L’art de la sexualité sacrée

La sexualité étant un sujet prédominant pour la vie et dans la vie, je m’en vais de ce pas étudier cela d’un peu plus près… Alors il y a ceux qui sexe juste pour le plaisir des organes génitaux, et ceux qui sexe pour savourer l’art de la relation sexuelle.

J’ai posé la question à quelques personnes. J’ai demandé :

« Où commence et où s’arrête le sexe pour le cul et où commence et où s’arrête le sexe dans son art ?

 Et là j’ai eu en réponse : « Vers l’infinie et au-delàààààààà (Buzz l’éclair) ». Avec le sourire, je demande si c’est une réponse pour la partie deux de mon article (l’art du sexe)… Et cet homme de me répondre « les deux mon capitaine ^^ ». Ah ! Ah ! Ah ! Effectivement, sa réponse peut entrer dans les deux versants de l’histoire du sexe. Cet homme m’a ensuite expliqué que ma question était difficilement posée. En effet « on peut n’avoir que des aventures et en faire un art, ou bien ne faire l’amour qu’à sa femme comme un pied toute sa vie… ». Cette réponse est parfaite. A elle toute seule, elle pourrait conclure cet article. Mais rien que pour vous faire plaisir (cérébralement), je vais développer en m’aidant de témoignages que j’ai récoltés sur le chemin.

Voici le point de vue d’Ismael : « Je n’ai pas beaucoup le temps-là, je suis occupée à niquer »  (Exemple de l’impulsion bestiale). Il remarque tout autour de lui que la routine s’installe vite dès qu’il y a des enfants et que le sexe devient un moyen de réconciliation. «C’est un moyen d’évacuer le stress, une vie sans sexe ne vaut rien. L’homme produit des spermatozoïdes 24h/24, je te laisse imaginer la pression. C’est aussi un moyen de séduction dans le sens où tu crois que c’est juste pour une nuit et le miracle se produit : une parfaite harmonie avec ta partenaire. Mais comme toutes les relations, la routine prend toujours le dessus. » (Réponse contradictoire : le monsieur a besoin de « se vider » mais rêve de rencontrer l’âme sœur)

Je lui réponds : « Tu penses que la routine prend toujours le dessus ? N’est-ce pas parce qu’il y a confusion entre habitude et rituel ? »

Ismael : « Habitude ou rituel sont assez proches tu ne trouves pas ? Une fois que tu as tout essayé, faut être très imaginatif pour ne pas tomber dans la routine, car après ça devient une habitude ou un rituel, comme tu veux. »

Moi : Tu peux avoir l’habitude de prendre une douche tous les jours et de temps en temps savourer le rituel d’un bain… Tout dépend pourquoi tu fais le sexe, si c’est pour déstresser ou si c’est pour communier l’amour à deux corps.

Ismael : « Tu compares une douche et un bain au sexe ? Tu veux dire être à voile et à vapeur ? Trop peu pour moi. »

Moi : Non, je comparais l’acte produit dans la répétition du « devoir  pour » et l’acte produit dans la commémoration des émotions. Dans le ressenti total, celui qui est vibratoire en entier et pas seulement dans les organes génitaux. C’est la différence entre l’orgasme et le nirvana. C’est comme ça perso que je compare le sexe juste pour le cul  et l’art de la sexualité sacrée.

Patricia : « Je dirais que c’est un jeu avec un prix de présence…  Avec les années, quand tu es avec la même personne, tu as moins le goût…  Mais vive le Q ! Qu’on est beau tout nu !»

