François Hollande a détaillé son programme pour son éventuel futur quinquennat. Voici l’essentiel de ce qu’il faut en retenir.
60 propositions pour redresser la France, voilà ce qu’a proposé François Hollande ce jeudi lors d’une conférence de presse très attendue. Beaucoup de thèmes y ont été abordés : la justice, l’éducation, le logement, l’énergie ou encore la finance. Boosté par les sondages, le candidat socialiste a surfé sur la dynamique du Bourget. Il avait déclaré dimanche que son principal adversaire était le monde de la finance. Il a ainsi développé plusieurs mesures pour le combattre : il souhaite par exemple séparer les activités de dépôt des banques des activités d’investissement, le but étant de protéger les épargnants. Il souhaite également interdire ce qu’il appelle "les produits toxiques" telles que les trop fortes spéculations sur les dettes souveraines.
François Hollande souhaite également protéger les entreprises, en particulier les petites et moyennes entreprises, face à la concurrence internationale et a répété qu’il était contre toute sorte de TVA sociale voulue par le gouvernement. Les entreprises qui produisent en France pourront profiter de modulation d’impôt et d’aides publiques.
Sur un plan plus fiscal, Hollande souhaite remettre en place l’impôt sur la fortune qui ne concerne qu’1% des français avec un taux d’imposition de 45% pour les revenus qui dépassent 150 000 euros par an. Un effort sera également effectué vis à vis de niches fiscales. Certaines seront gardées car favorables, d’autres seront supprimées et leur plafond sera rabaissé à 10 000 euros contre 18 000 euros actuellement, autrement dit les réductions dont elles donnent lieu ne pourront plus dépasser 10 000 euros. Pour les entreprises, les taux d’imposition sur les sociétés seront revus, en fonction de la taille des entreprises. Actuellement, grâce à certaines niches fiscales, les grosses entreprises paient proportionnellement moins d’impôt que les PME. 29 milliards seront en tout ponctionnés : 12 milliards sur les grandes fortunes et 17 sur les entreprises.
Concernant la réforme des retraites, François Hollande a annoncé une modification. Actuellement, le départ d’âge légal prime sur le nombre d’années de cotisation. Un salarié doit attendre aujourd’hui 62 ans même s’il atteint 41, 42, 43 ou 44 années de cotisations, injuste pour les salariés qui ont commencé à travailler tôt. L’âge légal pour ces salariés sera donc de 60 ans. Pour financer les 5 milliards d’euros que coûtera cette mesure, Hollande prévoit une hausse de 0,1% des cotisations vieillesse pour les entreprises et les salariés. Pour un salarié touchant 2000 euros brut par mois, cela lui coutera 24 euros par an. Un petit effort de solidarité.
Enfin, le candidat a clarifié définitivement les créations de postes dans la fonction publique, 60 000 dans l’éducation nationale, et 5000 dans la justice, la gendarmerie et la police. Ces créations sont en fait des redéploiements qui ne toucheront pas les ministères de l’Education nationale, de la justice et de l’Intérieur. Aujourd’hui, un fonctionnaire sur deux partant à la retraite n’est pas remplacé. C’est sur cette enveloppe que seront ponctionnées les créations de postes. Ainsi, seulement un tiers ne serait plus remplacé.
Toutes ces mesures coûteront 20 milliards financées par réduction du train de vie des ministères, augmentation des recettes venant des sociétés, suppression de l’exonération des cotisations sociales sur les heures supplémentaires ou encore réforme de la taxe professionnelle. Son budget tient compte d’une croissance de 0,5 % en 2012 (0,2% prévue par le FMI, 1% pour le gouvernement actuel) et supérieure à 2% après 2014.