Voici pourquoi la France était obligée d’intervenir au Mali…

Voila plus de deux semaines que la France a lancé au Mali l’opération Serval. Cette opération qui vise à aider l’armée de ce pays à reconquérir une vaste partie de son territoire pris en otage depuis près d’un an par des mouvements terroristes et séparatistes. Et, aujourd’hui, en dehors du Président Egyptien Mohamed Morsi qui s’est déclaré officiellement hostile à cette intervention française, l’opération Serval a été très saluée par l’ensemble des chefs d’Etats africains. Même l’Algérie  qui s’opposait jusqu’ici à une intervention militaire internationale au Nord Mali s’est finalement rétractée. C’est donc un François Hollande galvanisé et suffisamment soutenu qui opère ce jour au Nord Mali.

Cependant, si les français  – qu’ils soient de l’opposition ou du parti de François Hollande – peuvent saluer sans réserve cette audace de leur président, il convient pour les africains de prendre cela avec beaucoup de méfiance ; en ce sens que la France n’est pas en train d’aider le Mali. Elle tente  plutôt d’éteindre un feu qu’elle a elle-même allumé. Car ne nous leurrons pas ; ce vit aujourd’hui le Mali et le Sahel en général n’est qu’une conséquence logique de l’acharnement militaire qu’avait déclenché l’ancien Président Français Nicolas Sarkozy contre Mouammar Kadhafi.

En 2011, au plus bas dans les sondages en France et à un an du scrutin présidentiel, Nicolas Sarkozy, incapable de trouver des solutions à la crise économique dans son pays, a profité d’une simple manifestation de rue des anti-Kadhafi à Benghazi, pour lancer une agression contre le peuple libyen. Mouammar Kadhafi, dépassé par les évènements, ouvre alors les casernes et laisse les armes à la portée de tous. Les mouvements islamistes y voient une occasion en or, et s’y abreuvent sans modération. Après plusieurs semaines de combats aux côtés de l’armée du guide, ceux-ci se dispersent au lendemain de la chute du régime de Kadhafi dans le Sahel  avec ces armes. Quelques semaines plus tard, profitant d’une crise au nord Mali entre le pouvoir de Bamako et les séparatistes du MNLA, ces mouvements islamistes s’installent dans cette partie du Mali en font leur sanctuaire.

Ainsi, accorder  un  statut de « sauveur » à Monsieur Hollande constituerait pour les africains une insulte à la mémoire du grand bâtisseur Mouammar Kadhafi. Laissons la France éteindre son feu !