24 Jours, la vérité sur l’affaire Ilan Halimi, le film d’Alexandre Arcady

Des crimes sont commis tous les jours. Tellement abjects que les exploiter relèverait forcément de la gageure. C’est la tâche à laquelle s’est attelé Alexandre Arcady pour la réalisation de son film, "vingt quatre jours", lequel revient sur l’ inqualifiable fait divers qui avait si odieusement coûté la vie à Ilan Halimi. Se voulant film témoin  de l’état de la France, il a eu le privilège d’être projeté à l’Elysée avant sa sortie en salle mercredi prochain, dans le but d’alerter les pouvoirs publics : faire réfléchir sur certains thèmes en particulier l’antisémitisme… 

Prise d’otage inoubliable d’un jeune juif par un groupe, le gang des barbares,  dirigé par un certain Fofana. Ivoirien d’origine, appartenant à la mouvance dite islamiste, le criminel vouait une haine implacable à l’encontre des juifs. La fin mercantile justifiant les moyens, Fofana avait exercé sans vergogne sur les parents Halimi d’insoutenables intimidations, à coups de sourates. Trois semaines durant. 

Un de ces spécimens, de ces fous furieux, de ces déséquilibrés mentaux, qui sévissent sous des formes diverses et variées et dont la presse nous fait écho quotidiennement, se dit-t-on. Or Arcady revient sur cette tragédie pour nous livrer sa propre analyse  et allant vite en besogne, d’en conclure qu’il y a péril en la demeure France : loin d’être un sordide fait divers comme ceux auxquels nous sommes devenus coutumiers et commis par des délinquants souffrant de pathologies mentales, l’affaire Halimi relèverait selon lui d’un tout autre registre  : c’est la résurgence rampante de l’antisémitisme sous l’appellation anti-sionisme induite notamment par le conflit israélo-palestinien. 

C’est la raison pour laquelle le réalisateur s’est cru obligé de s’emparer de ce récit pour faire oeuvre de salubrité publique en tirant en fanfare la sonnette d’alarme. A croire que toutes les visites éducatives, les mémoriaux, conçus à cet effet sont restés lettres mortes et que ce film viendrait rattraper le manque à gagner en la matière. 

N’est-ce pas pure utopie que de s’imaginer qu’un film puisse avoir des vertus thérapeutiques sur les voyous, les bandits, les malades mentaux : après ce film, certains y réfléchiront à deux fois avant de s’en prendre à des innocents pour le seul fait de leur appartenance sociale, culturelle ; d’autres se réapproprieront toutes ces valeurs d’honneur et d’humanité ; le fou quant à lui en sortira grandi et gardera à l’esprit tout atteint qu’il soit, cette notion d’humanité vitale pour une socialisation apaisée ; autrement dit, les vices propres à l’humanité seront battus en brèche par le pouvoir de ce film… Faut pas rêver, parfois. 

Totalement sceptique quant au bien-fondé de l’adaptation sur grand écran de cette tragédie vue sous cet angle : truffé à priori d’erreurs d’appréciation susceptibles d’attiser les tensions plutôt que de les apaiser, ce film d’Alexandre Arcady a pour ambition de rétablir la vérité sur l’affaire Ilan Halimi ! Une chose est sûre pour moi : ce film n’est pas à voir.

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9 réflexions sur « 24 Jours, la vérité sur l’affaire Ilan Halimi, le film d’Alexandre Arcady »

  1. [quote]Totalement sceptique quant au bien-fondé de l’adaptation sur grand écran de cette tragédie vue sous cet angle : truffé à priori d’erreurs d’appréciation susceptibles d’attiser les tensions plutôt que de les apaiser, ce film d’Alexandre Arcady a pour ambition de rétablir la vérité sur l’affaire Ilan Halimi ! Une chose est sûre pour moi : ce film n’est pas à voir.[/quote]
    L’avez-vous vu Coquelicot? En avant-première, peut-être, puisqu’il ne sortira que demain?
    Et pourquoi donc ne faudrait-il pas le voir, s’il vous plaît?

  2. Siempre,
    Si je l’avais vu, je l’aurais mentionné. C’est pas le cas. D’ailleurs, je n’ai surtout pas l’intention d’aller le voir. Déjà rien qu’à entendre, à lire, cette tragédie est terrifiante. Aller voir sur grand écran, la douleur d’une mère, de toute une famille, merci, c’est trop. Je préfère vraiment pas.
    Quant aux ambitions de d’Arcady, je n’y crois pas comme je l’ai écrit. C’est une adaptation, point final, ni plus, ni moins.

  3. Je comprends mieux vos arguments, Coquelicot! Du moins ceux que vous donnez sur l’horreur et la douleur d’une mère…Mais doit-on s’abstenir de voir ce qui est choquant, mais bien réel, hélàs? D’autant qu’apparemment, ce film se refuse à filmer le calvaire du jeune homme et ne se concentre pas sur les bourreaux. L’idée est respectable même si Arcady est loin d’être le cinéaste du siècle, je lui laisse sa chance…
    Moi, voyez_vous, ce qui me choque, c’est tous les commentaires que je lis avec horreur un peu partout qui dénient à ce film le droit d’exister sous prétexte que le cinéaste et les victimes sont juives!

  4. Il faudrait une sacrée dose de masochisme pour aller souffrir au cinéma pendant presque deux heures, je crois. A-t-on besoin de voir pour comprendre l’horreur ? On est assailli de partout d’images violentes et si en plus on va au cinéma pour en rajouter. C’est peut-être égoïste ce que je dis, mais moi je laisse à d’autres. C’est affreux.
    Heureusement que les tortures d’Ilan Halimi n’ont pas été filmées, ne serait-ce que par respect pour ses parents ; sinon ç’aurait été vraiment le comble !
    Quant à ces commentaires dont vous parlez et que je n’ai pas lus, ils ne méritent même pas d’être relevés. On est dans le glauque. Je zappe.
    Je conclus en répétant encore une fois qu’Arcady croit faire oeuvre de salubrité publique à travers l’adaptation d’un odieux fait divers et en faisant passer certains protagonistes pour des représentants de…
    Ce film, c’est tout ce qui fait peur. je déteste.

  5. Bonsoir Mozarine,
    J’avoue que même si j’avais apprécié la promotion du film, je ne serais jamais allée le voir. Il y a des choses que je ne peux même pas nommer donc les voir m’est impossible. Ce film en fait partie.
    Je vous comprends Mozarine.

  6. [quote]Il y a des choses que je ne peux même pas nommer donc les voir m’est impossible. Ce film en fait partie.[/quote]
    Il faut bien pourtant les nommer ces « CHOSES » pour les dénoncer!
    Je respecte votre refus d’aller voir ce film; cependant la manière dont vous l’avez critiqué sans le voir dans votre article m’a dérangée d’où mon intervention!
    Sans rancune, Coquelicot!

  7. « l faut bien pourtant les nommer ces « CHOSES » pour les dénoncer! »
    Vous avez bien raison Siempre, sauf que j’ai un problème très grave avec certaines de ces choses . C’est encore hors sujet, ça m’a échappé.

  8. Ces gens ils n’étaient pas fou, comme le sous entend a plusieurs reprises votre article. Un fou est une personne inconsciente, restreint dans la capacité mental. C’est la religion de l’islam qui est l’origine de tous ce mal. Quand on vous dit que c’est la religion du diable lui même. Il suffit de comprendre qui est le diable.

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