Enquête résolue. Bruce Ivins, savant fou, est à l'origine des lettres d'anthrax. Lorsque le FBI a claironné la résolution de l'affaire, les médias ont été rapides à répandre la nouvelle.
Seulement, très vite, les affirmations du FBI se sont révélées très légères. Les Fédéraux ont affirmé qu'Ivins était le seul coupable. Mais la graphologie ne reconnaît pas son écriture sur les lettres ! Plus étrange encore, des psychologues du FBI avaient conclu en 2001 que le contenu des lettres était le fait d'un "étranger parlant anglais", un profil qui ne correspond pas du tout à celui d'Ivins.
L'homme était paranoïaque, certes, mais n'aurait jamais pu cultiver seul de l'anthrax de cette pureté, selon ses collègues microbiologistes. Les enquêteurs américains ont écarté ces objections sans explications.
Devant la presse, le FBI est incapable d'expliquer pourquoi le scientifique aurait roulé neuf heures pour poster ses lettres à Trenton, New Jersey ni de localiser sa venue effective dans la ville. Visiblement embarassé, un porte-parole des Fédéraux a expliqué que Bruce Ivins était fasciné par les congrégations féminines de l'Université de Princeton, proche de la ville d'où ont été envoyées les lettres. Quel rapport, se sont interrogés les journalistes ? Aucun, à l'évidence.
Aujourd'hui, le gouvernement américain est heureux de ne pas avoir à défendre devant un court un dossier des plus ridicules. 
Choqué, un reporter de la radio américaine NPR note "les doutes grandissant" émis par les spécialistes à l'égard des conclusions du FBI. Plus loin, un éditorialiste du Guardian écrit que "l'enquête des lettres d'anthrax n'est pas du tout résolue, contrairement à ce qu'affirme le FBI".
Le blog drzz vous avait annoncé, dès ce printemps, que l'affaire des lettres d'anthrax ne sera jamais résolue. Parce que le vrai responsable des lettres, le pays ayant atteint une maîtrise inégalée de la culture d'anthrax, l'Irak de Saddam Hussein, est un coupable qui dérange trop pour être confondu. Mieux vaut, pense le FBI, sacrifier un pigeon comme Ivins que dire la vérité au peuple américain.
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