Nouvelle mise en examen du Président de la Miviludes

Le Président de la Miviludes Jean-Michel Roulet est une nouvelle fois mis en examen ce mois-ci pour diffamation. A l'origine de cette action de justice, une plainte du mouvement Tradition Famille et Propriété.
Dans un communiqué de presse d'hier, le mouvement déclare :

"Le mois de mars 2008 aura été marqué par un débat politico-médiatique sur la dissolution de la Miviludes et l’absence de dangerosité des mouvements qu’elle incrimine.

Les ennuis judiciaires du Président de la Miviludes se multiplient. Uniquement en ce qui concerne les plaintes de la T.F.P. pour diffamation, il connaît sa deuxième mise en examen.

Les multiples critiques sur cet organisme posent de nouveau la question de son avenir. Si le laïcisme est la maladie de la laïcité, la solution pour le futur de la Miviludes, c’est sa dissolution

Un pays laïque, tolérant et pluraliste ne peut admettre l’existence d’une « mission officielle », rattachée au Gouvernement, chargée des « hérésies » modernes. C’est une atteinte à la neutralité de l’État.

La T.F.P. est un mouvement de laïcs catholiques. Ce n’est pas une secte. Elle affirme une fois de plus son adhésion inconditionnelle à la doctrine de l'Église catholique."

En Février 2007, le Président de Tradition Famille et Propriété, Benoît BEMELMANS, avait écrit une longue lettre au Premier Ministre pour faire part des découvertes qu'il avait faites au sujet de la Miviludes, et réclamer sa dissolution.

Quelques extraits de ce courrier :

" Les peurs irrationnelles agitent parfois les peuples au long de l'histoire. Elles débouchent souvent sur la dictature. Ainsi, au XXe siècle, la peur panique du communisme engendra le fascisme.

Elles dénaturent aussi des régimes qui, sous prétexte de lutter contre les causes de ces « grandes peurs », font disparaître les libertés fondamentales et la démocratie.

C'est pourquoi j'ai l'honneur d'appeler votre attention sur les graves dérives de la Miviludes qui justifient sa dissolution.

Sous prétexte de lutte contre les dérives sectaires, la Miviludes, adoptant en cela le discours radical du mouvement anti-secte, contribue à répandre et entretenir une agitation médiatique qui crée une peur irrationnelle.

Permettez-moi, Monsieur le Premier Ministre, de préciser d'abord ce point.

Il existe dans toute société des éléments ou des groupes qui se distinguent par des comportements « différents » aux yeux de la majorité. Selon qu’on éprouvera de la sympathie ou de l’antipathie pour les comportements d’un ensemble de personnes, celui-ci sera volontiers jugé comme « normal » ou « extravagant ».

Ce n'est pas pour cela que ces groupes et même ceux qui seraient « extravagants » sombrent dans la criminalité.

Les prisons sont pleines de criminels qui n'appartiennent à aucun groupe extravagant, et l'immense majorité des groupes jugés extravagants ne pratiquent aucune criminalité.

Mais ceux qui sont extravagants ET criminels, sombrent parfois dans une forme de criminalité qui évoque la démence et fait peur.

On pense aux suicides collectifs plus ou moins subis, ainsi, il faut bien le dire, qu'aux sanglantes exécutions, aux massacres, aux sinistres tortures physiques et psychiatriques, menés par la secte communiste en Union Soviétique, au Cambodge et ailleurs…


Or, le mouvement anti-secte répand l'idée que l’« extravagance » et les formes de pensée « différentes » seraient en soi un indice de criminalité.

Il colle l'étiquette de « secte » sur des personnes et les condamne a priori. Il les fait passer aux yeux du public pour des criminels potentiels, des personnes nocives par nature qui, rien qu'à exister, font le mal et doivent être réprimées.

Et ce n'est pas parce qu'il existerait quelques groupes extravagants, ou tel ou tel de leur membre qui aurait sombré dans la criminalité, qu'un amalgame avec d'autres ne serait pas parfaitement abusif.

Ce faisant, le mouvement anti-secte et la Miviludes contribuent à répandre une peur irrationnelle de tout ce qui est différent.

Toutes proportions gardées, c'est ce même mécanisme qui a permis les massacres de minorités ethniques, sociales ou religieuses tout au long de l'histoire, que ce soit sous la Terreur en France, à Moscou sous Staline ou sous le régime nazi."

Monsieur Roulet, habitué des déclarations sans fondements, semble aujourd'hui de plus en plus discrédité.

