Arnaud Montebourg libre après la démission du gouvernement Valls !

A chaque fois que je vois l’homme à la marinière, cet inénarrable chantre du made in France, me revient illico l’image de ce Narcisse éperdument amoureux de son image au point d’en défaillir. A l’affût de la moindre opportunité, Arnaud Montebourg  se rue dessus aussitôt qu’elle se présente ; il l’explore sous toutes ses coutures comme pour mieux l’exploiter et profiter de ses retombées, toujours à ses risques et périls ! Peut-être aussi par goût prononcé du buzz, sinon lui attribuerait-on la paternité d’une quelconque avancée depuis le temps qu’il ânonne sans répit, à qui veut l’entendre, son amour immodéré et exemplaire de la France. 

Quand ce ne sont pas des inepties débitées avec suffisance, du genre "Ségolène n’a qu’un défaut son mari", l’ex et ambitieux ministre de plein de choses, Economie,  Redressement productif, Numérique, n’hésite pas à rompre sans scrupules ses engagements, dès lors que se met à tanguer son navire.  

Obséquieux jusqu’au bout des ongles, il ne parvient même pas à se départir des intonations gaulliennes même dans des situations peu reluisantes, comme celles du lavage de linge sale en public ; une conduite dictée manifestement par de secrètes ambitions camouflées constamment en la couleur du drapeau tricolore. 

"Les politiques d’austérité ne marchent pas et en plus d’être inefficaces elles sont injustes" ! "Poursuivre et s’entêter dans cette voie conduirait à mettre en danger notre République", etc, n’a eu de cesse d’asséner à sa manière tonitruante notre ministre parti dans sa chasse aux sorcières.  Croyant ainsi pouvoir garder ses fonctions tout en poursuivant sa stratégie de dénigrement de  la politique actuelle, un clin d’oeil à l’attention des électeurs, Monsieur a vite fait de déchanter, une fois renvoyé sur les roses. 

Narcisse ne s’avouant jamais vaincu, veut presque se faire passer pour celui qui a sollicité son renvoi du gouvernement. Sur un ton grandiloquent, le partant à la mèche bien brushinguée nous a cité du St Augustin :"la crainte de perdre ce que l’on a nous empêche d’atteindre ce que l’on est"; ensuite il s’est comparé à un certain romain, Cincinnatus, qui a vécu entre le sixième et le cinquième siècle avant notre ère: un homme d’Etat intègre, lit-on, avec un sens aïgu de l’honneur, de la dignité, du désintéressement… 

A s’envoyer des fleurs ainsi avec autant de profusion laisse à penser que la modestie, benjamine des qualités,  fait toutefois défaut à Arnaud M.  Sans mandat, l’ancien ministre est désormais nu. Le voilà redevenu comme un Français moyen avec en poche une vocation flagrante pour le cinéma, prêt à franchir le seuil de Pôle Emploi, à l’heure où l’austérité bat son plein.  Hamon, l’apathique ministre de l’éducation,  lui a fermement  emboîté le pas. 

A quelque chose, malheur est bon, dit-on. François Hollande aurait peut-être plus de chances de retrouver dans ce fiasco un semblant de salut : les départs de ces ministres longtemps sur la sellette seraient susceptibles à eux seuls de juguler certaines tensions ambiantes. Avec Najat Vallaud-Belkacem et Emmanuel Macron pour remplacer les plus trublions d’entre tous…