Cath : « Entre le sexe et le cul, il n’y a pas loin… Mais pour être sérieuse (pour une fois), je n’ai aucune idée précise sur la question, c’est tellement  fonction des partenaires en présence, tellement fonction de phéromones, tellement fonction de « feeling » que ça m’est terriblement difficile d’avoir un avis tranché. »

Patricia : « Il y a une différence entre se dépêcher de faire le Q et prendre le temps de le faire. »

Moi : « Et tout ce qui mérite d’être fait mérite d’être bien fait ! »

Ophélie : « Pour moi, il y a le sexe physique (le cul pour le cul, avec ou sans orgasmes, et sans autre préoccupation que le plaisir de soi et du partenaire, et même avec une personne qu’on aime), et le sexe cérébral (sexe toujours, plaisir de soi et plaisir du partenaire… avec en plus cette sensation de communier avec la personne. Plus qu’avec le plaisir charnel car il y a les sentiments, les émotions et la sensation de n’être plus qu’un). Du coup, là où commence le cul ce serait disons juste l’instinct et le besoin quasi animal, le sexe pour le sexe (même en couple d’ailleurs et malgré les sentiments, cette fameuse pulsion). Et là on débute « le sexe dans l’art », on sait lorsque l’on recherche plus que ce petit plaisir, pour en avoir en plus la satisfaction de posséder l’autre et d’être possédé. De connaitre chaque partie du corps de l’autre et de découvrir toujours un moyen autre de lui donner plus. Bref ce besoin non plus par la pulsion mais de manière artistique tout comme l’artiste d’aller toujours plus loin dans son « œuvre ».

Cathy : « Tiens, un jour j’ai entendu dire que les femmes font l’amour avec ceux qu’elles aiment et que les hommes aiment celles avec qui ils font l’amour… A méditer »

Moi : « Dans la sexualité, ou l’on cherche à "avoir" du sexe juste pour le plaisir du cul, ou bien on EST dans la symbiose de l’alchimie cellulaire au moment présent. »

Chiara : « Le sexe est quelque chose qui est absolument nécessaire pour compléter le rapport homme-femme, mais ça doit être un art, une magie… on doit prendre tout le temps nécessaire pour le faire et le faire bien, on doit savoir donner du plaisir à l’autre et on doit même savoir le recevoir aussi, chose pas facile pour tout le monde… Et pour faire tout ça, l’aventure difficilement aide… au moins pour ce qui me concerne, car tu dois vraiment désirer le corps de la personne à qui tu fais l’amour… La complexité de l’acte sexuel ne peut pas se résoudre dans une aventure qui ne compte rien… quand les sentiments s’ajoutent au sexe, c’est là qu’on a le rêve et on touche le VRAI plaisir… Donc, pour moi : fantaisie, douceur mélangée à la force, temps à disposition et sentiments, font le mix parfait pour une relation sexuelle fantastique 😉

Moi : On doit savoir « donner et recevoir" je ne sais pas… Je ne vois pas le sexe ou l’amour dans le sexe comme un devoir. Je pense que l’un ou l’autre doivent être dans le ressenti et pas forcément dans l’action. Je pense que c’est le seul moment où on devrait ne pas avoir besoin de réfléchir… Mais alors il faut vraiment être avec un partenaire avec qui l’on puisse s’assembler comme un puzzle à deux pièces, et sur les trois niveaux (cérébral, cœur et corps). Ok, on peut tirer un coup juste pour le plaisir charnel sans que cela soit pervers. Et on peut faire l’amour juste pour la sensualité du contact cellulaire.

Cath : « Quelquefois tu as l’impression que ça va être bien et puis le lendemain matin, tu n’as qu’une envie c’est que l’autre disparaisse et de te remettre à ton ménage… Ça ce n’est pas rigolo quand ça arrive ! Et des fois c’est l’inverse, de sacrées surprises ! Des gens qui ne t’attirent pas du tout sur le plan physique et avec qui tu ne fais que bien t’entendre sur le plan humain et là : magie ! Pourtant il est petit, il n’est pas joli, il est un peu gros… Va savoir, ça marche ! »

Chiara : « Il y en a (homme comme femme) qui prennent leurs plaisirs dans la domination ou la soumission malheureusement. Le sexe juste pour le cul n’a rien à voir avec la perversion. Qui aime les aventures par contre ne peut pas être comparé à un pervers, absolument pas. Il s’amuse, il aime le sexe et c’est tout… Si dans le sexe on insère l’obligation, le plaisir est le premier à disparaitre. »

Et là nous avons Ismael qui débarque avec sa réponse fatale :« J’ai un secret pour vous les filles. Vous avez un point faible, qui vous lave le cerveau une fois qu’on y arrive. Dès qu’on vous fait grimper au plafond, vous êtes entièrement à notre merci. »

« Isma, c’est nous qu’on a le pouvoir sur vous… » S’insurgea Chiara !

