Qui veut la peau de Nicolas Sarkozy?

Suite à un article publié dans le site du nouvel observateur d'hier, Nicolas Sarkozy a porté plainte, par l'intermédiaire de son avocat, pour "faux, usage de faux et recel", ce qui serait passible de trois ans d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende. Le site avait évoqué un SMS que le président aurait envoyé à son épouse huit jours avant son mariage et qui disait simplement "Si tu reviens, j'annule tout". L'article s'étendait ensuite sur le comportement du président avec sa nouvelle épouse, en rapport avec son ex-femme. Le titre de l'article "l'obsession de Cécilia" en résume parfaitement la tournure, les actes et les pensées attribuées au président.
Il est inhabituel qu'un président en fonction porte plainte contre un journal, relatent les différents organes de presse, cela ne s'est vu qu'avec Georges Pompidou contre l'Express, concernant une publication qui utilisait son image pour une publicité mais depuis cela ne se faisait plus. Me Herzog réplique "c'est aussi la première fois que l'on traite aussi mal un président en exercice" et Rama Yade parle de "charognards", ce qui n'est pas sans évoquer le propos de François Mitterand, "des chiens" selon lui, lors des obsèques de Maurice Bérégovoy. Le Monde qui semble prendre plaisir à rappeler que le président entretient un rapport avec la presse assez ambigu, rappelle qu'avant son élection, le président  se servait volontiers des journalistes et qu'il en tutoie quelques uns en privée." Usant de confidences à caractère politique ou personnel, il avait poussé la transparence aux limites de l'impudeur comme l'ont montré les épisodes de son divorce et la révélation de sa liaison avec Carla Bruni."

Rama Yade dans son intervention sur RTL, parle d'acharnement et de chasse à l'homme, explique qu'il n'y a plus de morale, et que les journaux oublient "le choix démocratique" des élections présidentielles, en appelle à la dignité, et demande l'arrêt des attaques basses et infamantes, qualifiant, rappelons-le, les journalistes de "charognards". "C'est un être humain" dit-elle, avant bien sûr d'être un président, et continue en rappelant qu'il s'agit tout de même de sa vie privée, en demandant plus de déontologie et comparant avec les présidents précédents, le disant plus attaqué que n'importe lequel d'entre eux. Rama Yade, qui agit là en bonne élève après les remarques de Nicolas Sarkozy auprès de ses ministres, a parfaitement raison. Les journalistes se mêlent bien trop de la vie privée du président de la République, et devraient se concentrer sur des sujets plus grave touchant à l'action politique menée par son gouvernement, se faisant ils égarent un peu le public dans la multitude d'information sur le chef d'Etat. "Des mots comme charognards, vouloir la peau de quelqu'un?" répète le journaliste. Des mots qui vont faire jaser…
Il serait toutefois un peu rapide d'oublier que les politiciens, et Nicolas Sarkozy en a largement profité, ont abondamment usé de l'audience des journalistes. Tout le monde se rappelle de Nicolas Sarkozy se mettant en scène, entouré de sa famille, ou de sa promenade au bras de Carla Bruni dans un parc d'attraction à une heure ou personne n'aurait pu l'ignorer, ou encore en Egypte, en yacht ou en vacance et se montrant durant sa course à pied, sans compter les déclarations de son épouse dans la presse suite à son divorce. Les journalistes, qui se sont faits longuement balader par le président d'un endroit à l'autre, dans sa vie privée ou dans son action politique, ont sans doute pris une habitude que les précédents présidents ne leur avaient pas laissé l'occasion d'installer. C'est bien le revers de la médaille qu'il subit aujourd'hui, même s'il faut lui reconnaître qu'il a pu éviter pour sa part, l'indignité d'aller répondre de savoir si "sucer c'est tromper"…
Il reste qu'il est un peu hâtif d'en appeler à la démocratie et à la légitimité de l'élection présidentielle lorsque le traité de Lisbonne, dont tout le monde s'accorde à dire qu'il est une copie du traité constitutionnel, est voté en passant outre le résultat du référendum, reste également qu'il est hasardeux de parler de la vie privée d'un homme public, sensé incarner un pays et qui se met abondamment en scène dans tous les aspects de sa vie. Mais peut-être est-ce un signe d'un changement d'attitude du président dans l'exposition de sa vie.  
L'entretien sur RTL avec Rama Yade, a été mis en ligne par le Figaro et est également disponible sur internet.

3 réflexions sur « Qui veut la peau de Nicolas Sarkozy? »


  1. La presse en veut à Sarko ! Jusqu’où vont ils aller pour VENDRE ? Va t il résister à toutes ses attaques ? Son (jeune) couple peut-il survivre à toutes ses agressions ?

  2. et pendant ce temps on s enfonce
    Pendant tout ces enfantillages ! je me demande si ca ne l’arrange pas : c est un ecran de fumée qui cache en fait la realité de la situation du pays ; Il a beau gesticuler les resultats de ces annonces se font attendre .
    il remue beaucoup d air ;a part ca je vois pas …..

  3. Les deficits se creusent et le patronnat allemand se montre bien plus efficace que le français. Le MEDEF est plus préoccupé a constiuer des fonds pour lutter contre l’influence syndicale que du developpement de la recherche et de l’innovation.
    au passage la cagnotte sert à arroser les négociations !!!

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