Présentée comme essentielle pour la qualité de l’enseignement , la réforme de la formation des maîtres s’avère un échec et un gâchis tant humain que budgétaire.Epinglée par la Cour des Comptes , elle s’avère un mauvais point au bilan du quinquennat.

Présentée comme essentielle tant du point de vue budgétaire que du point de vue des résultats de formation des maîtres la Mastérisation n’atteint pas les buts fixés, voire même amplifie le phénomène de nivellement par le bas entâmé depuis des années au nom d’économies budgétaires et humaines.

 

La Cour des Comptes ne s’y est pas trompée.Cette réforme , même si elle partait d’une constatation pratique, à savoir justement le manque de pratique des enseignants au sortir des IUFM, se heurte à l’excès contraire , manque d’organisation sur le terrain , manque d’heures pour préparer les jeunes enseignants et donc manque d’expérience ce qui amplifie les difficultés dans les zones déducation prioritaires ou à risques. 

 A la rentrée 2010, finis les Instituts de Formation des Maîtres, bienvenue l’élévation du niveau de recrutement tant des Maîtres que des professeurs du 1er et du 2nd degré. Bienvenue également l’apprentissage direct devant les élèves plutôt que la théorie sur les bancs  de l’IUFM.

Malheureusement , cette ambition est loin d’être atteinte.C’est un échec cuisant et retentissant et de surcroît (et ce n’est guère un honneur) pointé amplement ainsi par le Rapport annuel de la Cour des Comptes. Ainsi, non seulement le gain financier apporté par la réforme est  un leurre mais de plus en raison des difficultés d’installation des tutorats par les enseignants chevronnés (d’où dégagement d’heures) et de la mise en place des heures d’apprentissage in situ des jeunes enseignants. La Cour pointe "la carence des outils de suivi et de pilotage". De plus , la meilleure formation qui devait en découler devient un manque cruel de formation en totale déconnexion avec la loi d’orientation de 2005 ,  le fameux socle commun de connaissance dans ces conditions se vide de tout contenu car les enseignants se voient incapable de pourvoir à l’appréhension de l’hétérogénéité des élèves et de s’y adapter.

Une réforme appliquée à la va vite pour pallier aux suppressions de postes dans l’Education Nationale et qui en fait creuse un peu plus les inégalités rencontrées sur le terrain dans l’Ecole Républicaine au nom de l’économie budgétaire mal ficelée.

 

Pourquoi ne pas faire comme en Angleterre avec les écoles dites libres , ce qui pousse raisonnablement l’autonomie des écoles et en même temps permet aux élèves de s’en sortir??? Un exemple à méditer.

 

Sources LES ECHOS, LE MONDE,