« Tant que vous n’atteignez pas l’orgasme ultime Chiara. Une fois qu’on y arrive, on fait ce qu’on veut. » Rétorqua aussitôt Ismael.

C’était sans compter l’intervention de Cath : « Sans compter qu’on n’est jamais seul avec sa main droite… Donc pourquoi attendre des autres qu’ils vous donnent ce que vous pouvez obtenir tout seul ? »

Ismael : « Ça ne sera jamais la même chose ! Tu peux t’acheter le GOD ultime, il n’y a pas mieux que le serpent cyclope cracheur de foudre hé hé hé hé ! »

Po : « Je l’aurais pas dit comme Isma mais c’est à peu près ça que je pense, rien ne vaudra les caresses spontanées d’un partenaire attentionné. »

Ismael : « J’ai perdu mon romantisme au fond de l’eau Po. Comme tu le dis, il faut être deux pour danser le tango. Tout ce qui marche à pile n’est qu’accessoire. »

Po expliqua qu’ils ne faisaient pas les choses que par plaisir: « Nous, c’est surtout pour vous qu’on fait l’effort.»

Ismael : « Po vous dit la vérité. Ce qui nous importe, c’est votre orgasme.  Primo, on retient la sauce, jusqu’à ce que vous soyez prête. »

Moi : Effort ? Comment ça vous faites des efforts ? C’est là où est le problème des hommes. Les mecs font une fixation sur l’orgasme et pendant ce temps-là ne savoure pas !

Po : « L’orgasme masculin est mécanique, celui de la femme est cérébral.  Si l’homme décide d’en faire un art, crois-moi, c’est bien pour faire plaisir à sa partenaire, je résume ce que dis Ismael en plus poétique. Vu que vous savez le faire seule, je dis juste que c’est plus facile avec un amant attentionné, et que s’il tient 20 minutes, rappelez-vous qu’il aurait aussi bien pu finir en 20 secondes. Si ce n’est pas un sacrifice ça… »

Chiara : « La nature nous a fait différent. Oui, si on parle en général, la femme pour éprouver un orgasme doit normalement sentir quelque chose vers son partenaire, avoir des sentiments, pas forcément de l’amour, mais on s’est compris… Les hommes ne sont pas cérébraux, ils arrivent à l’orgasme beaucoup plus facilement. Et si on parle que de sexe, ils n’ont pas besoin de ressentir des sentiments vers la partenaire… Mais si on parle de sexe comme acte… Eh bien, l’homme aussi doit forcément ressentir des sentiments. Il y a des choses qu’on ne fait pas avec tout le monde… »

 

***

Je demande à Louloute (48 ans) ce qu’elle appelle le sexe « trash ». Elle me répond :

« Le sexe trash, c’est le sexe kleenex. Utilisable qu’une seule fois, à ne pas reconsommer. C’est un acte sexuel qui peut être complet mais on sait qu’il est jetable. Au moment où l’on retire le préservatif, l’affectif s’arrête là. On ne cherche pas à se plaire pour tomber amoureux, mais juste pour accomplir un acte sexuel des plus réussi. En clair, quand la personne passe ta porte, ça ne te fait ni chaud ni froid. »

« Où commence et où s’arrête le sexe pour le cul et le sexe dans son art ? »

