Depuis le lundi 10 février, une grève gèle la circulation dans la capitale française : celle des taxis parisiens qui dénoncent une concurrence déloyale des voitures de tourisme avec chauffeur (VTC). C’est en réponse à une décision du Conseil d’État, en date du 5 février que cette mobilisation s’est mise en place. Le « décret quinze minutes » qui obligeait, depuis les 1er janvier, les VTC à attendre un quart d’heure entre la réservation d’une course et la prise en charge du client a été suspendu, causant la grogne des chauffeurs de taxis parisiens. Quelle est la différence entre les VTC et les taxis ? Peut-on réellement parler de concurrence déloyale ?
En France, pour être chauffeur de taxi, il faut se procurer une licence, limitée en nombre elle permet d’exercer la profession. En théorie cette licence – aussi appelée plaque – est gratuite mais, elle est devenue payante car les délais pour l’obtenir sont extrêmement longs. À titre d’exemple, à Paris, l’obtention d’une plaque gratuite peut prendre jusqu’à dix-sept ans ! C’est pourquoi, sur ce simple constat, un marché basé sur la loi de l’offre et de la demande s’est développé entre taxis partant à la retraite et nouveaux arrivants. Le tarif de rachat de cette licence est différent en fonction des zones géographiques car le chiffre d’affaires réalisé par un taxi parisien n’est pas le même que dans une petite ville de province. Dans la capitale, le tarif moyen d’une licence est de 240 000€ mais les villes les plus chères sont les grandes villes touristiques de la Côte d’Azur ou une plaque pour Cannes se vend à 300 000€.
Contrairement au taxi, les VTC (voiture de tourisme avec conducteur, souvent haut de gamme, mise à disposition de manière payante) n’ont pas à se procurer de licence. Pour exercer leur activité, les chauffeurs de VTC doivent être en possession d’une carte professionnelle, délivrée gratuitement et sans limite de nombre par la préfecture. C’est cela qui pose problème aux chauffeurs de taxis et qui les poussent à dénoncer cette concurrence qu’ils estiment déloyale. Afin de se faire entendre les taxis parisiens ont bloqués ce lundi 10 février les entrées de la capitale.
Alors pourquoi le nombre de VTC explose aujourd’hui et maintenant ? Ce sont plusieurs progrès technologiques qui sont à l’origine de ce phénomène : celui du GPS couplé à la démocratisation des smartphones. En effet, un VTC se commande maintenant presque plus facilement qu’un taxi, grâce à une application mobile – Uber par exemple – l’usager se géo-localise et commande un VTC. De plus, le chauffeur ne doit plus connaitre sur le bout des doigts les moindres rues de sa ville car il peut se rendre facilement ou il veut grâce à un GPS.
Devant cette grogne des taxis, le gouvernement se doit de prendre une décision. En effet, il convient d’encadrer les dérives du système des licences qui obligent les futurs chauffeurs à débourser des sommes astronomiques en échange de ce précieux sésame qui est normalement accessible gratuitement. Une solution serait peut-être d’interdire la revente de ces plaques en obligeant un chauffeur mettant fin à son activité à la restituer à la préfecture lui ayant délivré la licence en question. À méditer…
Je ris à gorge déployée !
que vont faire les taxis quand vont apparaître les premiers véhicules sans conducteurs (voitures robot = VBOT)? et aussi la tête des VTC qui se croient malins ! pas pour longtemps ! 10 à 15 ans tout au plus, à l’échelle de la civilisation, c’est demain…
Le fond du problème, c’est cette licence pour taxi qui coûte une fortune. Les chauffeurs se disent qu’ils peuvent la vendre au moment de partir à la retraite et donc que l’argent qu’ils ont investi dedans n’est pas complètement perdu.
Problème : aujourd’hui, revendre ce machin devient compliqué. Même si les chauffeurs de taxi arrivent à gagner contre les voitures avec chauffeur par un moyen quelconque, le métier est quand-même condamné à terme. Par conséquent, il faut être fou pour acheter une licence taxi, surtout au prix actuellement pratiqué (de l’ordre de 200 000€ si mes informations sont bonnes).
On voit donc bien que cette histoire de licence est malsaine. Encore un moyen détourné qu’a trouvé un gouvernement incompétent pour faire entrer de l’argent dans les caisses au lieu de prélever des impôts proprement.
Autre problème de fond : celui plus large de l’entrepreneuriat de pacotille dont on fait les louanges depuis des années. Si l’on y réfléchit, pour être chauffeur de taxi, il suffit de savoir conduire. Pour une telle compétence, le salaire normal est le SMIC. Reste le débat sur le niveau du SMIC, mais laissons le de côté.
Je ne vois absolument pas pourquoi un chauffeur de taxi gagnerait plus qu’une caissière au supermarché. Or, jusqu’à maintenant, un taxi arrivait à se faire plus de 2000€/mois + le remboursement de la licence qu’il pourra revendre en fin de carrière (donc, c’est un revenu, pas aussi intéressant qu’un revenu net qui tombe en fin de mois, mais un revenu tout de même).
Économiquement, c’est aberrant.
L’idéologie Sarkozyste faisait croire à tout cet entrepreneuriat que tout cela était le fruit mérité du travail alors que c’était le fruit d’une situation de rente due à un monopole, monopole aujourd’hui brisé.
