Arnaud Montebourg redresse ses manches

  Après avoir joué les beaux gosses en s’exhibant en marinière sur la une d’un magazine parisien, le ministre du Redressement productif décide de gonfler le torse et ses gros biceps pour bouter le méchant indien Mittal hors de France.

 Le ministre du Redressement productif… l’intitulé de sa fonction donne le vertige. On peut s’interroger sur la nécessité et surtout l’efficacité d’un tel ministère. Encore un ministre qui se retrouve bien seul à l’étranger puisqu’il n’a pas d’homologue. Est-ce qu’un tel ministère est adapté au travail qu’il y a à faire ?


En tous cas, Arnaud Montebourg a l’air bien décidé. Il n’est plus au stade de se poser des questions sur la légitimité de ses fonctions et de son action. Cette fois-ci le ministre du Redressement productif a décidé de retrousser ses manches et de procéder à une « nationalisation transitoire » de l’usine de Florange. Est-ce que l’Etat a les moyens de mettre en œuvre une telle politique ? Est-ce qu’on ne se retrouve pas une fois de plus en face d’une déclaration percutante qui se retrouvera une fois de plus sans effets ?

Les Mosellans se battent depuis plusieurs années déjà. Ils se sont toujours méfiés des belles promesses de Mittal. Même lorsque celui-ci a repris l’usine en 2006, les doutes et les suspicions étaient déjà présents. Certains se focalisaient sur la nationalité du nouvel acquéreur. Lakshmi Mittal est un des hommes  les plus riches d’Europe, et bien qu’il vive à Londres, il s’est toujours fait un point d’honneur de conserver sa nationalité indienne.

Est-qu ’une semi-nationalisation est la réponse ? Une telle mesure est-elle la solution ? Le ministre du Redressement productif utilise des méthodes du passé ; mais est-ce que les Hauts-Fournaux n’appartiennent-ils pas au passé justement ? Dans un monde où on mise de plus en plus sur les énergies vertes, doit-on continuer d’exploiter des sites comme celui de Florange ? La Lorraine fait partie de ces régions françaises où le chômage est durement ressenti. On arrive à une fin de cycle, pourquoi ne pas le prendre comme une opportunité pour créer et inventer des façons plus propres de produire.