Actualité économique du 11 juillet

 

 

Encore de la rigueur en Espagne

 

L’Espagne a obtenu un an de plus pour réduire son déficit à 3% du PIB. Initialement prévu pour 2013, l’objectif a été repoussé en 2014. En échange, le gouvernement de Mariano Rajoy s’est engagé à obtenir 65 milliards d’euros d’ici à 2014. Pour cela, il a prévu une hausse de la TVA de 3 points. Elle passe ainsi à 21%. La TVA réduite passe de 8 à 10%. En revanche, celle à 4% sur les produis de première nécessité reste inchangée. Ce n’est pas tout. Une partie des primes des fonctionnaires et des hauts responsables sera supprimée, une mesure présentée comme exceptionnelle pour l’année 2012. Des privatisations vont être organisées et le nombre de conseillers locaux sera réduit de 30%. 

 

Une hausse du budget de l’UE limitée

 

Les capitales européennes se sont mises d’accord ce mercredi pour limiter la hausse du budget de l’Union Européenne (UE) pour l’année 2013. La Commission jugeait qu’une hausse de 6,8% (soit des dépenses de 138 milliards d’euros) était nécessaire pour financer des projets d’infrastructures et pour tenir les engagements de financement. Les Etats estiment qu’une hausse de 2,8% est plus raisonnable dans une période où ils essaient de contrôler leur déficit public.  Le budget 2014-2020 n’a toujours pas été voté et si aucun accord intervient, le budget 2013 sera reconduit d’une année sur l’autre, d’où une volonté exacerbée des Etats de limiter la hausse pour 2013. Les trois quarts des dépenses de l’UE permet le soutien à l’agriculture ou encore la construction de routes et de grands projets d’infrastructure dans les régions les plus pauvres de l’Union.

 

Prix du gaz : le gouvernement entre deux eaux

 

Il y aura bien une hausse rétroactive de 10% des prix du gaz pour combler le manque à gagner de GDF Suez dû au blocage des prix, jugé illicite par le Conseil d’Etat, décidé par l’ancien gouvernement pour le dernier trimestre 2011. Pour juillet, GDF Suez réclamait 4,1% de hausse, mais le gouvernement de Jean-Marc Ayrault a décidé de limiter la hausse à 2%, soit l’équivalent de l’inflation, dans le but de préserver le pouvoir d’achat des ménages. La hausse de 10% sera étalée dans le temps. François Hollande a promis, durant la campagne, de revoir la grille de tarification de l’énergie, en particulier du gaz, pour éviter que les coûts du gaz soient indexés aux cours du pétrole. La consommation mais également la situation financière des ménages pourraient être prises en compte.

Mais l’Etat ne peut pas faire n’importe quoi. Il est actionnaire à 36% de GDF Suez. En ce sens, il a reçu l’année dernière 1,22 milliard d’euros de dividendes. Une somme non négligeable en période de crise.

 

Les dépôts en banque devant l’assurance-vie

 

C’est une première depuis 10 ans. La collecte nette des contrats d’assurance-vie a diminué au profit des dépôts bancaires, jugés plus sûrs par les épargnants. Les flux de placement à destination des dépôts bancaires ont atteint 76 milliards d’euros contre 47 milliards pour l’assurance-vie. Ce sont particulièrement les livrets qui ont attiré. Ceci s’explique par des taux rémunérateurs qui ont augmenté (particulièrement pour le livret A, qui se porte très bien). L’assurance-vie subit les taux historiquement bas sur la dette française, considérée comme une valeur refuge par les investisseurs. Du coup, le 10 ans français est devenu moins attractif et l’assurance-vie suit la même tendance, puisque les fonds de ces placements sont investis dans la dette hexagonale. Certains spécialistes estiment qu’il faut réagir, compte tenu de l’importance de l’assurance-vie dans le financement de l’économie. Ainsi, 56% des actifs engagées via l’assurance-vie sont à destination des entreprises françaises, soit 425 milliards d’euros.