« Pour moi le sexe, celui qu’on devrait pratiquer le plus souvent, c’est celui où tu es amoureux. Car il y a la complicité, le partage, le respect, l’envie de, et là c’est de l’art. C’est tout simplement une histoire de sentiments. Ma sexualité s’est adaptée à la société. Je pèse mes mots, ils sont forts, je le sais. Beaucoup essaye de se reconstruire après certains déboires, certaines ruptures, mais ils n’y arrivent pas. Cela devient un marché bestial. Ils font payer aux autres toutes leurs rancœurs. On voit ça comme un phénomène de société. Par exemple on parle de la femme cougar, celle déjà mature en âge qui va se mettre avec un « petit jeune ». Pourquoi les femmes ressentent-elles de plus en plus ce besoin ? Et bien parce que le  petit jeune, bien souvent, arrive avec un passé pas trop chargé. Avec un bobo au cœur peut-être, mais c’est tout.  Maintenant tout le monde s’en fout du sexe. Regarde la gay pride. Avant 3 pelés se baladaient nus dans Paris, maintenant ils sont des milliers.

Le sexe, c’est juste un besoin, pas un bonheur. Les femmes frigides ont de la chance. Quand on est dans un contexte kleenex, ça devient vital. La femme frigide n’a pas ce besoin vital.

Est-ce que ça va finir en partouze générale ? Internet c’est déjà un marché du sexe, la vie est devenue un marché du sexe. Le corps devient de la barbaque.  Je ne me considère pas comme irrespectueuse car j’avance la couleur d’emblée. Tu ne partages que du cul, c’est bestial. »

Mais au bout d’un certain temps, le cul pour le cul ça gave. Au jour d’aujourd’hui, une soirée câline lui conviendrait plus que l’acte pur et dur.  Si le mec vient avec l’intention de baiser, il est hors de question qu’il la laisse en carafe. « Il reste jusqu’au bout !» M’explique Louloutte.  « Partage et respect. C’est comme un repas qu’on mange ensemble, pareil pour le sexe, ça se fait à deux. » Louloutte m’explique qu’avec le sexe pour le cul, il n’y a pas d’amour alors qu’avec le sexe dans son côté sacré, l’amour est présent. « Le deuxième fait mal car ça fini souvent mal. Le premier est un faux-semblant, une illusion, mais ce genre de pratique est une grande franchise, il n’y a pas besoin de mentir.  C’est un antidépresseur, on s’en fout de ce qu’il se passe après ».

Beaucoup d’hommes lui ont reproché de jouer le rôle du mec. « Dans la sexualité, si tu es un mouton, tu te fais baiser. Pour moi c’est un contrat. 1h, 2h, 3h, qu’importe. Tu préviens que tu veux rester dans le soft en restant dans le cul pour le cul. J’aimerai être autrement, mais quand je suis love love, l’autre me martyrise l’esprit et alors tu passes ta vie à te titiller les méninges. Peut-être qu’un jour le contrat durera pour longtemps. Alors quitte à prendre ton pied, autant ne pas réfléchir. » Termine Louloutte en riant.

Pour changer, voici le témoignage d’une dame âgée de plus de 80 ans, Pépette :

« 1ère relation sexuelle à 17 ans sans savoir pourquoi cet acte.  Ressenti : cette chose gênante et chaude dans mon sexe. Presque un dégoût. Il y en a eu d’autres avec des partenaires différents. Toujours une sensation d’indifférence. Je me demande pourquoi je me laisse "posséder"  tout en me laissant faire. C’est à une époque où j’avais envie de fuir le cocon familial où je me sentais mal…

Une fois j’ai attendu un gars qui m’avait entraîné à l’hôtel pour avoir un rapport et qui se mariait quelques jours après. Quand j’ai appris qu’il avait abusé  "disons  de ma faiblesse" je l’ai giflé… Evidemment il m’a retourné le coup de bâton…

Pendant quelques années j’avais l’acte sexuel en dégoût… Pendant ce temps je me suis refait une virginité. Quand je suis partie à Dakar (28 ans) est-ce le climat ? J’étais comme un animal en rut… et mes premières relations se terminaient par des larmes…

Ensuite j’ai ressenti les premiers émois. Chaque partenaire me procurait  une satisfaction différente….

