Bakou n’était certes, il y a quelques années encore, qu’une ancienne ville soviétique délabrée par une politique usée, mais c’était sans compter sur l’explosion économique qu’a entraînée la production de gaz et de pétrole. Aujourd’hui, la ville Caucasienne se modernise et diversifie ses activités. Située aux confins asiatiques et occidentaux, elle cherche à se démarquer et à se renforcer en concentrant ses investissements dans le secteur médical.
L’Azerbaïdjan dont les sous-sols regorgent de gaz et de pétrole est peu connu pour son activité sur la scène internationale. Pourtant, le pays connaît une histoire riche. Il a su se construire une identité et tire aujourd’hui son épingle du jeu. Il faut dire que le territoire en entretenant des relations fortes avec ses voisins, la Russie, l’Iran et la Turquie s’inscrit dans une tradition orientale très forte sans cacher son influence occidentale.
Nouvelle république depuis 1991, la ligne politique se démarque par une volonté d’instauration d’un État laïque alors que la population azerbaïdjanaise est à majorité musulmane. La zone, hybride, est le résultat d’un melting pot historique et culturel très important. Bakou, la capitale, en est le reflet certain. Fameuse pour son architecture historique, elle étonne par la construction de bâtiments ultras modernes qui entrent en contraste avec l’authenticité des pierres anciennes.
Et si l’économie azerbaïdjanaise est le produit majeur de la production d’hydrocarbures, il faut admettre que le pays cherche à diversifier ses activités. La fondation Heydar Aliyev, dirigée par Mehriban Aliyev, première dame et ambassadrice de bonne volonté à l’Unesco, en est un exemple révélateur. Fondée en mai 2004, la fondation caritative privée cherche à s’investir à travers plusieurs projets dans plusieurs domaines d’activités, dont la santé publique.
Un programme fort, dont les initiatives d’envergures auront largement participé au développement social et économique du pays et à la promotion à travers le monde des valeurs culturelles azerbaïdjanaise trop longtemps laissées sur le banc de touche. C’est cependant l’avancée médicale qui fait aujourd’hui l’objet d’un programme de restructuration important dans le pays.
Le territoire voit à long terme, et une population en bonne santé, n’est-ce pas le signe d’un État fort ? Autrefois, le retard technologique des équipements médicaux obligeait les Azerbaïdjanais à se déplacer dans les pays voisins, notamment en Turquie, pour se faire soigner. Aujourd’hui, on observe une courbe inverse, ce sont les populations voisines qui viennent profiter du système de santé azerbaïdjanais.
Et pour cause, en l’espace de dix ans, la somme du budget allouée à la santé a été augmentée une dizaine de fois. Ce sont d’ailleurs 500 centres de santé qui ont été restaurés pendant cette période. Et c’est dans le cadre « Azerbaïdjan 2020, vision à l’avenir » que des réformes dans le système de santé ont été engagées. À titre d’exemple, l’assurance médicale est devenue obligatoire auprès de la population azerbaïdjanaise. Pour les retraités, celle-ci sera payée par le Fonds national de protection sociale, celle des chômeurs et des bénéficiaires de l’aide sociale sera payée par l’État. En conséquence, ce sont toutes les couches de la population qui seront concernées. Les luttes contre les maladies sociales (diabète, hémophilie, thalassémie, hémodialyse, tuberculose, sida, etc.) sont d’ailleurs à la tête du nouveau programme azerbaïdjanais pour la santé publique. Le travail d’éducation sanitaire, la lutte contre la toxicomanie et l’alcoolisme seront également des enjeux du programme gouvernemental.
Pourtant, le pays ne s’arrête pas là. Alors qu’il mène un combat de taille au sein de son territoire pour mener à bien ses réformes du système de santé, la Fondation Heydar Aliyev soutient également des projets de santé publique dans les pays étrangers. Fort de son rayonnement, il a ainsi participé au financement d’une campagne de vaccination contre l’hépatite B au Pakistan et a soutenu une chirurgie à cœur ouvert réalisée dans la région du Khyber Paktunkwha.
C’est à Washington, que la fondation privée s’est d’ailleurs jointe à l’organisation Save a Child’s Heart pour fonder un projet commun : aider les enfants azerbaïdjanais souffrant d’un problème cardiaque à bénéficier d’un programme de soins particuliers au Wolfson Medical Center en Israël tout en prodiguant une formation aux spécialistes azerbaïdjanais. « Notre organisation est prête à fournir un soutien à la création d’un centre médical spécialisé en Azerbaïdjan », d’après le docteur Herat David Lituak, directeur exécutif de l’organisation.
En axant sa politique d’État autour d’un programme qui rendra le système de santé azerbaïdjanais solide, le pays ambitionne une prestation des services de santé aussi élevés que ceux des pays développés. L’Azerbaïdjan adopte en effet cette stratégie pour son développement durable à long terme. Un choix intelligent, puisque tourné vers l’international, le pays consolide ses rapports avec ses fidèles alliés.