Une étude publiée dans les Annales de l'académie nationale américaine des sciences révèle qu'un groupe de chercheurs a prouvé que la variété du virus du sida qui prédomine en Europe et aux États-Unis aurait probablement pénétré sur le continent américain avec un malade haïtien en 1969.

Michael Worobey, professeur de biologie évolutive de l'université de Tucson en Arizona, coauteur de l'étude, précise que le patient haïtien aurait contracté le virus du sida au Zaïre, l'actuelle république démocratique du Congo, où le virus était présent depuis les années 30, avant de se rendre aux États-Unis. Dans les années 70, une épidémie inconnue avait en effet frappé la communauté haïtienne, épidémie que l'on pourra diagnostiquer par la suite comme étant celle du sida.

Aussi, lorsque l'épidémie frappe l'ensemble des États-Unis dans les années 80, la séroprévalence des immigrés haïtiens aux États-Unis restera 30 fois supérieures à celle de la moyenne du pays. Une fois que l'épidémie eut envahi les États-Unis, elle se propagea à l'Europe, l'Amérique latine, l'Australie et le Japon pour finalement envahir le monde entier.

Ainsi, c'est l'île d'Haïti qui serait le tremplin qui permit à ce virus africain d'envahir la planète, et c'est un patient Haïtien qui aurait été le patient zéro de cette terrible épidémie dont nous ne sommes toujours pas libérés.

En déterminant l'origine de l'épidémie, et en étudiant les différentes mutations du virus à travers les archives où sont conservés des échantillons sanguins des personnes atteintes de cette maladie, les chercheurs espèrent mieux comprendre le mode de contamination de cette variété du virus V.I.H. et être ainsi capables de concevoir de nouveaux médicaments.