Ayant beaucoup de succès et étant très sexy je me donnais le choix du partenaire. J’en ai vu  des petites, des moyennes, des en virgules, en forme de carottes. Ah le partenaire qui l’avait en carotte ! Un fou rire m’a pris : je n’ai pas besoin de décrire, imaginons "la carotte"… C’est que arrivée à la profondeur "de notre bijou"  il m’a fait souffrir… et ce mal je l’ai ressenti quelques jours.

Jusqu’au jour où j’ai trouvé le bon partenaire qui m’a donné les vrais plaisirs de l’acte de la chair et savoir écouter les réactions de son corps. Puis séparation… alors que le corps et le psychisme ont besoin de rapports sexuels pour notre équilibre…

Chaque homme ayant un organe plus ou moins petit, moyen, long ou large apporte à la femme un plaisir différent. D’où peut-être le besoin de changer de partenaire… A moins de tomber sur celui qui vous convient.

A bannir les jouisseurs précoces : qu’ils sont "emm…"! Ou ceux qui ne trouvent leur bonheur que dans la fellation. Qu’ils cherchent les femmes qui ne trouvent  leur plaisir qu’à cela. Et elles existent…

Avec mon mari pas beaucoup de rapport,  il n’allait jamais jusqu’au bout parce que mal au dos…

A  57 ans j’ai eu un amant qui avait 28 ans de moins que moi pendant 3 ans. Alors comme  lorsque j’étais plus jeune,  les mêmes sensations, l’équilibre, le bien-être du corps reprenait le dessus. C’est arrêté là ma vie sexuelle…

J’ai su par un couple de 80 ans qu’ils avaient des rapports deux fois par semaine. Mais je peux affirmer que mon corps à moi en a encore besoin malgré mon âge (82 ans). Mais il y a l’abstinence à cause de mes lombaires détériorées et les prothèses. Cet acte m’est médicalement déconseillé. »

Voici maintenant le témoignage de Malik (48 ans) : « Pourquoi raconter ce qu’on va faire ou ce qu’on a la prétention de faire à sa nana alors que cela concerne l’intimité ? A-t-on besoin de préciser que l’on s’est essuyé les fesses après avoir un coulé un bronze ? 

L’homme prend et dispose » me dit Malik. « C’est mon objet et j’en profite à plein escient quand je le désir, sans déclic, sans regard. Juste la bestialité d’un acte qu’on veut convulsif et jouissif. Ensuite, on a la satisfaction de s’être vidé, sans même savoir si sa partenaire n’a profité ne serait-ce que d’un petit peu de bonheur.  Tous les hommes ont la prétention d’être bon « sexuellement ». Mais ce sont-ils déjà posé la question si cela était vrai ou si c’était juste un rêve, une illusion ? Comment peut-on prétendre être le meilleur amant alors que nous ne connaissons même pas  la personne en face de nous ou que nous ne savons pas comment aimer l’être aimé ?

Quand j’étais adolescent, j’ai bien ce souvenir où je ne pouvais pas prétendre faire l’amour. Je baisais. C’était de l’égoïsme pur.  Je te pénètre, j’éjacule. Et voilà : une de plus dans mon tableau d’honneur.  Alors j’imagine qu’aujourd’hui, toutes celles qui sont passées entre  mes mains ont bien raison de penser que je ne valais vraiment pas le coup. Et si je pouvais revenir en  arrière, ce serait à genoux que je me présenterais devant toutes celles à qui j’ai manqué de respect  sans le savoir.  J’ai tout connu, sauf l’homosexualité. De multiples partenaires, de la dépravation, du n’importe quoi qui nous fait croire que nous sommes un homme. 

Une question subsiste aujourd’hui : Ai-je réellement un jour aimé une personne ? Ai-je réellement un jour fait l’amour ? Cela est moins sûr aujourd’hui, avec la conscience de mes actes passés.

