Presse : ce soir, avant la télé, on se fait L’Opinion…

Tagagada… Tamtam-tamtam… Ce soir, à 18 heures (enfin, peut-être un peu  plus tard), au lieu de se planter devant l’étrange lucarne, nous serons nombreux devant d’autres écrans, histoire de voir si L’Opinion en ligne sera différente de celle pour laquelle les kiosquiers ont dû faire dès ce matin un peu de place. Fin 2011, il y a avait encore dix quotidiens nationaux, L’Équipe incluse, sur les présentoirs. Avec L’Opinion, comblant le vide laissé par La Tribune et France-Soir, nous en retrouvons neuf. Folle intrépidité, témérité insensée ? On verra… Mieux dotée que DijonScope, L’Opinion paraît alors que le régional bourguignon risque de passer très bientôt à la trappe. Et que Denis Robert tente de relancer InfoJour.

Tout jeune journaliste impétrant, débarquant de Londres où j’avais commis un billet pour The Black Dwarf, que j’avais surtout vendu à la criée comme l’International Times, je me paie le culot de pousser, avant de rejoindre ma province, jusqu’au siège de l’encore prestigieux Combat. Immeuble quasi-vide, escalier branlant, table de guingois sans plus de sièges autour au premier, et quelqu’un quand même, peut-être Henri Smadja… Quelques années plus tard, Philippe Tesson, en 1974, ancien de Combat, lance Le Quotidien de Paris… Je rate le coche, ayant compris qu’il valait peut-être mieux intégrer une école de journalisme, choix peut-être funeste, et que m’attendraient d’abord les insipides et ingrates tâches accomplies, pour voir, à La Vigie (où j’avais donné un coup de main bénévole à l’un des correspondants de Fès, peut-être aujourd’hui défunt tout comme ce titre marocain).

Je n’ai pas réussi non plus à intégrer Le Matin de Paris (†1987), renoncé à postuler à InfoMatin (†1996) qui détenait pourtant la « formule magique » de l’époque, soit de cloner USA Today et de faire rédiger le nombre exact de signes direct dans l’interface de PAO pour remplir de copie les blancs de la maquette. J’ai décliné l’aventure de Libération Lyon, venant de reposer mon sac à Paris après quelques tribulations dans la PQR. Pour L’Opinion, j’étais vaguement au courant, mais n’ai pas tenté : tout se fait à présent par cooptation.
Et puis, pour être très franc, le quasi-mercenariat, la presse calibrée, hmm…, y trouverais-je encore ma place ? Peut-être en sec’ de rédac’, les mieux péteuses (sèches) et les plus obséquieux (envers chefs de service et patrons, mais sourds à ce que tentent de faire valoir qui comble la maquette) étant souvent davantage appréciés.

Mais bonne chance, évidemment, à celles et ceux qui ont déserté (surtout des hebdos, ai-je ouï dire en ville) leurs titres antérieurs. L’Opinion, donc, en kiosques et payant dès ce mercredi 15 mars, en ligne dès 18 heures tapantes ce soir…

Libéral, mais « apolitique » ou pluraliste

Aux manettes, face aux investisseurs (dont l’identité finira bien par être mieux connue), un dir’ de rédac’, Nicolas Beytout, ex-red’ chef du Figaro, ancien patron surpervisant ventes et pub des Échos. Ils y croient parce qu’il les a convaincus ou est-ce le contraire ? Certes, il existe un lectorat qui pense « que les débats méritent d’être posés différemment » (entretien avec Ozap.com). Mediapart ou Rue89 en ont esquissé – entre autres – les contours.

Est-ce viable ? Le pari technologique, guère innovant à présent (bon d’accord, la version rapide pour petits écrans, dérivée du PDF redimensionnable pour ebooks, déjà vieille lune, c’est InDesign CS 5 – la 12 d’ID ? – ou XPress, quoi, 8 ou, l’actuelle ?), n’en est plus tout à fait un réel. Pas de quoi compresser vraiment les coûts essentiels, sauf, oui, bien sûr, peut-être, par rapport à la concurrence n’ayant pas encore totalement sauté le pas.