4 réflexions sur « Nouvelle mise en examen du Président de la Miviludes »

  1. Pierre du Barreau, on s’enfonce dans la diffamation?
    Le brave scientologue Pierre du Barreau s’enfonce… m’oilà m’oilà.

    Au fait, les faux témoignages, Pierre du Barreau, ça coûte combien à leur auteur?

  2. du barreau, ça veut dire qu’il est procédurier ou qu’il est justiciable ?!!!!!!!!!

  3. c’est du vécu
    Tradition Famille et Propriété est un mouvement originaire du Brésil qui harcèle les petits vieux, pour qu’ils achètent des images pieuses…..souvent de la vierge, des que vous avez eu le malheur de répondre à ce type de courrier. Ils ne vous lâchent plus….ils vous bombardent votre boite aux lettres…même après votre mort.De vrais vautours….

    Jesus le laic redoutable gourou de l’église écologique

  4. Le nouveau rapport miviludes 2007
    PARIS (AFP) – Les faux souvenirs induits, la vente multi-niveaux, certaines techniques de coaching en entreprise et le datura font partie de la moisson de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) dans son rapport 2007 publié jeudi.

    Il s’agit du 5ème rapport annuel de la Miviludes, au coeur d’une polémique le mois dernier, après les propos de la directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy, Emmanuelle Mignon, estimant qu’outre ce travail annuel, « la Miviludes ne fait rien ».

    Le rapport fait également le point sur les techniques de lobbying des sectes auprès des organismes internationaux, à partir de l’exemple de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), et sur le phénomène du satanisme qui concernerait de près ou de loin environ 25.000 personnes en France, dont 80% de moins de 21 ans.

    Il pointe aussi le néo-chamanisme et l’usage d’une substance, le datura, plante courante aux fleurs très parfumées et réputée toxique, qui tend à remplacer l’iboga, inscrit au tableau des stupéfiants.

    « Les sectes évoluent mais elles sont toujours là », estime Jean-Michel Roulet, président de la Miviludes qui souligne qu’à partir de 2000 elles se sont « engouffrées » dans le domaine de l’accomplissement de soi, les unes dans l’humanitaire, les autres dans les techniques de « recherche de son moi profond ».

    Le travail sur la mémoire est une des bases de la psychanalyse, en revanche « le faux souvenir induit résulte de techniques d’autosuggestion ou d’une influence indue qu’exercent certains thérapeutes ». Ceux-ci « manipulent » le patient en l’amenant à se rappeler des abus -souvent à caractère sexuel- subis dans la petite enfance qui constituent le « syndrome du faux souvenir induit », dévastateur pour le patient lui-même et pour sa famille.

    Le phénomène est apparu aux Etats-Unis dans la seconde moitié du XXème siècle et « se développe de manière inquiétante en France ».

    C’est aussi au nom de la « sujétion de l’individu » que la Miviludes s’est intéressée à la vente multi-niveaux, qui consiste à vendre des produits ou services, le plus souvent liés au bien-être, et à convaincre les acheteurs de devenir vendeurs à leur tour. Ils n’ont pas de contrat de travail, sont rémunérés au pourcentage, et les plus convaincus finissent par quitter leur travail et ne plus fréquenter que les membres du réseau.

    Autre risque d’embrigadement avec l’application au coaching en entreprise de la théorie des « constellations systémiques », inventée par l’américaine Virginia Safir à partir de l’observation des tribus en pays zoulou: le groupe -en l’occurence l’entreprise- fonctionne comme un corps biologique où chacun a un rôle précis. Une des dérives est de considérer que chacun fait partie du groupe et que c’est au groupe de tout décider pour lui.

    Le rapport 2007 consacre un chapitre à la « stratégie d’influence de la mouvance sectaire à l’international », notamment auprès de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) et particulièrement d’un de ses organismes, le BIDDH (Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme). Plusieurs mouvements -la Miviludes cite la Scientologie, les raéliens et les Témoins de Jéhovah- viennent y dénoncer la lutte contre les dérives sectaires au nom des atteintes à la liberté religieuse. Toutes les interventions étant publiées, elles ont de ce fait une diffusion et une respectabilité assurées.

    Une autre technique est de mettre en cause les acteurs de la lutte contre les dérives sectaires, en visant les personnes elles-mêmes ou en mettant en cause le bien-fondé des subventions dont elles bénéficient.

    Ce rapport a été remis mercredi au Premier ministre, dont dépend la Miviludes.

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