Magicien, un métier et une passion

  

           

Peut-être l’un d’entre vous a-t-il déjà eu la chance d’assister à une représentation d’un magicien ? En tout cas je pense que pour la majorité d’entre nous, seule la télévision nous aura montré des spectacles de prestidigitation.

            Mais lorsqu’on s’intéresse à quelque chose, il est très étonnant de voir la facilité avec laquelle on peut se renseigner parmi ses connaissances afin de pouvoir creuser le sujet.

            Ayant mis le nez à la fenêtre, poussé par ma curiosité, me voilà très vite mis en contact avec un magicien nommé Carlos Vaquera, relativement célèbre surtout dans notre petit pays qu’est la Belgique.

            De prime abord, je me renseigne sur son site officiel (http://www.carlosvaquera.com/). Intrigué par ce métier pas comme les autres, je décide de lui écrire un mail. Et rapidement cela a conduit jusqu’en une interview par mail interposés, ou le magicien me livre sa carrière, son expérience et ses impressions. Je vous la livre ci-dessous dans son entièreté :

– Monsieur Vaquera, qu’est-ce qui vous a donné l’envie d’entamer une carrière de magicien? Vers quel âge l’avez-vous décidé?

 

J’ai débuté ma passion de l’illusion assez tard, vers dix-sept ans et demi, à l’occasion d’une rencontre avec un autre magicien. Il m’avait montré des tours qui, à l’époque, étaient pour moi extraordinaires car je n’y connaissais rien en magie. Après cette démonstration qui m’avait rendu littéralement fou, il m’avait dit : " Reviens quand tu veux. " C’était la période des vacances et je me suis dit : "Je vais revenir, mais avec quelque chose. " J’ai acheté un livre : " La prestidigitation du xxéme siècle" d’Hilliard et je l’ai bouquiné pendant deux mois. Puis, je suis revenu chez lui et je lui ai montré ce que j’avais découvert dans ce livre. Il a apprécié et m’a invité à participer à une réunion magique qui avait lieu le samedi à Bruxelles. J’ai donc fait la connaissance de magiciens extraordinaires, tels que Marc Decoux, Bob Alan, Giovani Xueref, Vincent Devignez, qui pendant six heures de suite m’ont tous montré des tours. Ca m’a énormément plu, puis c’est devenu une passion au point que j’en ai fait mon métier.  

– Connaissiez-vous, avant de débuter, d’autres magiciens?

 Oui, ceux que je voyais à la télévision comme Gérard Majax ou Dominique Webb, mais à part ça aucun! Pourtant, il y avait dans ma famille le frère de ma maman qui était un grand magicien espagnol "El Gran Oscar" mais que je n’ai pas connu à cette époque.

– Quel est votre parcours scolaire, quelles écoles/universités avez-vous fréquentées?

C’est le destin qui m’a amené dans l’univers professionnel de la magie. J’ai fait des études en humanités sportives pour devenir prof de gym, puis en  faisant un régendat en éducation physique et biologie, j’ai dû faire un choix entre les études et ma passion. J’ai abandonné les cours pour passer l’examen d’entrée d’une école d’art dramatique "l’Insas" (que j’ai raté) mais les hasards de la vie ont fait qu’à ce moment-là, j’ai rencontré Bernard de Coster, un des plus grands metteurs en scène de Belgique, qui cherchait un comédien sachant faire de la magie. Il m’a trouvé, moi, un magicien pouvant jouer la comédie. Je suis donc devenu le premier professionnel en Belgique à vivre exclusivement de la magie de proximité à vingt et un ans, tout faisant du théâtre.

– Avez-vous suivi un enseignement spécifique de magie ? Existe-t-il des écoles spécialisées ?

Il n’existe aucune école en Belgique, juste des clubs que je ne fréquente pas. Mes Maîtres ont été les livres que j’ai étudié et les magnifiques rencontres que la vie m’a proposées.

 

– Vos activités se limitent-elles seulement aux spectacles de magie. Si non, n’est-ce pas trop indiscret de vous demander ce que vous faites d’autre ?

