Après les réformes des retraites, mises en place en en 2003 et en 2010 par les gouvernements précédents, le Président de la République, François Hollande, se voit dans l’obligation de mettre en place une énième réforme sur ce sujet pour assurer à la fois un financement pérenne et un système des pensions garanti. Vaste projet, compte tenu du contexte économique actuel, qui demande aux acteurs concernés d’en faire toujours un peu plus pour jouer la carte de la solidarité.
Cette réforme des retraites est un véritable serpent de mer qui risque fort d’avoir du mal à trouver un véritable consensus entre les partenaires sociaux, qui vont se retrouver en juin prochain lors de la conférence sociale, pour mettre sur la table tous les scénarios possibles pour essayer de mettre en place des règles du jeu acceptables par tous. A défaut ce sera au gouvernement de trancher, pour qu’un texte final puisse être présenté au Parlement avant la fin de l’année.
Le constat est simple, il y a d’année en année de plus en plus de retraités et moins de cotisants pour financer les retraites. Il faut donc changer les règles pour que l’on puisse prendre davantage en compte l’allongement de l’espérance de vie dans le calcul.
Et là, c’est très simple, si on vit plus longtemps, on va demander aux salariés de travailler plus longtemps et en conséquence de cotiser davantage pour avoir une retraite complète. Il faudra donc passer progressivement d’ici les années 2020, de 41,5 ans pour les générations nées en 1955, à 44 ans pour celles nées en 1989, voire 44,75 ans pour celles nées en l’an 2000.
Ce serait semble t-il la seule solution pour pouvoir assurer l’équilibre des régimes de retraites pour plusieurs décennies, mais les salariés risquent de ne pas accepter ce compromis, dans la mesure où si l’on prend en compte les années d’études, certains risqueraient d’être obligés de travailler jusqu’à 75 ans pour espérer avoir une retraite décente.
Il leur restera relativement peu de temps pour profiter agréablement de leur retraite, car même si’ l’espérance de vie augmente, les capacités physiques des individus diminuent assez rapidement avec l’âge. Passez de l’entreprise à la maison de retraite n’est peut être pas le choix idéal !
Autre solution, faire comme certains de nos voisins européens, qui ont fixé un âge légal de départ à la retraite, à 65 voire 67 ans pour les plus audacieux, mais là en France, le gouvernement actuel ne semble pas décidé à toucher à l’âge de départ à la retraite à 60 ans.
Dernière possibilité, désindexer les pensions des retraités et faire payer les retraités les plus riches, cela reviendrait bien sûr à grever un peu plus leur pouvoir d’achat, qui pour certains n’est déjà pas très élevé.
Voilà l’état de lieux en matière de retraite, laissons aux partenaires sociaux la lourde charge de trouver un compromis acceptable.