Que faut-il faire maintenant ?
Quand une entreprise se retrouve en difficulté parce que son secteur disparaît ou change de telle manière qu’elle ne peut pas suivre, que fait-on ? Bien souvent, rien. Pour les taxis, il fallait y penser avant de mettre en place ce système de licence à la … Maintenant, c’est trop tard, les chauffeurs de taxi vont voir leur revenu réel dégringoler, peut-être à un niveau inférieur au SMIC, ils vont peut-être même perdre leur emploi.
Que l’état donne de l’argent ? J’y suis opposé, les caisses sont vides, et si il faut sauver des industries, j’aime autant que l’on tente de sauver celles qui ont une chance de l’être plutôt que de jeter du pognon dans un puits sans fond.
Il y en a marre de tout réglementer ! La France est malade de cette fichue réglementation, code du travail (plus de 3000 pages), et autre numerus clausus ! De l’air, inventons d’autres moyens de transport !!!
Nous sommes toujours un état socialo-soviétique ou l’administration inefficace domine notre quotidien ! Du vent ! Dehors ! Dégage !
J’ajoute que le monopole de la SNCF qui perdure encore aujourd’hui [u]interdit à toutes lignes d’autocar de la concurrencer[/u], ce qui a permis d’appliquer des tarifs usuraires au profit des hordes syndicales qui phagocytent cette « entreprise » … je n’oublie pas les subventions et « cadeaux » de l’État pour la remettre à flot pendant des décennies (depuis le diktat du CNR [d’obédience Marxiste [u]ET[/u] Stalinienne pour le coup] à la fin de la 2ième guerre mondiale)
Je ne vois pas très bien le rapport entre les taxis et la SNCF mais je sens que vous vouliez la placer, cher zelectron.
Il y a un pays où le train est privé, au moins un : la Grande Bretagne. Grâce à Tatcher, pas de syndicats pour gêner qui que ce soit, tout devrait donc être fantastique.
Tout ce petit raisonnement marche très bien… tant que l’on ne va pas voir les tarifs et surtout que l’on essaie pas de prendre le train en Angleterre.
Côté tarifs, ce n’est pas objectivement moins cher si l’on prend soin de comparer des choses un minimum comparables, cela dépend du taux de change.
Par contre, pour ce qui est de la qualité du service… A côté des trains Anglais, la SNCF est d’une ponctualité remarquable.
Ça y est, j’ai compris ! poissonrouge est un fonctionnaire ! Mais un fonctionnaire râleur !
Rassurez-vous PR (PR=poissonrouge), nous avons besoin de fonctionnaires évidemment ! Le seul problème est qu’en France il y en a beaucoup trop ! deux fois trop, sans compter les territoriaux ! Alors, ne conservons que le strict minimum et dénationalisons la SNCF et ouste, dehors le surplus, allez-vous-en ! Allez faire vos preuves dans le privé ! Vous aussi PR !
Cher poissonrouge,
C’est pour dénoncer le coût du transport en France en général et j’oublie la TIPP, on est loin de la PAX ROMANA …
Perdu, je travaille dans le privé. Parce que ça paie mieux. Ce serait plus simple de me poser la question plutôt que d’essayer de deviner et de dire n’importe quoi. Pour le trop de fonctionnaires, voir mon commentaire sous l’autre article.
Privatiser la SNCF ? C’est effectivement une bonne solution… si vous ne voulez plus de trains en France !
Réfléchissez deux secondes : vous vous retrouvez entreprise privée avec tout ce patrimoine immobilier que sont les gares. Tenez, rien que la gare Montparnasse, dans un quartier hors de prix, vaudrait plus d’un milliard. Quelle est l’option la plus rentable : faire circuler des trains ou raser tout ça pour faire des immeubles avec des logements qui seront vendus à 10000€ le mètre carré ? Ou loués à 50€ le m2.
En 2012, la SNCF toute entière faisait 383 millions d’euros de bénéfices. Rien qu’avec la gare Montparnasse et les voies qui y mènent, il serait possible de faire un projet immobilier qui rapporte plus !
Et les gens qui ont besoin de prendre le train ? L’entreprise privée s’en fiche de ça. Une entreprise a vocation à gagner de l’argent, pas à servir l’intérêt général, ce n’est un secret pour personne.
Le train ne peut pas être rentable si l’on tient compte du prix des terrains, c’est la raison pour laquelle le privé ne le gérera jamais convenablement.
vous oubliez les autocars (qui eux aussi seront sans chauffeurs, comme devraient l’être le trafic du rail), les « low cost » pour l’aérien et les compagnies étrangères européennes à la SNCF qui normalement devraient la concurrencer
Quant aux bénéfices, en ne payant pas assez « réseau ferré de France » rien d’étonnant à ça !
J’ai déjà testé les VTC et j’adore ça ! Je les préfère même aux taxis. Je trouve que les chauffeurs de VTC sont plus convivial et ils n’hésitent pas à vous dire quoi faire dans une ville où vous êtes venus faire du tourisme.
Comme je possède un blog sur l’automobile, j’ai également écris un article sur ces voitures avec chauffeurs. Si ça vous intéresse : [url]http://www.citropolis.fr/un-service-avec-chauffeur-de-luxe[/url]