Nous sommes dans une société où tout va plus vite, summum de l’ère consumériste dans  laquelle nous vivons. Plus vite, plus vite, encore plus vite, rien d’étonnant que les athlètes n’arrêtent pas de battre des records de vitesse. Mais comme dans les stades olympiques, il y aura un moment où nous arriverons à un stade de saturation. Le corps humain est une terrible machine aux qualités surprenantes mais pas sans fin. 

 

On pouvait penser cette attitude à aller de plus en plus promptement réservée au monde des adultes et du travail, laissant les enfants dans la rêverie et l’insouciance. Faux ! Même les nouveaux nés seront concernés par le biais de leur génitrice. 
PRADO, derrière ces 5 lettres, rien à voir avec le musée de Madrid, se cache un nouveau programme de la Sécurité Sociale.Le PRojet d’aide au retour A DOmicile doit encourager les sorties précoces de la maternité. 
Vous venez de mettre au monde un enfant, futur contribuable de l’Etat, et 48 heures plus tard vous devez avoir fait vos valises car vous êtes "expulsée" de votre lit d’hôpital. Tel sera le lot quotidien des femmes en 2012 si la mesure, déjà appliquée dans une dizaine de localités, se voit généralisée à l’ensemble de l’Hexagone.
Le projet est vue pour se mettre en conformité avec l’ensemble des autres pays européens où la durée moyenne est de 2 jours tandis qu’en France, elle est de 4 jours. 
Le PRADO se déroule en plusieurs étapes. Tout d’abord, alors que vous êtes encore sous le choc d’avoir expulser un petit être de vous, une conseillère de la Sécu vous propose le plan et se charge de tout le  tintouin administratif. Ensuite, si la mère est d’accord, elle peut être suivie par une sage femme à la maison qu’elle aura préalablement choisi sur une liste d’agents libérales. Dernièrement, la maman reçoit des soins à domicile pendant une semaine seulement. 7 jours pour apprendre les gestes d’une mère, c’est court. 
Comme une logique implacable, la raison derrière tout cela est économique. En effet que le séjour dure 2 jour ou plus, les maternités touchent le même forfait, soit 2200 euros. Elles n’ont donc aucun intérêt à prolonger la durée d’une chambre qu’elles pourraient louer à une autre famille et toucher de nouveau 2200 euros. 
La raison de l’argent est toujours la plus forte. Même ce fabuleux moment qu’est la naissance d’un enfant est gâché par la loi des billets. Il ne faut pas oublier qu’une femme qui vient de donner naissance, ce n’est pas comme Rachida Dati. La super femme de carrière qui, deux jours après avoir eu une césarienne, monte en petite foulée, les marches du perron de l’Elysée pour se rendre au Conseil des Ministres.