Le journalisme perd de son prestige

Au risque de surprendre mes nombreux collègues reporters et rédacteurs de C4N, une enquête récente montre que le journalisme ne fait plus rêver les jeunes et que cette profession a visiblement aujourd’hui en France une image dégradée. 

Pourquoi ? Quelles sont les raisons de ce constat ? Tentons d’y voir plus clair.

Personnellement, j’ai toujours pensé que dans notre pays et je suppose dans la plupart des pays occidentaux, le comportement standard du journaliste est plutôt moutonnier (si vous me permettez l’expression!), c’est à dire qu’une grande partie des journalistes professionnels donnent l’impression de suivre le  »mouvement » général.

Surtout, nombre d’entre eux se placent plus en commentateurs de l’information qu’en investigateurs de celle-ci. C’est pourquoi les nombreuses et fracassantes révélations d’un journal comme médiapart ont un rôle assez salutaire. En effet, on peut y voir là un vrai travail d’investigation et sans tomber dans l’admiration béate du travail de Monsieur Plenel et de son équipe, il faut reconnaitre qu’ils vont chercher  » l’info  » cachée dans les moindres recoins du secret (parfois même celui d’Etat!).

J’admets aussi qu’il existe auourd’hui plusieurs formes de journalisme et que celle où on ne fait que commenter l’information déjà existante est du journalisme à part entière si c’est fait au moins avec rigueur, précision et pertinence.

Bien sûr je ne parle là de nos précieux petits articles rédigés sur C4N mes chers amis mais du travail de professionnels détenteurs de la sacro-sainte carte de journaliste. 

Il y a encore selon moi d’autres éléments qui banalisent le travail journalistique comme le fait que tout le monde, grâce aux nouvelles technologies peut s’improviser journaliste en étant  »témoin »d’un évènement qu’on va filmer, commenter et rapporter aux médias (chaines de TV, sites…). Autrement dit l’info est partout et accessible à tous!

Enfin et là c’est encore plus personnel mais je trouve inadmissible que des médias puissants, comme la télé par exemple, proposent des journaux TV (13H et 20H) comme des programmes d’informations impartiaux alors qu’au contraire ces Journaux TV sont complètement partisans et éditorialisés! j’y vois là une tentative de manipuler la masse publique mais je pense qu’heureusement, en France, la majorité des gens sont capables de faire preuve de discernement.

Ainsi, il va falloir que la profession de journaliste retrouve de son attrait pour séduire à nouveau les jeunes attirés par dautres horizons professionnels…

Une réflexion sur « Le journalisme perd de son prestige »

  1. La grande masse de la profession est dans la presse locale, départementale, régionale, et dans des revues et magazines, souvent professionnels ou vaguement techniques au moins. Sans parler des stations locales de Radio France ou France 3.
    Le problème : les rémunérations, la précarité, le fait que des pigistes non professionnels (mais qualifiés dans leur domaine) font une très forte concurrence.
    Plus le fait qu’on se trimballe davantage dans des petites locales qu’à l’étranger (ou alors, ultra-rapide aller-retour).
    Cela commence à se savoir.
    Cela étant, le nombre des écoles réputées (les trois tenant le haut du pavé restent le CPJ-CNPJ, Lille et Strasbourg, avec un peu le Celsa) est croissant, celui des moins cotées, publiques ou privées (IUT, divers), est presque tous les deux-trois ans en augmentation.
    C’est au moins une mesure (on doit pouvoir trouver quelques indications en ligne) d’appréciation à peu près fiable.
    L’autre étant le nombre des cartes de presse délivrées.
    Cela étant, beaucoup de journalistes vivotent en-dessous du seuil d’admission à la carte (j’imagine que c’est encore 51 % du Smic), d’autres ne se soucient pas de la demander (ou plus, dans mon cas, après 25 ans de cotisations, mais une pratique bien antérieure à l’obtention).
    Quant aux photographes de presse, la plupart indépendants, ils ne font plus que du pipeule (le seul truc qui paye encore hormis le vraiment exceptionnel).
    Il y a eu quelque 2 000 premières demandes de cartes fin 2012 et au total, c’est plutôt stationnaire depuis dix ans, le nombre des femmes obtenant la carte (en hausse douce) compensant celui (fléchissant un peu) des hommes. Mais la carte n’est vraiment qu’un indicateur.

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