Tout ne va pas si mal en Grèce. Alors que le bilan de ses jeux olympiques laisse penser que son organisation aura alourdi la dette extérieure grecque de près de 3 %, le club de football Olympiakos du Pirée va encore creuser le déficit commercial du pays en renégociant, à la hausse pour son buteur, le contrat du joueur international algérien Rafik Djebbour.
Le pain manque en Grèce, mais pas les jeux. Le club de foot Olympiakos, dont l’entraîneur est un Espagnol, Ernesto Valverdé, veut payer davantage son buteur favori, l’Algérien Rafik Djebbour. Il s’est bonifié en jouant d’abord pour d’autres clubs grecs, tels Ethnikos Asteras, Atromitos, Panionios ou AEK Athènes.
L’optimisme était aussi au rendez-vous du colloque Capital Link à New York, lors du 13e forum des investisseurs en Grèce. 832 participants, dont beaucoup de Grecs ayant fait le voyage, et Arianna Huffington, du Post homonyme (bientôt en France avec LePost.fr), qui a vanté l’esprit de résistance des Grecs. Il a beaucoup été fait état de l’esprit d’entreprise des armateurs grecs (qui ne payent aucun impôt et sont le plus généralement luxueusement installés à Londres).
À ce forum, Citigroup, JP Morgan, Merrill Lynch, Morgan Stanley, HSBC, et tant d’autres étaient représentés, ainsi qu’Axia Ventures group, avec bien sûr the Hellenic American Bankers Association.
Comme l’a proclamé le Premier ministre Lucas Papademos lors de ses vœux pour 2012, « les sacrifices que nous avons fait jusqu’à présent ne l’auront pas été en vain. ». Effectivement, il y a déjà des bénéficiaires présents et à venir. C’est pour saluer ces nouveaux bénéficiaires en vue qu’il a ajouté aussitôt : « Nous devons poursuivre nos efforts avec détermination. ».
Un sondage aurait établi que huit Grecs sur dix sont favorables à la poursuite de la participation à la zone euro. Il faut dire que le directeur de la banque centrale grecque prévoit une dévaluation de 60 à 70 % en cas de retour aux drachmes. Cela peut doucher certaines velléités.
Certes, environ un millier de Grecs perdent leurs boulots chaque jour, mais cela devra forcément cesser. Il y en a déjà eu 350 000 du secteur privé en 2011 à se retrouver sans travail, et environ 30 000 fonctionnaires se sont retrouvés au chômage technique. De quoi avec des stades pleins si ces chômeurs consentent à taper dans leurs petites économies.
Et puis, l’organisation d’élections générales, prévues pour avril 2012, devrait apporter des fonds aux chaînes de radio et télévision, aux imprimeurs, aux fabricants de gadgets chinois locaux.
Malheureusement, tous les jeux ne profitent pas de cette relative embellie : les casinos grecs sont de moins en moins bien fréquentés, avec une chute continue depuis 2008. C’est fort dommage puisqu’ils reversent entre 20 et 33 % de leurs gains, enfin, sur le papier, à l’État grec. En revanche, les paris en ligne, aussi naguère encouragés qu’en France par le ministre Éric Woerth, gagnent du terrain, ainsi que les paris clandestins.
Mais avec un peu de chance, les Grecs continuant à émigrer, mais rapatriant quelques fonds en Grèce pour aider leurs familles restées au pays, la Grèce ne manquera pas de footballeurs étrangers ni de conseillers en investissements extérieurs. Tant qu’ils n’exigeront pas d’être payés en dollars, roubles, yens ou autres devises, tout ira bien pour la Grèce. En voilà une fort bonne nouvelle…
En revanche le club grec PAOK risque de céder Dimitris Salpigidis au club américain des Chicago Fire.
En 2011, 2 500 Grecs ont émigré en Australie et il y a 40 000 autres candidats au départ recensés par l’ambassade australienne à Athènes.
Le foot le grand gagnant de l’euro collapse
L’ Euro : la valise de l’UE sans poignée fète ses dix ans d’échecs.
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