En revanche, si pigistes et salariés se sont alignés sur les pratiques actuelles, s’il est renoncé à former une armée mexicaine de redchefs, cheffes de service, premières sèches, ou secrétaire générale, qui pondent peu mais ne lésinent pas sur leurs frais, là, peut-être…

« Low cost dans les moyens de production, oui, mais high cost dans la réunion d’une équipe de rédaction haut de gamme », résume Beytout. Si la petite trentaine de plumitifs (mes consœurs, mes confrères… mes amours, comme disait Desproges) ne se tape pas trop de terrain au loin (on sait quand on part, pas quand l’on revient, et les nuits dans des hôtels plutôt miteux ne sont pas récupérées), là, peut-être…

Espérons en tout cas que le verbatim des vidéos sera retranscrit. Rien de plus lassant, même avec un montage serré, que de devoir se taper l’écoute et la vision de gus qui meublent avec des considérations parfois superflues. Pas de faits divers, pas de sport, pas de trucs conso qui font plaisir au service publicitaire, d’accord : centrage sur la politique, l’international et l’économie. Ni de brèves sur le papier. Pas de couverture exhaustive (comme Mediapart, de fait).
Tout le monde devrait pouvoir être payé (par qui ? enfin, au départ ?) au moins trois années. Eh oui, le souvenir du Quotidien de la République d’Henri Emmanuelli (16 nov.-28 nov. 1998), que plus personne sans doute ne mentionne sur un cv, peut échauder.

Le prix populaire ? Quel prix populaire ?

Ce sera un franc la page environ pour le lecteur. Eh oui, 1,50 euros, c’est dix balles. Ambition de 50 000 papiers vendus, soit 10 000 de plus que le Libération des bas étiages. Huit à douze pages, cela ne te tient pas un Paris-Le Mans ou Orléans, ou Reims. Le parcours Louis-Blanc–Robert-Debré, de la ligne 7 bis du métropolitain parisien, peut-être… Un quart de périf’ aux heures creuses (si on dispose d’un chauffeur), cinq-six portes aux pleines (L’Opinion posée sur le siège passager vide), admettons. Rien à ne se mettre sous le nez les samedis-dimanches (c’est un quotidien des jours ouvrables).

Je me gausse : Patrick Arnoux, du Nouvel Économiste, part sur « la France n’a pas connu cela depuis 20 ans ». Mémoire à trous, ou négligence de remémorer que Libé fut précédé par l’APL (agence de presse tirant sur Xerox mahousse-costaude), d’un gros battage dans une période porteuse qui ne suffit pas au quotidien Rouge (de la Ligue communiste, lancé en sept. 1968, devenu quotidien du 22 avril au 20 mai 1974, puis de mars 1976 à fév. 1979), pour devenir pérenne.  

L’expérience n’est qu’une lumière dans votre dos qui ne permet que de mesurer le chemin parcouru, énonce la Sagesse des Nations. Certes. Difficile donc de se faire une opinion valide sur L’Opinion. La ligne éditoriale s’adresserait aux « pigeons », aux entrepreneurs sensibles ou non au « Printemps des cons », mais aussi à d’autres, pas vraiment devenus eurosceptiques, pas trop convaincus que l’immixion de la sphère publique dans la privée soit la panacée… Lectorat de niche ou non ? « Bon terrain de jeu, pas trop encombré », celui du libéralisme (qu’occupe surtout pour l’instant Atlantico). 

