Cela fait maintenant plusieurs jours que la grogne s’étoffe dans le microcosme armée français et plus que jamais les femmes de militaires à l’origine de ce mouvement s’unifient et se solidarisent pour obtenir gain de cause.

Un mouvement unanime, instauré par un groupe de femmes venues des quatre coins de l’Hexagone, et qui ne cessent jour après jour de prendre de l’ampleur devant l’autisme et le dédain dont font preuve l’administration française et plus largement le Ministère de la Défense à leur égard. Un mouvement qui s’épanche sur la toile, qui commence à pulluler au travers de certains médias audacieux, et qui plus que jamais, est prêt à « se battre » pour que ce qui lui est dû lui soit rendu, à savoir les soldes et autres primes non versées depuis plusieurs semaines/mois aux militaires français.

 

Officiellement, à en croire les informations du Ministère, tombées ces derniers jours et relayées par certains commandants, ces difficultés de règlements toucheraient à peine 1% des militaires français, et seraient imputables à une erreur informatique. En effet, le nouveau logiciel Louvois, mit en place en Octobre 2011, aurait connu des difficultés et commis des erreurs. Par ailleurs, certaines erreurs seraient dues, toujours selon les organismes officiels, à des erreurs administratives des militaires eux mêmes qui n’auraient pas satisfaits en temps voulu à des modifications les concernant.Pourtant, est-ce bien là la vérité?

 

Chiffres contre chiffres

A en croire les informations émanant du Ministère de la Défense, ces difficultés « marginales » ne toucheraient « que » 1387 militaires, soit à peine 1% du corps armée de France. Un chiffre presque négligeable pour l’état, qui malgré tout consent à dire que cela ne devrait pas avoir lieu.

Pourtant, selon le site de l’association ADEFDROMIL, qui s’attache à défendre quotidiennement les droits des militaires, les données officielles ne seraient pas tout à fait exactes. En effet, ce chiffre de 1387 militaires impactés existerait bien réellement, mais correspondrait au nombre de personnes qui aurait vu leur argent réimputés (tout du mois en partie) ces dernières semaines, et non à l’ensemble des personnes impactées.

En réalité, le chiffre total de militaires sans paiements serait environ de 12400 (soit environ 10% du contingent), ce qui est bien loin du chiffre officiel. Un chiffre de 12400 qui risque malgré tout de n’être qu’un chiffre intermédiaire, et qui correspond au nombre de paiements directs qui ont été effectués sur la seule période du mois d’Octobre par les personnes en charge des salaires au sein de l’organisme. Depuis, nul doute que ce chiffre a du grandement évoluer.

 

Une information qui pourrait être à prendre avec recul ou encore avec un certain scepticisme tant les données chiffrées sont différentes entre l’état et ADEFDROMIL, mais qui pourtant semble bien réelle comme le confirmait un employé civil travaillant sur le logiciel Louvois à l’association ces derniers jours :

« Les civils qui bossent dans les bureaux » dont je fais partie, travaillent en ce moment 10 à 11 heures par jour, les week-ends et sont déjà prévus de travailler pendant les vacances de noël pour essayer de pallier à cette situation que nous jugeons nous aussi inacceptable.

la moitié des problèmes sont dus au logiciel LOUVOIS mais l’autre partie est a mettre à l’actif des OA qui ont eu 2 ans pour mettre à jour le logiciel concerto et n’ont pas jugé utile de le faire.

Alors de grâce, nous avons le même employeur, vous subissez cette situation financièrement et nous la subissons sur le terrain en travaillant comme des forcenés, à coup d’ordres et de contres-ordre.  Il n’est pas acceptable de voir des expressions comme  » les civils qui s’en foutent de la troupe », modifier civil par hiérarchie et vous aurez tout juste, car enfin qui a imposé de passer sur un logiciel au 1er octobre alors que tout le monde savait qu’il ne fonctionnait pas ? »

 

Éloquent n’est ce pas? Que penser de ce fait de la véracité des propos tenus par l’état après un tel témoignage? Le logiciel Louvois certes est en cause, c’est indéniable, mais les difficultés de ce système étaient connues de longue date selon cet employé, pour autant rien n’a été mis en place pour parer à ces désagréments. Qui plus est, les chiffres divulgués par l’état son dix fois inférieurs aux chiffres étudiés par l’ADEFDROMIL qui cette dernière se base à raisons sur les paiements directs effectués en Octobre. Pourquoi? Pourquoi une telle différence dans les chiffres communiqués?

