Le sort de Dexia bientôt scellé

 Le sort de Dexma, la filiale de Dexia, en cours de démantèlement sera dévoilé probablement en fin de semaine.

 

 

 

Selon des sources proches du dossier, le sort de Dexia et de sa filiale Dexma devrait être fixé, sous un à deux jours, probablement en tout cas en fin de semaine. Dexma (pour DEXia Municipal Agency) est la société qui refinance les prêts aux collectivités locales accordés par le Dexia Credit Local. Dans le contexte actuel dans lequel les prêts aux collectivités locales sont de plus en restreints, l’accord sur la reprise sur la Dexma apparaît relativement urgent. Manquant de financements, elles éprouveront des difficultés pour mettre en oeuvre leurs programmes d’investissement faute de crédits bancaires suffisants. Environ 45 à 65% des besoins d’emprunt 2012 des collectivités locales risquent de ne pas être couvert par le secteur bancaire, un chiffre inquiétant que l’on peut considérer comme une restriction violente de l’offre de crédit aux collectivités.

 

Petit retour en arrière : en 2008, en proie à d’importances difficultés, Dexia avait du faire l’objet d’un plan de sauvetage dont la Caisse des Dépôts et Conciliations (CDC) avait été le principal actionnaire et artisan. Dans le cadre de son démantèlement, la CDC avait proposé en octobre 2011 d’acquérir 65% du capital de Dexma. Mais plusieurs éléments sont venus bousculer ce projet. D’abord, l’aggravation de la crise financière a fait craindre à la CDC que l’acquisition de Dexma s’avère beaucoup trop coûteuse malgré les garanties accordées par l’Etat. De plus, le portefeuille de prêts de cette structure, évalué à 80 milliards, pourrait s’avérer toxique. Par conséquent, les conditions financières de cet accord d’octobre n’étaient plus réunies selon la CDC qui envisageait alors une prise de participation de l’Etat pour alléger son engagement. Dexia, qui avait démenti ces rumeurs de nationalisation, semble s’être résignée à cette éventualité. D’après les rumeurs qui circulent, la CDC ne détiendrait plus que 35% du capital de Dexma, l’Etat prenant le reste des engagements, à hauteur de 25 à 33%. L’engagement de la Banque Postale quant à elle ne serait pas modifié et serait stable à 5. 

 

L’accord prévoyait également la création d’une nouvelle banque allouée à l’activité de prêts aux collectivités locales, et co-detenue par la CDC à 35% et surtout la Banque Postale à 65%. C’est le Dexia Credit Local qui réalisait ces opérations par le passé. Du coup, l’avenir des 1 350 employés s’inscrivait en pointillés, leur mission devenant progressivement caduque. Une large partie de collaborateurs pourrait être redéployée au sein de la nouvelle société.

 

Afin de trouver un compromis entre les différentes parties, le commissaire général du gouvernement à l’investissement, René Ricol, avait été chargé d’une mission de médiation.

 

La commission de surveillance de la CDC se réunit ce mercredi et un point sur Dexma sera réalisé. Ainsi, de plus amples informations pourraient être révélées après la réunion.

 

Très active, Dexia est en train de procéder à la cession de sa filiale turque Denizbank. La banque britannique, HSBC, un temps intéressée, se serait retirée des enchères. Par ailleurs, Dexia serait également sur le point de céder sa filiale de gestion d’actifs Dexia Asset Management. Une trentaine d’offres aurait été reçue par le groupe. Les prix n’ont pas filtré.