Claude Perdriel, Bernard Arnault, dit-on (Le Nouvel Économiste), ou Xavier Niel et Claude Perdriel (dixit Challenges, mais Télérama dément pour Niel) auraient mis au pot. Beytout va aussi pouvoir minorer ses impôts, il risque ses éconocroques, bravo ! Christophe Chenut (est-ce celui passé de L’Équipe à Lacoste ? Oui) y croit. Bey Medias, détenue par Beytout, à présent rue de Bassano (8e), enfin, je crois, assurément même, avec Philippe Raer, issu des services pub de l’Obs et de Libération, mise sur de la pleine page pour produits de luxe. Irène Pinna, ex-contrôleuse de gestion, tiendra les cordons de la bourse. Rémi Godeau est du nombre, avec Luc de Barochez, Raphaël Legendre, Ludovic Vigogne, Stéphane Legrand, Dominique de Montvalon, et Emmanuelle Ducros et Isabelle Curet, pour animer ce « quotidien libéral engagé ». Les 30-40 ans dominent l’effectif. Exception notable, Jean-Dominique Merchet, qui va peut-être devoir laisser tomber son blog sur les armées du site de Marianne pour le relocaliser ailleurs en l’ouvrant à la diplomatie. Presse News donne Cyril Lachèvre (ex-Figaro, pages ex-saumon) en tant que chasseur de patrons voulant se mettre en avant (ou contraints de l’être) dans les colonnes… En tout cas des patrons et personnalités économiques entretenant un esprit club, susceptibles de s’abonner pour consulter à 21:30 les contenus du lendemain (alors, Dugommier, vous avez vu, dans L’Opinion… Ah ben non, patron, je l’ai acheté, mais je n’ai pas eu d’embouteillage… Faudrait penser à vous lever plutôt, mon petit Dugommier…).

Vincent Hirtz, le chef des ventes (papier, audience), va devoir très sérieusement sélectionner les points de vente. Délicat exercice d’ajustement. On verra s’il parvient à placer un présentoir près de la caisse de, par exemple, Ladurée, ou un abonnement au Lutetia…

D’autres meurent, d’autres naissent

Jusqu’à 7 000 points de vente sont envisagés. Damned, sacrée gestion du bouillon, fort coûteux à faire détruire. Et même sans bouillon… DijonScope (sept. 2009-mai 2013), pure player, un régional pas trop confiné à sa Bourgogne (avec, dernièrement, un reportage en Allemagne, un papier sur les anciens Conti de Picardie n’ayant pas rejoint le Banat roumain), a jeté hier l’éponge. Enfin, s’est placé en redressement judiciaire. Le titre en ligne a un besoin urgentissime de 90 000 euros. Courage, Sabine (Torres).
Dans DijonScope, je lis Xavier Mathieu : « la violence, c’est le manque de reconnaissance qui la crée, et le mépris des puissants qui l’entretient (…) quand un travailleur retourne une arme contre lui, on peut mesurer toute la violence de la gestion patronale… Plus on est résignés et plus on aura des escrocs en face de nous… ». Escrocs intellectuels aussi ?
Ce sera certainement repris dans L’Opinion, n’est-il point ?

Denis Robert (affaire Clearstream I, film en cours sur Cavanna), va peut-être lancer un site d’info sur Metz et la Lorraine. Bon courage, Denis. Le film c’est sûr KissKissBankBank, et il s’intitulera Jusqu’à mon ultime seconde, j’écrirai. Comme Siné, quoi. Denis Robert lève des fonds pour acheter des images d’archives.

Jack Dion, dans Marianne, mentionnait Nicolas Beytout, fondateur de L’Opinion, parmi les « éminences du clergé médiatique » ayant fait du coût du travail « leur cible unique ». Si L’Opinion se contente de pomper le travail des autres pour le commenter, on aura compris. On vérifiera aussi si le « coût du capital » sera fréquemment abordé dans le titre ou sur le site. Ou si la niche fiscale des journalistes (à mon sens, pour beaucoup, justifiée, car on consomme beaucoup soi-même pour se documenter, voyager à ses propres frais, &c., et en sus, elle est plafonnée – perso, la remarque n’est pas corporatiste, je n’en bénéficie plus, ne suis plus imposable) sera la cible privilégiée.
On vérifiera aussi à propos du contrôle bancaire dont Denis Robert atteste qu’il est désormais le problème crucial « de nos démocraties appauvries » (dans La Croix, quotidien qui, par lui-même, sans groupe derrière, serait en difficultés). Ou au sujet de sa proposition de taxer « les dépôts de plus de 100 000 euros au Luxembourg ».