 

 

 

Des éléments troublants

 

Un autre éléments troublant et remettant grandement en question le côté « involontaire » et « marginal » de ces non-versements de salaires est par ailleurs arrivé ces derniers jours. En effet, certains militaires ont été convoqués par leur hiérarchie, suite aux propos tenus par leurs concubines sur le groupe « Soucis de solde militaire, battons-nous », avec polycopiés à l’appui de l’ensemble des discussions tenues sur le dit groupe? Quel intérêt aurait aujourd’hui la hiérarchie de l’armée française à surveiller les propos tenus par les épouses de leurs soldats sur un site internet si celle-ci était « victime » tout comme les soldats de ces erreurs informatiques?

 

Que penser de cette hiérarchie qui convoque nos soldats en leur demandant gentiment de faire "taire leurs épouses", pour ne pas que ces dernières écornent l’image de l’armée française? Les femmes sont des civils, elles ont donc parfaitement le droit de s’exprimer librement comme la constitution de notre pays les y autorisent, mais comme le dirait les responsables de notre belle institution "dans la limite du raisonnable". Un comble. Ces dernières ne sont pas engagées, mais doivent se plier aux mêmes règles de craintes de voir leurs compagnons sanctionnés. 

 

L’informatique encore et toujours coupable

 

Aujourd’hui il est constant de reconnaitre qu’il y a là un dysfonctionnement de première importance, engendrant de graves désagréments pour les familles de nos militaires. L’état l’explique par des difficultés informatiques. Une réponse qui pourrait convenir en réalité, si ce n’est que ce n’est pas la première fois que ce genre de « difficultés marginales » arrivent pour le personnel de l’état. Fin 2010 déjà les militaires avaient eu beaucoup de difficultés à obtenir l’argent gagné, et que dire par ailleurs des contractuels ayant officié eux aussi pour l’état et qui bataillaient durant des mois pour obtenir leurs allocations chômages, étant contraint de saisir la justice (tribunal Administratif) pour obtenir gain de cause.

Que dire aussi de ces sociétés qui ont travaillé pour le Ministère de la Défense en 2010, pour un coût public total de deux milliards d’Euros, et qui elles aussi ont mis des mois à obtenir gain de cause? Raison invoquée à l’époque par le Ministère de la Défense : Dysfonctionnement du logiciel Chorus !!

« Oui », là encore l’état, et plus précisément le Ministère de la Défense, rencontrait des problèmes pour régler ses factures à cause d’un logiciel informatique. Décidément l’informatique il faut bien se l’avouer, ne réussit guère à notre Administration dès lors qu’il s’agit d’honorer des règlements et cela quels qu’ils soient.

 

 

 

Aujourd’hui, quoi qu’il en soit, cela fait trop pour nos femmes de militaires qui comptent bien faire entendre raison à l’Etat français et ainsi obtenir l’argent qui leur revient de plein droit. Conscientes que leurs maris ne peuvent en rien manifester leur mécontentement pour cause de "Droit de réserve", ces dernières sont bien décidées à aller jusqu’au bout pour obtenir gain de cause.

Déjà de nombreuses actions sont entamées auprès des médias de l’hexagone et une manifestation est à prévoir si rien n’est fait dans les prochains jours pour améliorer cette situation devenue invivable pour elles et leurs enfants. Une situation devenue inextricable, d’autant plus quecertaines banques commencent à clôturer les comptes bancaires de nos militaires fautes de provisions, prenant au passage une commission substantielle sous forme d’agios. Une situation qui ne cesse de s’enliser jour après jours, les assistantes sociales de l’administration n’étant plus capables de répondre réellement aux questions des femmes de soldats, et certains numéros d’appels destinés à la base à leur venir en aide ne répondant plus. C’est donc par le silence que l’administration a décidé de régler les difficultés de nos soldats et de leurs proches.

Après avoir jouer les sourds sur cette situation puis les aveugles, l’administration française jouerait-elle maintenant les muettes?

Qu’adviendra t-il de ces familles aujourd’hui plus que jamais livrées à elles même? Personne ne semble visiblement aujourd’hui en mesure de le savoir, pour autant, une chose est certaine, ces femmes ne baisseront pas les bras.

 

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Info : Vous aussi soutenez les en signant la pétition mis en ligne sur le lien suivant :  Pétition Numérique