Je suis un touche-à-tout artistique dont je ne me limite pas qu’à la magie. Depuis une vingtaine d’année je suis à la tête d’une agence artistique qui s’appelle "No Limits" (agence que j’ai créée avec mon associée Kathleen Shultz), je suis coach en entreprise (sur différents thèmes comme le décodage non verbal, la confiance en soi, la négociation irrationnelle, le contrôle de l’agressivité verbale et physique et également la créativité). Je suis auteur de plusieurs livres et de plusieurs "seuls-sur-scène" (trois en tout), auteur de documentaire, conférencier et professeur de karaté et moniteur de self-defense (Mastro Silat Defence System).

– N’êtes-vous pas souvent confronté à des personnes vous traitant de “tricheur” ou de “menteur”? Comment y réagissez-vous ?

Si je suis confronté à ce genre de définitions c’est toujours sur l’angle de l’humour. Les gens savent que nous les trompons. Ils paient même pour ça et plus ils sont "trompés", plus ils sont contents!

– Combien de temps consacrez-vous quotidiennement à votre métier? Pouvez-vous quantifier les heures de travail d’entraînement qu’occasionne la préparation d’un tour de magie ? d’un spectacle ?


Il est difficile de quantifier les heures passées à travailler sur une nouvelle technique, un nouveau tour ou un nouveau spectacle. Juste vous dire que depuis 25 ans que je pratique cette passion professionnellement, il n’y a pas eu un seul jour de ma vie où je n’ai pas étudié, lu, ou appris quelque chose de nouveau. Je consacre au minimum deux heures d’études quotidiennes à ma passion/profession.

 

– Quels sont vos tours préférés? Quels sont les tours préférés de vos publics? 

 Il est difficile de répondre à cette question. J’ai des créations personnelles que j’affectionne tout particulièrement; ce sont mes petites mélodies qui possèdent l’empreinte de ma personnalité (comme "Le Phoenix nouveau est arrivé" par exemple – c’est une apparition de cartes les mains vides) et puis, il y a les classiques que j’ai adoptés à ma manière d’être et de faire comme les anneaux chinois, ou la corde coupée et raccommodée. Mais ma véritable attirance va vers le mentalisme. D’ailleurs mon prochain spectacle que je joue ces prochains mois d’avril et de mai ("L’Apprenti-Sage") ne sera basé que sur des expériences. 


– Que diriez-vous à un jeune pour le convaincre d’embrasser une carrière de magicien?

 

 De croire en lui! Lorsque je me suis lancé dans cette profession en septembre 1984, tous les magiciens me disaient qu’il était impossible de vivre de la magie de proximité en Belgique. Si je les avais écoutés, je n’en serais pas là aujourd’hui. Faites ce que vous avez envie de faire mais n’oubliez pas que seuls l’étude et le travail vous feront grandir. Certains sont prêts à tout pour être dans la lumière et d’autres sont tout simplement lumineux. Je préfère de loin ce deuxième groupe (plus restreint mais tellement plus authentique!!!).

 Prestidigitateur est donc un métier hors du commun, mais qui semble procurer beaucoup de plaisir à ceux qui l’exercent ! Un monde fascinant, un monde « magique » dont peu soupçonnent l’étendue !

Comme quoi, la curiosité peut nous en apprendre beaucoup…

Une réflexion sur « Magicien, un métier et une passion »

  1. Très sympathique l’affiche de ce magicien. On a pas du tout la certitude d’assister à un spectacle de magie lorsqu’au premier regard on croise cette affiche. Après pour ceux qui sont dans le milieu le nom de ce magicien est connu, plus principalement en magie de close-up. Il faut savoir que la magie est vaste. Il existe des spécialiste en magie de scène comme en magie pour jeune public. C’est ce qui fait l’intérêt de ce métier. On connait même un [url=http://www.melkior.fr]magicien pour enfants[/url] qui ne fonctionne pas dans d’autres formules. Un conseil, allez voir le magicien Carlos Vaquera.

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