Réalisateur : François Favrat

Date de sortie : 23 septembre 2015

Pays : France

Genre : Drame

Durée : 101 minutes

Budget : 3,6 millions d’euros

 

Casting : Laurent Lafitte (Antoine), Mélanie Laurent (Agathe), Audrey Dana (Angèle)

 

 

Encore une adaptation de roman me direz vous et cela fait resurgir la sempiternelle question, les scénaristes du 7eme art sont-ils à ce point en panne d’inspiration pour pomper allègrement dans la littérature pour faire des films ? Quoiqu’il en soit, ce n’est pas un mal car cela permet des donner des idées de lecture pendant les vacances, ou bien pour s’amuser à faire des comparaisons, tout en faisant parfois de bons films. Boomerang se conforme à la règle.


Antoine est un quadragénaire en plein changement et en plein doute existentiel. Il se pose des questions sur son enfance depuis qu’il est tombé par hasard sur un livre ayant appartenu à sa mère. Une maman qui disparut tragiquement, une noyade banale comme ce fut raconté à l’époque, il y a 30 ans à Noirmoutier. Cependant pour Antoine, l’histoire n’est pas claire, de nombreuses zones d’ombre apparaissent dès que la thèse officielle est remise en question. Il va alors déterrer des secrets de famille profondément enfouis. 


Boomerang joue avec les thèmes classiques du thriller, secrets, mensonges, non-dits, un passé un peu trop subversif que l’on s’évertue à cacher, retournement de situation et quête de vérité. Rien d’extraordinaire certes, mais une grande efficacité comme un bon film hitchcockien. Le titre est idéalement trouvé, le passé revient tel un boomerang en peine figure et ça fait mal. La narration se fait comme pour son support d’origine, c’est à dire en chapitres. Cela est une bonne idée car l’intérêt que l’on peut porter à la quête d’Antoine s’en retrouve renforcé. 


Les indices accumulés un par un démontent progressivement cette vérité absolue prônée par les acteurs du drame. La famille, composée de personnes en qui on peut avoir pleinement confiance apparaissent comme des visages à craindre. François Favart parvient à instaurer ce climat de paranoïa. Ce moment où, par peur de ce que l’on peut trouver sur nos proches, on hésite à fermer les yeux. Peur de briser une relation pour une chose qui n’en vaut peut être pas la peine. Antoine persiste malgré tout et il a raison. On pourrait critiquer les allers retours incessants entre Noirmoutier et Paris, ayant tendance à saccader le rythme, toutefois ils se justifient grâce  au déroulement de l’enquête. Par de nombreux aspects, 
Boomerang souffre d’un fâcheux classicisme ne l’éloignant pas vraiment d’un bon téléfilm mais à mille lieues du chef d’oeuvre du 7ème art. Par exemple, la fameuse love-story, celle d’Antoine et Angèle, la charmante médecin légiste bretonne rencontrée au détour d’un séjour à Noirmoutier. Cependant elle évite la niaiserie. Bien plus que cela, Angèle est un vrai atout narratif, elle sert le personnage principal dans sa croisade. Le déterminisme d’Antoine à vouloir exorciser les fantômes du passé est boosté. 


Si Laurent Lafitte joue à merveille, justifiant ses galons accordés par la Comédie Française, le personnage d’Agathe interprété par Mélanie Laurent est fade et sans relief, sans aspérités, comme son attitude vis à vis de ce secret de famille dont elle se fout royalement. 
Boomerang, en plus de nous emmener dans un jeu des pistes, est teinté d’humour souvent noir.  La scène du réveillon de Noel va peut être rappeler des souvenirs à certains mais c’est avec une grande jouissance sadique que l’on assiste à une belle dispute et à un règlement de compte en bonne et due forme.