Tenez, je ne sais où en est le projet de Denis Robert, mais il a reçu près de 250 cv de « journalistes aguerris » en moins de dix jours. Pas le mien, je n’étais pas au courant, mais si tu veux un coup de main, ce sera en bénévole (et temporaire, sauf en tant que relais sur Paris). Infodujour, que tu tentes de relancer, avait compté cinq ans début janvier 2006. Relance ambitieuse, avec 22 pôles régionaux, rien que cela…
Denis voudrait s’appuyer sur un hebdo (eh, après Bakchich, je ne sais trop s’il s’agit d’une FBI, fausse bonne idée, ou non). Il cherche six millions d’euros pour le premier tour de table.

Il parait que l’ami (perdu de vue) Patrick de Saint-Exupéry, de XXI, plancherait sur un nouveau projet. Éric Fottorino, ancien du Monde, gambergerait aussi, m’apprend Isabelle Hanne, de Libération. Ils sont fous, ces Gaulois ! Ou quoi ? Je ne sais.

Ce n’est pas trop journalistique de dire que, si j’avais du pognon, j’en apporterais en priorité à Denis Robert plutôt que de me fendre de dix balles pour L’Opinion. Attendons de voir. Plus que deux-trois heures… Mais aussi, sur la durée. Michel Schiffres a signé l’édito ce ne numéro zéro-x (j’imagine que celui diffusé gratuitement a été précédé d’autres, confidentiels).
Le truc, c’est que, même à peu près rassurés par un contrat, les journalistes s’épuisent vite si le succès, soit le lectorat, n’est pas au rendez-vous.

L’important, c’est le mental

On tient environ un semestre avant que, si on en vient à se demander si on écrit dans et pour le quasi-vide, le moral s’érode. Et le moral, c’est primordial. Certes, un petit scoop par ci, par là, à condition que les confrères veuillent bien l’amplifier, cela requinque. Mais ce n’est pas en gonflant une info (par exemple, celle de La Dépêche, comme quoi Jérôme Cahuzac se cherche un député suppléant) qu’on donne le ton. Cahuzac se présentant, cela ne fait plus frémir l’une de Chirac et Hollande n’en remonte pas son caleçon. Tant bien même serait-il investi par Chasse, pêche et traditions, cela ne remue plus les foules.

Bon, l’heure approche. Pour le moment, Wikipedia ne recense encore que L’Opinion, quotidien marocain proche de l’Istiqlal, lequel publie un billet sur l’opportunité de se présenter à la présidence de la FRMF (fédé royale de foot), histoire de se mettre sur le devant de la scène. Lancer un journal, ce n’est pas mal non plus : on reçoit des invitations gratuites pour diverses manifestations, on peut trôner à la tribune de Roland-Garros, on est convié à des galas de bienfaisance… Nicolas Beytout s’ennuyait peut-être dans sa proche banlieue. Parfois, les entreprises de presse tiennent à bien peu… Consolider un siège au Comité d’éthique du Medef, par exemple… au conseil d’administration du musée d’Orsay. 

Retard à  l’allumage…

18 heures pile, selon je ne sais plus quelle horloge système (sous Win 8), clic de rafraîchissement sur l’icône de Firefox, re-clic, toujours rien. Sur lopinion.fr, j’ai encore le portrait de Nicolas Beytout (voir supra). 18:02. Idem. Pour tuer le temps, je passe sur la page des abonnements. Je m’abonne au bulletin quotidien, histoire de recevoir les titres par courriel. Nicolas Beytout me donne toujours rendez-vous voici à présent quatre minutes. Je pase sur la page d’Octelio conseil. Qui n’a pas encore fait figurer L’Opinion dans sa page de références clientèle. Pas davantage que Palpix. Ah, retour au site. 404.

Je remanie mon châpo (« à 18 heures [enfin, peut-être un peu plus tard] »). Clic sur le bouton Réessayer. 18:08. Un coup de la concurrence ? Trop d’accès simultanés ? Il a bougé, le compte Twitter de Beytout ? Ben non… Google n’a pas encore référencé L’Opinion (.fr).

http://www.lopinion.fr/ – accédé à 18:12:10, Paris-Madrid, et toujours en 404 (ne pas faire d’offre, je n’ai plus de Peugeot, là, je meuble…).

