La sanction financière est-elle toujours la solution efficace ?

Verbaliser, faire payer ceux qui ne respectent pas leurs engagements est-elle la meilleure solution pour les obliger à prendre conscience et à s’exécuter ? C’est la question que l’on peut se poser suite à deux situations de la vie quotidienne qui ont fait dernièrement la une des médias et qui nous permettent de réfléchir sur ces différents sujets.

 

Le premier cas est celui de quelques écoliers d’une école primaire de l’Isère, qui ont été verbalisés de 86 €, la semaine dernière à bord de leur car scolaire pour n’avoir pas en leur possession leur carte de transport obligatoire. Pour éviter les abus, la société de transport effectue régulièrement des contrôles inopinés. Cela paraît dans les faits tout à fait logique, dans la mesure où cette procédure existe en France dans la plupart des modes de transport pour éviter les fraudes. Mais ce qui paraît le plus affligeant dans cette affaire, c’est pour le contrôleur  de ne pas être passé tout d’abord par un rappel à l’ordre auprès des jeunes écoliers fautifs et de les prévenir que lors d’un prochain contrôle, ils risqueront d’avoir une amende pour défaut de titre de transport. Un travail éducatif des parents face à ces enfants la plupart traumatisés par le montant des amendes, peut aussi être nécessaire pour faire prendre conscience à des jeunes enfants, que la vie collective impose des règles qu’il faut respecter.

La deuxième situation concerne celle des consultations médicales qui ne sont pas honorés ni le plus souvent décommandés par des patients plus ou moins négligents. Le syndicat des médecins libéraux s’insurge face à de telles pratiques et propose même de taxer les personnes coupables de telles incivilités.

Une récente étude réalisée ces derniers auprès d’environ 2000 médecins libéraux, met clairement en évidence qu’en moyenne ces praticiens perdent deux heures par semaine en raison de rendez-vous non décommandés. Cela constitue pour eux un manque à gagner et une désorganisation des consultations, qui généralement sont attribuées au quart d’heure près.

Cette situation se développe malheureusement de plus en plus depuis ces dernières années et prouve une fois de plus les incivilités grandissantes du public vis-à-vis des professionnels de la santé.

Cela peut arriver à chacun d’entre nous de prendre un rendez-vous auprès d’un membre du monde médical et de se retrouver le jour venu face à un imprévu, qui ne permet plus de respecter l’engagement pris. Ou bien encore d’avoir oublié une fois de se rendre à un rendez-vous, compte tenu du fait qu’il a été pris très longtemps à l’avance et qu’on ne s’en souvenait plus. Mais la moindre des choses par respect et par simple politesse, est  de prévenir soit pour annuler soit pour s’excuser, cela paraît tout à fait logique et fait partie du savoir vivre inhérent à la vie en société.

Faut-il pour autant sanctionner financièrement de tels manquements ? N’est-il pas possible de mettre en place via le Ministère de la santé, des campagnes d’information rappelant les obligations de base des patients envers le personnel de professions de santé ?

Ce sont deux cas de société parmi tant d’autres qui montrent bien que la société actuelle  est constamment en perte de valeur.