Un été à Osage County, le film de John Wells

Un été à Osage County, le film de John Wells fait partie de ces mélodrames dépourvus de tout pouvoir magnétique malgré l’excellence des prestations des acteurs parmi lesquels figure le gratin de Hollywood : Meryl Streep, Julia Roberts. Pourtant l’entrée en matière laisse présager du meilleur : un cadre magnifique, un vieil homme séduisant, une voix rauque, un étrange sentiment , exprimé à travers une citation, « la vie est longue ». ..La tournure que prend tout à coup le film ne peut que déranger quand déboule la douleur incarnée en la personne de sa femme Violet, (Meryl Streep).

Atteinte d’un cancer de la langue, Violet la fumeuse ne maîtrise plus rien, même pas sa diction et ses mots partent en vrille rendant incompréhensibles ses élucubrations récurrentes. Alors que tout fout le camp, santé, amour, famille, Violet dépossédée de ses atouts se met à ressembler à une loque humaine, ce qui portera le coup de grâce à son couple, ou plutôt au peu qu‘il en restait. Après avoir pris le large, le mari qui trouvait que la vie est longue finira par se suicider. 

Son enterrement sera justement l’occasion d’une réunion familiale, dans un coin inhospitalier et perdu quelque part dans l‘Oklahoma. Des retrouvailles hautes en couleurs où tous les ingrédients nécessaires pour un cocktail explosif sont là :  une dose d’adultère, un zeste d’inceste, un détournement de mineure, le tout pimenté de rivalités et de rancœurs rancies. 

C’est alors une avalanche de règlements de compte incisifs entre les membres de cette famille qui vient conforter l’idée selon laquelle, « la famille est une cour de justice qui ne chôme ni nuit ni jour » . Et le mythe de la famille s’effondre sous nos yeux ; si éloignés les uns des autres ils ont laissé s’installer insidieusement entre eux une implacable dichotomie. 

Plus de deux heures, à écouter ce monde se perdre en conjectures dans cette maison aux volets clos à la chaleur suffocante, semble long. Pour assister en plus à une tragédie qui touche aux confins de la misère humaine. J’ai eu l’étrange sensation d’un malaise presque obscène comme si par effraction j’avais prêté l’oreille à un déballage privé de linge sale.  

C’est sans doute lié à l’effet de ce déluge infernal de misères humaines, toutes à la fois ! Même la beauté de ces plaines désertes sous une lumière blafarde n’est là que pour grossir par le contraste la liste déjà très longue des disgrâces, où se mêlent addiction à la drogue, à l’alcool, aux calmants, etc. 

C’est  ce  qui s’appelle mettre les pieds dans le plat que cette manière de vouloir à tout prix vampiriser son public pour réussir son film. Maintenant, il faut reconnaître que dans la salle des éclats de rires épars fusaient sans la moindre retenue aux quelques notes d’humour noir venues émailler ce récit. Juste que ce n’est pas du tout un film pour moi…

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