Affaire Tapie et indépendance de la justice.

 Tous les gouvernements prétendent respecter l’indépendance de la justice, qu’ils soient de droite ou de gauche. Au regard de l’affaire Tapie, on est en droit d’en douter. Sans pour autant connaitre les tenants et les aboutissants de cette affaire plutôt embrouillée, on peut constater que la justice ne se comporte pas de la même façon sous la droite que sous la gauche.

Quand François Bayrou a été pratiquement le seul à dénoncer ce scandale, il a été débouté : la justice à l’époque semblait n’avoir rien à redire à l’arbitrage rendu en faveur de Bernard Tapie. Maintenant que la gauche est au pouvoir, l’attitude est radicalement inverse. Si madame Lagarde a été épargnée, on peut penser que François Hollande y est pour quelque chose : il ne faut pas inquiéter la directrice du FMI. Après l’affaire DSK, ça serait un peu trop. C’est quand même de la justice à la tête du client : Stéphane Richard est mis en examen mais pas sa supérieure hiérarchique de l’époque, cherchez l’erreur !

Le motif de mise en examen, « escroquerie en bande organisée », prête plutôt à sourire mais qu’on ne s’y trompe pas, il y a un objectif clair là-dessous : atteindre Nicolas Sarkozy. Mettre l’ancien président hors d’état de « nuire », alors qu’il annonce son envie de revenir, voilà la bonne idée ! Ça n’a pas marché dans l’affaire Bettencourt, essayons du côté de Tapie. On peut supposer qu’en effet Nicolas Sarkozy est pour quelque chose dans la décision scandaleuse d’indemniser très généreusement son « ami Nanard », mais s’il y a eu des irrégularités, il aurait fallu les dénoncer à ce moment-là. Il serait regrettable que ce soient des lampistes qui paient comme ça en prend le chemin.  

On n’est pas au bout de nos surprises, Claude Guéant risque d’être le prochain sur la liste. Ça chauffe pour lui en ce moment ! 

Comme le fait remarquer François Bayrou, toutes ces affaires n’auraient pas lieu d’être si le pouvoir n’était pas dans les mains d’un seul homme. J’ajouterais que si la justice était réellement indépendante, il n’y aurait pas d’affaire d’état.