Un jour, je donnerai à une personne toutes mes meilleures valeurs, toute ma tendresse, tout mon amour, toute mon écoute, sans jamais renoncer à croire en cette puissance qu’est l’amour inconditionnel. 

Si je peux ajouter quelque chose pour conclure mon témoignage, je dirais qu’il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs. Commencer trop tôt une vie sexuelle peut faire louper pas mal de choses dans la vie. Il est nécessaire d’apprendre à se respecter soi-même et à respecter son/sa partenaire avant.  Si pour peu que l’on s’intéresse à la sexualité, un minimum de connaissances est important afin de ne pas faire n’importe quoi. »

 

                                                                      ***

 

L’amour, quel qu’il soit, avec un grand A, dans la sexualité ou dans la spiritualité, n’est ni dans l’attente, ni dans l’exigence, ni même dans l’espérance, que ce soit physique, psychique ou énergétique.

La sexualité est tellement importante pour moi. C’est un acte sacré qui doit amener à l’union des deux âmes et le sacré mérite le respect intégral. Cette action-découverte du sacré doit être savourée. On doit prendre le temps de la connaître, de la découvrir, de l’aimer. C’est comme avec une plante, si on l’arrose trop elle pourrit, si ce n’est pas assez elle s’assèche. Il faut prendre le temps pour qu’un bonzaï pousse et devienne beau. Et bien c’est la même chose pour une relation quelle qu’elle soit. Même si j’ai peu de temps pour m’occuper de mon bonzaï, même si je sais que je vais partir bientôt loin de lui, ce n’est pas pour ça que je dois lui verser trop d’eau pour qu’il ait assez jusqu’à ce que je revienne, sinon je pourrais le noyer et il risque de mourir… Je dois au contraire savourer le peu de temps que j’ai avec lui car qu’est-ce que le temps sinon l’éternité quand on est près d’un être cher que l’on aime ? Est-ce que la patience n’est plus une vertu de nos jours ? C’est vrai que nous sommes tous menacés d’une extinction massive de l’humanité mais n’est-ce pas en partie dû à l’impatience de l’être humain ? Est-ce une raison pour manger son repas le plus vite possible sans penser à la digestion qui risque d’être plus longue et difficile.

Il faut après assimiler la matière des aliments, la dissolution des ingrédients devient plus compliquée parce que l’on n’a pas pris le temps de mastiquer, parce que l’on saute des étapes. C’est pareil avec la relation sexuelle. En aimant, il y a un échange d’énergie ; mais cette énergie doit être assimilée comme la nourriture pour que la digestion se fasse correctement, pour que les bons nutriments se répandent dans les cellules qui leur correspondent.

Voici un petit mot que m’avait glissé Thanh quelque temps avant son décès : « Pour la plupart des hommes, y compris moi-même, aimer veut dire donner et qui dit donner dit recevoir en même temps. Mais il y a un autre genre d’amour, plus subtil, plus idéaliste, l’amour qui ne demande rien en retour. Cet amour-là est si rare que je n’ai pas pensé pouvoir le retrouver à mon âge. Tu m’as fourni une vision très pure, très chaste de l’amour. »

 

                                                                     ***

 

Pour terminer cet article, le témoignage d’Irène (80 ans) « Voilà un thème que tient bien à mon « Pacemaker » !

Arrivé à mon âge, où les discutions tournent autour de la ménopause et andropause…

Mais sans qu’on se laisser abattre par le fatalisme, et parce que le sexe est notre philosophie de vie (car on n’est pas encore mort), car c’est bon pour le corps (tonus musculaire, cardiaque, anti-hypertension, etc.) et bon pour l’esprit (anti-Alzheimer…).

