vatican, et d’autres plus étendus encore de l’occident, enfin, quelques murs plus intérieurs de l’Homme « moderne » ? S’il n’y a jamais eu de « fin de l’Histoire » annoncée par les prophètes de malheur et porteurs de ragots anticléricaux primaires s’agissant de tout pape, ce mois de Mars 2013 marquera assurément un tournant. L’occident dominé par le « nouveau monde », celui des Amériques dont est issu le pape François, ne devrait pas échapper à une remise en question de son système de valeurs, outre l’aspect économique et social. La crise pourrait ouvrir les consciences vers un monde meilleur possible ? Le « pape des pauvres » tomberait à point nommé pour rappeler la vraie « richesse » de l’Homme.


Oui, abattre quelques « murs » recouvrirait donc la mission de ce pape, le « mur de l’Ouest » premièrement, mais aussi quelques murs de l’Eglise elle-même. Ce pape serait bien préparé pour ces divers plans.

 

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Le petit Journal de CANAL + : Journalisme ou divertissement ?

Chaque jour, après 20H, suivant presque immédiatement les guignols, le petit Journal de Yann Barthez nous offre un programme décalé et très instructif sur les coulisses de la politique et des sombres affaires de la république. Le statut même de cette émission fait débat : S’agit-il d’une émission politique ou d’un divertissement satirique ?

 

Un exemple concret permet de mesurer toute l’ambiguïté de cette émission au succès largement mérité : il fut envisager un temps de retirer aux reportes de l’émission leur carte de journaliste, prétextant que l’émission n’avait pas un but informatif mais uniquement humoristique et satirique. Fort heureusement, cette éventualité n’a pas fait long feu.

 

Personnellement, je suis un fan inconditionnel du petit Journal. Moi qui aime être informé autrement que par le « canal historique » et qui ne supporte plus l’insipidité du journalisme made in TF1, le petit Journal est pour moi un précieux complément pour mesurer à quel point les responsables politiques sont des êtres aux vices et la bêtise reconnus. Le petit Journal est l’occasion également de rire puisque l’humour y est omniprésent et tout à fait politiquement incorrect.

Le petit Journal peut se vanter d’avoir soulevé quelques lièvres que d’autres médias ont été incapables de faire. Sous couvert de l’humour et de la parodie, ils ont mis en lumière bon nombre de scandales, de situations pour le moins compromettantes pour ceux, les politiques en particulier, qui pensent pouvoir utiliser les services de la République à leur profit.

 

Les exemples sont nombreux mais celui que j’ai trouvé le plus savoureux et qui n’a été médiatisé que par le petit Journal est le suivant : Lors de son investiture, François Hollande avait promis que le comportement et le train de vie de ses ministres seraient exemplaires. Cette exemplarité se traduisait notamment selon lui par l’affichage d’un retour à la normalisation, à une économie des dépenses liées aux fonctions de ministres. Il a donc décidé que chaque déplacement de ministre dans un rayon de plus de 300 km se ferait en train. Le petit journal a ainsi découvert après enquête que certains ministres (dont le premier) poursuivaient malgré tout leur déplacement en véhicules de fonction (avec leur convoi) et une fois arrivé à destination, apposaient une fausse plaque d’immatriculation sur le véhicule pour donner l’illusion de sa provenance locale.

 

Merci le petit Journal de nous montrer à quel point les politiques de tout bord sont démagogues et peu sincères et merci de le faire en nous faisant rire. Les occasions sont rares ces derniers temps…

   

Quel avenir pour le journalisme citoyen

 Le journalisme citoyen s’est davantage développé ces dernières années, il met en scène les citoyens et l’accès à l’information car le but du journaliste citoyen est de diffuser l’information avec les outils dont il dispose. Aujourd’hui aucun évènement ne peut échapper à la population. Avec un téléphone portable en poche, un appareil photo et un calepin il est facile et rapide de transmettre l’information par le biais des blogs ou des sites personnels. Le journalisme citoyen concurrence le journalisme traditionnel et pourrait dans quelques années l’éclipser.  

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Le Tour du Monde en ….538 pages.

Je viens de finir de lire ce livre paru en mars dernier et que viennent de m’offrir – pas par hasard – des amis.

En effet, non seulement je lis "Le Monde" depuis 46 ans maintenant mais j’ai eu aussi l’occasion de rencontrer quelques uns de ses journalistes – Jacques de Barrin (†), Michel Noblecourt, Alain Faujas     (qui sont cités dans ce livre) – et même, au fil du temps, d’être sollicité par le quotidien pour y rédiger "tribune libre" et autres "point de vue", à trois reprises ( publiés en 1976, 1978 et 1979).

C’est dire si cet ouvrage ne pouvait que m’intéresser.

D’autant qu’ Eric Fottorino a été un acteur majeur lors des crises qui ont secoué le "Quotidien du soir"

J’ai été passionné par la première partie. Pas étonnant, l’auteur y raconte sa passion pour le journalisme. Son accession à cette profession, d’abord comme pigiste à Libération et à La Tribune de l’économie, avant de réaliser son rêve: entrer au Monde, ce qui est chose faite en 1986.

