Si l’on s’en tient à la gloutonnerie dont avait fait preuve en 2007 Nicolas Sarkozy en majorant de 170% son salaire, on peut penser que Joris Hébrard, nouveau maire FN du Pontet a fait preuve de retenue en s’accordant la modique augmentation de  40 % . A salaire gratifiant, travail conséquent  : en effet pour faire bonne figure auprès de ses électeurs, le maire fraîchement élu, désireux de réduire la dette de sa ville, s’est aussitôt empressé d’annoncer l’application d’une de ses promesses phares qu’est la suppression de la gratuité de la cantine scolaire pour les plus démunis. 

Une mesurette aux retombées insignifiantes sur le déficit budgétaire mais qui toutefois aura le mérite de responsabiliser certains parents devenus démissionnaires. Prendre en charge à des tarifs préférentiels la cantine de sa progéniture quand de surcroît on est bénéficiaire d’allocations ne devrait pas à priori relever de l’exploit. A moins que certaines largesses de l’Etat Providence, au goût de rouille, n’aient fini par transformer  certains en paniers percés, incapables de subvenir à leurs besoins les plus élémentaires…

On a connu des cas d’une toute autre teneur : armés d’une volonté d’acier, nombre de parents, partis de rien, se sont battus contre vents et marées avant de s’en sortir haut la main sans même effleurer la moindre case du type assistanat, transmettant au passage le goût de l’effort. Désormais galvaudé, cet assistanat est devenu synonyme de corrupteur de destruction massive ; il fait mallheureusement de plus en plus d’émules auprès des profiteurs les plus futés  alors qu’il  devrait être réservé exclusivement  à des cas répondant à des critères sérieux. 

Ainsi ce maire fera d’une pierre deux coups à travers cette initiative : combattre le mal par le mal sans pour autant laisser des parents sur le carreau, dans l’unique espoir de  tenter d’enrayer  ce relâchement devenu tendance ; apaiser le climat ambiant où la stigmatisation des plus démunis est devenue notre défouloir de prédilection ! 

Force est de reconnaître toutefois la grossière erreur de ciblage dans cette démarche aux relents démagogiques censée parer au plus pressé : pallier au déficit à tout prix consisterait plutôt à dénicher les véritables professionnels du vol à main désarmée des  caisses publiques ; ces escamoteurs qui ont tout d’une persona grata sont bien plus difficilement décelables tant qu’on ne se donne pas vraiment des moyens d’une toute autre ampleur. 

A l’heure où tombe l’annonce de la fermeture des vannes pour les 65 démunis du Pontet, Joris Hébrard, trente et un ans, qui travaille dans le paramédical, propriétaire accessoirement d’une  grosse Mercédès, (et non de de vélos comme la Garde des Sceaux)aurait mieux fait par décence de ne pas se servir des deniers publics pour engranger mille euros supplémentaires par mois. Histoire d’exemplarité.