Vulgariser « l’information verte »

 Le philosophe et professeur à l’Institut d’urbanisme de Paris,Thierry Paquot , résume assez bien la problématique "verte".En effet, à force de parler "vert" on n’identifie plus réellement la notion d’écologie et surtout d’éco-urbanisme. Ce à travers plusieurs points qui seront essentiels sous peu en matière de ville. 

Il n’y a en fait pas de ville idéale en matière de développement durable. Chacune est différente et doit composer avec son site, son histoire environnementale, ses conditions socio-économiques..Il vaut mieux, en fait,parler de ville "responsable" c’est à dire soucieuse de répondre à la question environnementale (pic pétrolier, réchauffement climatique et raréfaction des matières premières et de certaines sources d’énergie).Dans le cadre d’une économie de marché toujours prégnante,elle doit composer entre le "toujours plus" inhérente au capitalisme,et le "toujours mieux" des écologistes.Cette position est instable et à vrai dire difficilement tenable à long terme.L’information verte n’est pas assez vulgarisée ou alors elle l’est mal.Nous sommes au début d’une prise de conscience, qui restera inégale encore bien longtemps,avec des gens rétifs à tout changement de mode de vie, et d’autres , plus militants, qui expérimenteront de nouvelles manières de vivre.

Seule une volonté politique peut déclencher une prise de conscience qui va réorienter à son tour l’urbanisme et les modes de vie, en tenant compte de l’impératif environnemental.Loin de l’idée d’une espèce de "terrorisme écologiste",l’écologie n’est pas qu’une série de contraintes, elle est un art de vivre mais mal explicité.

Dans ce sens, il convient de décentraliser et responsabiliser simultanément,d’où l’idée d’une démocratie plus participative, d’une citadinité plus effective (au lieu de la mollesse citoyenne actuelle), qui parte des habitants,y compris enfants et adolescents.Notre culture politique repose sur la représentation et pas sur l’engagement citoyen , en d’autres termes ce qui tombe d’en haut vers le bas et non le mouvement inverse, nous sommes tous acteurs et non passifs.

La politique , c’est la vie de la cité, quelle que soit sa forme et la taille de sa population.Les discours électoraux actuels ne l’évoquent même pas et ceci est plus que regrettable.Partir des attentes , toutes différentes, et aussi et surtout des idées et des actions des habitants, revient à donner à la vie de la cité sa singularité et sa créativité.L’écologie au quotidien c’est aussi cela,l’implication du citoyen.

 

Source: Le Monde.