S’en suivent des évocations captivantes de ses reportages et voyages dans de nombreux Pays.

Ensuite, on entre dans les coulisses du journal "Le Monde" et la chronique est palpitante. Le stress de la page blanche, le stress de la pendule qui tourne trop vite, le stress du bouclage sont parfaitement bien rendus.

Et puis en 2006 et en 2007, Eric Fottorino est Directeur de la Rédaction. On comprend bien qu’il ne s’agit pas d’une sinécure….

Vient la dernière partie. Celle qui relate la période ( (février 2008 – décembre 2010) où Eric Fottorino est devenu Directeur de la Publication. Celle où, comme il le dit lui-même, il n’en revient pas de voir son nom inscrit en haut à droite de la première page, à coté de celui du Fondateur du journal, Hubert Beuve-Méry.

Et là, on est encore moins dans la sinécure. On plonge au cœur de l’enfer que l’auteur a vécu.

A ce stade, c’est presque un roman policier, tant l’intrigue est haletante. On se demande aussi si Eric Fottorino va régler ses comptes.

Il n’en est rien.

Sa conclusion est tout à fait exacte: "Au cours de ce Tour du ‘Monde’, j’ai tenté d’exprimer une vérité, ma vérité".

On va vivre quasiment au jour le jour les luttes intestines, les grenouillages, les conspirations, tant internes qu’extérieurs.

C’est ainsi qu’on va également se retrouver quelques temps en arrière, dans l’arêne politique ou plus exactement au plus haut sommet de l’Etat, en compagnie de M. Sarkozy et de son Conseiller Raymond Soubie (que j’ai rencontré du temps où il officiait à Matignon aux cotés de Raymond Barre…).

Les pièges  et chausse-trapes tendus par l’ancien Président sont décrites par le menu. Il est parfaitement clair que le Directeur déteste le Président et vice versa.

Au sein de l’équipe du Monde, Eric Fottorino n’attaque personne. Parfois on se dit même qu’il est trop gentil.

Il a la dent dure, cependant, à propos d‘ Edwy Plenel, l’un de ses prédécesseurs à la tête de la Rédaction.

On comprend qu’il en veut beaucoup à Jean-Michel Dumay,  Président de la Société de Rédacteurs du Monde (SRM) qui après l’avoir fait élire à la Direction de la Rédaction, va lui mettre les bâtons dans les roues lorsqu’il sera devenu Directeur du journal.

L’auteur va être beaucoup plus ambigu à propos de Jean-Marie Colombani (qui fut Directeur du journal de 1994 à 2007). Tantôt il accumule les reproches, tantôt il lui tresse des lauriers…

En revanche, on sentirait presque de la tendresse pour Louis Schweitzer (Président du Conseil de surveillance de 2008 à 2011) et pour Claude Perdriel (membre de ce même Conseil).

Mais dès qu’il s’agit d’Alain Minc, Président du Conseil de surveillance du Monde de 1994 à 2007, on sent la haine, qu’il suscite chez l’auteur, transpirer à chaque ligne. On ne peut pas lui donner tort, surtout à la lecture des guets-apens, assortis d’une hypocrisie phénoménale, que lui fabrique constamment le personnage, y compris après son éviction du Monde, lorsqu’il est devenu "visiteur du soir" de M. Sarkozy.

Enfin, Eric Fottorino va longuement expliquer son action lorsqu’il a fallu se résoudre à recapitaliser le Groupe de presse. C’est fort instructif sur le marigot politico- financier-industriel ! Mais on a cependant le sentiment que l’auteur se livre alors à un plaidoyer pro-domo. Mais bon, après tout, c’est "sa vérité".

Et je dois dire que pour la fin du livre, je suis resté sur ma faim.

L’auteur bâcle en quelques lignes la gouvernance du Groupe par MM. Bergé, Niel et Pigasse ( trio surnommé "BNP"….) et sa révocation pure et simple par ceux-ci le 15 décembre 2010.

Dommage ! Mais quelle tranche d’Histoire de la Presse.

 

Eric Fottorino est également écrivain:

1988 : Le Festin de la terre –  1989: La France en friche – 1991 : Rochelle – 1992 : Besoin d’Afrique – 1993 : L’Homme de terre – 1994 : Les Éphémères – 1996 : Aventures industrielles – 1998 : Cœur d’Afrique (Prix Amerigo Vespucci) 1999 : Nordeste – 2000 : Un territoire fragile (Prix Europe 1 et Prix des Bibliothécaires) – 2001 : Je pars demain – 2003 : C’est mon tour – 2004 : Caresse de rouge (Prix François Mauriac de l’Académie Française) – 2004 : Korsakov (Prix des libraires et Prix France Télévisions) – 2005 : Le Tiers sauvage – 2005 : Lire tue, (avec Nicolas Vial) – 2007 : Baisers de cinéma (Prix Femina) – 2007 : Petit Éloge de la bicyclette – 2009 : L’Homme qui m’aimait tout bas – 2010 : Questions à mon père – 2010 : Paris Plages : De 1900 à aujourd’hui – 2011 : Femmes éternelles (avec Olivier Martel) – 2011 : Le Dos crawlé – 2012 : Mon tour du « Monde » – 2012 : Berbères.