Vue que la sexualité d’un individu passe (généralement) par divers étapes évolutives : d’abord c’est pour le cul (= on obtient de l’expérience), après on essaye de rendre un « Art » (= pour combattre la routine, pfffff !). On trouve des excuses dans les enfants, patin, couffin…

Et un jour on découvre (enfin) qu’on a été victimes des états hormonaux, qui correspondent à la survie de notre espèce…

Bref, arrivé à mon âge, quand on a compris tout ça, nous nous sentons dans le devoir de conseiller les plus jeunes, à éviter tout préjugé autour de la sexualité, car ça évite les perversions, et tout sentiment de culpabilités…

Et surtout, surtout, conservez vos mains toujours bien hydratés… et pour votre sécurité, n’oubliez pas d’ôter vos dentiers ! »

Ah ! Ah ! Ah ! Sacrée Irène ! Le sexe n’est pas un jeu mais un art de vivre. Comme nous devons savoir manger, il est important de savoir aimer avec des règles de savoir-être, de respect : ni dans l’abondance, ni dans la restriction.  

Le primordial n’est pas la jouissance réparatrice mais le bonheur de partager.

Ne cherchez pas le sexe comme un devoir mais plutôt comme un moyen de communication entre deux personnes qui s’aiment, que cela soit éphémère ou infini.

J’aimerai que les gens sachent que le sexe n’est pas un concours. Il n’y a pas d’amant ou de maitresse meilleurs que l’autre. Le point important est qu’il y ait connexion entre les deux êtres.

 


Mise en garde à tous les adolescents : vous êtes à un tournant de votre vie où vous allez rechercher le plaisir corporel. Toute la différence entre le sexe juste pour le cul et l’art de la sexualité sacrée, c’est l’amour tout simplement… Que tu aimes pour une nuit ou pour une vie importe peu, mais aime (sinon ne fait pas…)


 

Avec deux témoignages de dernières minutes :

Po : « Quand même je continue à penser que le sexe c’est comme la religion ou avoir un pénis, ce n’est pas parce qu’on a le droit d’être fière d’en avoir un qu’il faut le montrer à tout le monde 😉 Il n’y a pas de femme frigide mais beaucoup de mauvaises langues 😉 »

Et Vincent : « L’homme attentionné doit commencer les préliminaires dès le matin. C’est une parade nuptiale qui doit se renouveler à chaque acte. Ce n’est pas l’acte qui amène aux préliminaires mais l’inverse. La relation sexuelle, c’est comme une mayonnaise, il faut tous les ingrédients à la même température pour avoir l’émulsion… C’est une alchimie qui aboutit à un mélange des sens. Ne serais-je pas un peu rêveur ? » Me demande Vincent en souriant… Puis il ajouta que dans mon analyse, je devais distinguer le besoin physique et le besoin affectif (le type qui se vide avec sa femme et qui trouve l’affection dans les bras de sa maitresse). Il me dit qu’il y a le phalocrate (macho dominant) et l’attentionné qui n’a rien à prouver… Et pour finir il me posa l’ultime question « affirmative » : « Et pour l’homme maintenant, il y a la femme !? »

 

Conclusion : La sexualité n’est pas seulement une histoire de corps et de jouissance. Elle est échange, émotions et mystère… C’est une manifestation naturelle, saine et joyeuse de notre force de vie.  S’unir sexuellement à un(e) partenaire, c’est manifester corporellement qu’on se livre entièrement, sans barrière (ni émotionnelle, ni mentale, ni spirituelle). S’unir sexuellement, c’est se « connaître », c’est offrir l’un à l’autre sa vulnérabilité, sans rien cacher de soi, de ses pensées ou de ses actes, pour trouver  en l’autre un amour inconditionnel. Cela montre la force de l’intimité qu’il doit y avoir entre deux êtres pour qu’ils s’unissent sexuellement. C’est l’expression d’une réalité et d’un désir : vouloir connaître l’autre jusque dans son intimité la plus profonde. Être uni à lui au point que je suis en lui et lui en moi. Il y a l’aspect biologique et technique de l’acte sexuel, alors que c’est avant tout une relation d’amour qui engage.

Parce que l’acte sexuel engage l’être dans sa totalité et qu’il est conçu pour être un acte d’amour vrai.

 

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