Après un court-métrage plutôt réussi en 2010, Aglaée, Rudi Rosenberg réalise son premier long-métrage Le nouveau qui est également un réel succès pour un grand nombre de critiques. Cette comédie française sortie le 23 décembre 2015 est aussi drôle qu’émouvante. Le scénario n’est pas compliqué ; tout est dit dans le titre, le film raconte l’histoire d’un nouvel étudiant qui entre au collège et qui cherche à s’intégrer dans son nouvel établissement scolaire et auprès de ses nouveaux camarades. 

En plus de son scénario très simple, ce film comporte très peu de personnages principaux, ce qui fait que les spectateurs ne sont pas noyés dans un amas d’informations souvent sans réel intérêt. Malgré sa faible durée (1 h 21), le film est très prenant, sans doute grâce à ses personnages attachants, à la multiplicité des caractères ainsi qu’aux nombreux préjugés que met en valeur le réalisateur pour susciter le retour en enfance de son public. En effet, les personnages passent de « l’élève qui tente de s’intégrer en faisant plaisir à ses camarades qui le harcèlent sans que ce dernier ne le voit », à « l’élève clairement maltraité par les autres » puis à « celui qui est en marge par rapport aux autres mais qui tente de s’investir dans des activités pour le bien de tous ». Cette pluralité des profils nous permet de répartir les étudiants selon deux catégories bien distincts : les élèves populaires et les élèves en marge.


Ce film est si simplement ficelé que les spectateurs n’éprouvent aucune difficulté à s’identifier à certains personnages. Et, bien que la fin soit un peu soudaine et rapide, elle ne laisse pas envisager la possibilité d’une suite, mais plutôt que la vie continue, malgré les hauts et les bas rencontrés par certains personnages.


De plus, la présence de Max Boublil apporte un plus à ce film. Il incarne Greg, l’oncle de Benoît (personnage principal prodigieusement joué par Réphaël Ghrenassia) et vit avec lui en attendant de trouver un travail. Bien qu’il soit un acteur récurrent, il est un véritable atout dans ce film puisqu’il accompagne Benoît dans ses difficultés. Pour les connaisseurs, sa prestation dans ce film peut facilement s’assimiler avec son rôle de Thomas dans Les gamins sorti en 2013 puisque ses manières, son personnage et ses bêtises restent inchangés. Max Boublil reprend donc son rôle de « gamin » pour son apparition dans ce long-métrage.


Enfin, Johanna (incarnée par Johanna Lindstedt) apporte une véritable touche de féminité émouvante dans ce film principalement masculin. Celle-ci essaie également de s’intégrer dans un monde qui lui est inconnu. En effet, celle-ci maîtrise assez mal la langue française et parle à beaucoup de personnes sans doute pour agrandir son cercle de connaissances ; allant même jusqu’à parler à des gens, que Benoît désapprouve, sans s’en rendre compte.


Selon moi, ce film n’a pas pour but d’apporter quelque chose de nouveau mais plutôt de susciter une certaine nostalgie chez les jeunes générations. De plus, ce film dénonce les harcèlements moraux que subissent beaucoup d’étudiants chaque année. Bien qu’il ne fasse pas partie des long-métrages à gros budget, ce film français permet de terminer l’année 2015 dans une ambiance de rire et de joie.