Il existe des films ne disposant d’aucune prétention et qui se regardent avec un plaisir coupable. Légion est de ceux là. Sorti en 2010 et réalisé par Scott Charles Stewart, Legion met en vedette Paul Bettany ainsi que Dennis Quaid.  Le pitch du film est assez original et même habillement fantastique, action et une touche de religion (mais alors vraiment légère la touche).

Legion raconte donc la désaffection de Dieu pour notre race et qui décide d’envoyer sur terre une armée d’anges destinée à éradiquer définitivement l’être humain. Face à cette menace, un groupe de survivant dont une femme attendant un enfant vont tenter de résister aux assauts des monstres envoyés sur eux aidés en cela par un mystérieux ange déchu, bien déterminé à les protéger et à perpétrer la race humaine.

Dès les premiers instants du film, Légion fait étrangement penser à un autre film fantastique, The Mist de Frank Darabont. On retrouve notamment cette ambiance claustrophobique  dans laquelle un groupe de survivants doit faire face à une menace mortelle venue de l’extérieur tout en étant cloitré dans un espace réduit et clos, un restaurant pour Legion, un supermarché pour The Mist.

La similitude s’arrête néanmoins ici dans la mesure où The Mist s’avère nettement plus réussi, qu’il s’agisse de son ambiance et de ses enjeux dramatiques. Legion n’en demeure pas moins un très sympathique film qui aurait gagné à faire preuve de d’avantage d’ambitions. On peut voir clairement le manque de moyens dont a du faire face le réalisateur. Il est cependant jouissif et agréable de voir cette intéressante relecture de la mythologie chrétienne notamment lorsque l’ange déchu se retrouve confronté à un autre ange dans une séquence de combat des plus réussies. Des anges pratiquant le kung-fu est une expérience cinématographique sortant de l’ordinaire.

Ne vous attendez surtout pas à réfléchir sur les quelconques intentions du réalisateur à partir de son matériau de base. Ici, la religion et le christianisme ne sont qu’un prétexte à un déchaînement d’action et séquences mouvementées méritant le coup d’œil.

La véritable force du film, outre son action permanente, est de réussir, petit à petit, à insuffler une atmosphère angoissante  et menaçante dans un univers qui, au départ, a tout ce qu’il y a de plus ordinaire. La palme revient selon moi à la scène où une grand-mère, à l’apparence tout à fait normale et attendrissante, se transforme peu à peu en véritables monstres proférant des propos orduriers montant crescendo. Autre scène réussie, l’entrée en scène d’un marchant de glace dont la bonhomie et la sympathie ne tiendra pas quelques secondes avant que ce dernier ne révèle son véritable visage.

Vous l’aurez compris, Legion n’est pas le chef-d’œuvre de la décennie mais possède néanmoins toutes les qualités du bon pop-corn  movie. Idéal pour les soirées où l’on cherche à se reposer le cerveau. Avec d’avantage de moyens, sans doute le film aurait gagné une toute autre dimension mais bon, il y a tellement pire…