« Un média repensé Digital Vidéo Print », qu’ils disaient. Ils ont voulu faire un site 3D, histoire d’épater ? Toujours en « erreur de chargement ». Tiens, si j’allais me faire un thé ?
L’eau chauffe. Clic-clic. Je retourne faire infuser. Clic…
Ce n’est pas pour dire, mais, confraternellement, ami·e·s, quand on donne dans la hype, faut être à la hauteur de son bluff…

Retour de la cuisine. 18:20. Ouf, la page s’affiche. Émouvant. Mais si c’est pour lire que, selon Geoffroy Didier, « Roselyne Bachelot n’a plus aucune légitimité politique » (sauf auprès des syndicats, même de gauche, en Maine-&-Loire, je le signale au passage), je me demande si, tout cela pour ça… Ah non, il y a Éric Jublot, maire de Charny (c’est où, Charny ? Selon Google, dans le Sept-sept, selon L’Opinion, c’est accessoire), un UMP, qui se voit faire dire « on n’a pas besoin de gens qui agite (sic) le bâton comme Copé ». Fortes paroles. La correctrice ou le correcteur, c’est qui, à L’Opinion ? J’aurais au moins appris le gentilé « Poyaudin » (dérivé de Puisaye).
Le gars a « vu un reportage russe qui expliquait que la France serait musulmane dans trois ans ». Un peu court pour faire basculer la majorité d’athées et d’agnostiques. On le laisse dire. Untel dit, Machin dira le contraire, avec autant d’aplomb, mais bof…

Cyril Lacarrière est allé tendre un micro à Olivier Babeau, qui déclare « Marcel Proust n’a pas eu besoin de subventions ». Ben, tu parles, il avait les moyens d’éditer à compte d’auteur. Denis Robert, pour son docu sur Cavanna, pas sûr…

Contrairement à Nicolas Sarkozy, qui était sur place avant tout le monde – c’est lui qui l’a dit, alors, hein… – Nicolas Beytout a « vraiment raté la chute du Mur de Berlin ». Moi aussi, tout comme pour la guerre du Koweit, c’est un pote qui avait réussi à mieux se placer auprès du redchef’. Après le Koweit (chiant), on lui devait bien cela (festif).

Pour cette première apparition en ligne, L’Opinion est aussi prolixe sur elle-même que Jean-Luc Mélenchon sur son blogue, mais en moins drôle. Une citation de d’Alembert, une autre d’Hannah Arendt, et voilà un édito de torché par Luc de Barochez dans la plus pure tradition des unes de la presse régionale. Je ne sais pas si l’opinion publique des citoyens influait vraiment plus que les révoltes des « foules barbares » de Spartacus, ou l’attitude des esclaves du temps de Platon, et si le « déterminisme social » peut être vraiment efficacement éloigné, surtout si on est petit-fils et fils de patron, mais je dois comprendre que, si je m’abonne, je pourrai « me confronter à l’épreuve du débat ». Avec Olivier Babeau ? Lui aussi du « Premier cercle » des abonnés ?

Oh là, mais, là, je vais rater Le Guen sur BFMTV

Copié-collé :
La page demandée "/system/files/journal/editions/2013/05/L%27Opinion_Tarifs.definitifs.pdf" n’a pas pu être trouvée.

Sur la page Facebook, à 17h10, on pouvait lire « le site de L’Opinion est en ligne ». Farceurs, va… À 16:38, c’était « plus que 25 minutes pour découvrir le site ». Optimiste.

Embarrassé…

À l’espagnole, Gilles Sengès voit, tout comme Le Figaro, qui abuse du terme dès qu’il s’agit d’évoquer le PS ou la majorité, l’Élysée, &c., le gouvernement « embarrassé » de la « poussée de fièvre » mémorielle et « réparatrice » au sujet de l’esclavage ayant enrichi nos ancêtres gaulois, berbères ou arabes… L’embarras sera sans doute à la mesure de l’accouchement, soit une souris.

Il est aussi embarrassant d’avoir du « marbre » (de la « copie » remontant au 12 mai à 17:43) paraissant parait-il ce jour à 17:40 avec des interlignes superflues hachant la lecture. C’est mieux (question présentation, mise en forme) avec un papier du 8 mai de Gilles Sengès, mis à jour hier soir, sur l’immigration aux États-Unis. Dommage pour ce « qui montrr » qui n’a pas été mis à jour.
Ou encore ce 3,4 millions de personnes sans espace insécable entre le chiffre et l’unité, qui chasse à la ligne suivante (idem pour un 31 en fin de ligne, décembre à la ligne suivante, et d’autres). On relève même un « com- » (pourquoi donc, en composition au drapeau, au fer à gauche, s’embarrasser de traits d’union ?). La règle du concuvit, on connait ? Zut, cela va m’obliger – peut-être, je ne suis pas payé pour – à me relire pour traquer les espaces et les rendre insécables (pas fastoche).
En sus, ce n’est pas le point, mais l’insécable, qu’on emploie pour les sommes, enfin, en France, jusqu’à nouvel ordre. Et on compose au long en-dessous de dix (soit sept et non 7). Surtout, quand on adopte une « marche » dans le châpo, on la tient dans le corps de l’article (pas de séparateur dans le châpo, des points dans la copie).

L’estimé confrère aurait peut-être pu signaler que, côté financement, il est question de taxer les conducteurs venant du Canada ou du Mexique. Et que le débat porte aussi sur un fichage biométrique de toute la population. Je ne doute absolument pas que Gilles Sengès se soit tapé les 800 pages de l’acte (en ligne, seulement 350) du document soumis aux sénateurs, et qu’il a dû sérieusement élaguer. Mais quand même, sur la Toile, un paragraphe supplémentaire, un encadré, cela ne coûte guère cher. 

Mais quand même, il est possible de soigner le style. Ainsi, la phrase « cet organisme indépendant a renvoyé à son analyse du précédent projet de réforme » est parfaitement correcte, mais s’il n’y a pas de hiatus, pourquoi ne pas utiliser : « cet organisme (…) renvoie à son analyse » ?
Surtout, quelle est l’utilité de cette phrase dont l’économie pouvait être faite (cet organisme indépendant avait déjà souligné que l’arrivée de 3,4 millions (…) aurait augmenté, &c.).

Franchement, cela ne donne guère envie d’entrer dans le Premier cercle des quoi ? Relais d’opinions de L’Opinion ? Tant qu’à s’adresser à l’élite présumée, voire s’affirmer élitaire, il y a quelques progrès à faire.

Souhaitons nonobstant bon vent à ce nouveau titre, largement améliorable…

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !

2 réflexions sur « Presse : ce soir, avant la télé, on se fait L’Opinion… »

  1. Pas le temps de me relire, en retard pour dîner (resto pas cher). Mais, franchement, l’orthotypographie, pour ce prix, laisse à désirer.

  2. [i]Mea culpa, maxima…[/i]
    Dans ma recension des quotidiens lancés ces dernières décennies, j’avais oublié l’éphémère quotidien Présent qui se survit en ligne sous la devise « [i]Dieu, Famille, Patrie[/i] ».
    Extrait de la présentation actuelle :
    « [i]La première année du premier septennat de la France socialiste, c‘était le 5 janvier 1982, nous avons fondé ce quotidien diffusé par abonnement. La première année du second septennat de la France socialiste, le 17 mai 1989, nous avons lancé [/i]Présent [i]chaque jour en vente au numéro partout dans les kiosques à journaux.[/i] ».
    L’excellent François Krug, sur [i]Rue89[/i], mentionne aussi [i]La Truffe[/i], que je connaissais pourtant à l’époque (1991), mais aussi [i]Le Jour[/i] (fin mars-nov. 1993).
    Krug conclut : « [i]contrairement à ses prédécesseurs[/i], L’Opinion[i] n’a pas de problèmes d’argent[/i]. ». Surtout ne pas se fier aux apparences et aux dires de son patron… En relatif, certes, dans l’absolu, cela demandera vérification. Je ne vais pas prendre les paris, mais si la qualité ne s’améliore pas, le pronostic me semble discutable.

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