Le gouvernement tunisien a, ce vendredi matin, déclaré non grata une mission conduite par Michel Tubiana, président d’honneur de la Ligue des droits de l’homme (LDH) française et par Amina Bouayach, présidente de l’organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH). Fort du satisfecit que vient de lui octroyer l’ONU en matière de droits de l’homme (un satisfecit jugé « grotesque » par les ONG des droits de l’homme), le régime de Zine Ben Ali considère qu’une telle mission est sans objet: tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Régulièrement averti de leur présence imminente, le ministre de l’intérieur, Rafik Belhaj Kacem, a officiellement signifié par avance à la fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) que les deux défenseurs mandatés feraient l’objet d’une mesure de refoulement, si d’aventure ils se rendaient en Tunisie.
De nombreux précédents
Le pouvoir est coutumier du fait. Par le passé, Patrick Baudouin, ancien président de la FIDH, Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, Jacques de Barrin, ancien chef de rubrique au journal Le Monde avaient tour à tour été refoulés à leur arrivée à l’aéroport de Tunis-Carthage. Venu couvrir pour le quotidien Libération le Sommet mondial de l’information, abrité en 2005 par Tunis sous l’égide de l’ONU, le journaliste Christophe Boltanski [actionnaire de Rue89, ndlr] avait, lui, été autorisé à franchir la frontière, avant d’être victime d’une agression sauvage en plein Tunis, sous le regard de policiers en faction. L’instruction de l’affaire est bien sûr « en cours« .
Présidente en exercice de la FIDH, Souheir Belhassen déplore que « la société civile soit réduite dans ce pays à défendre, non pas les droits humains d’autrui, mais uniquement son propre droit d’exister« . Elle rappelle que la ligue tunisienne (LTDH), doyenne de ses consoeurs d’Afrique et du monde arabe, voit « ses activités paralysées depuis huit ans!« . Militante de toujours, elle est pour sa part la cible d’une campagne haineuse, diligentée par une presse locale, habituée à s’en prendre avec des accents nauséabonds à ce qui dérange l’ordonnancement parfait de la propagande. A cet égard, le mot d’ordre est simple : « Qui n’est pas avec nous est contre nous« .
Avec l’accord tacite de l’Union européenne, qui fait litière de sa propre ligne directrice des rapports euroméditerranéens prétendument fondés sur le respect des droits de l’homme, l’autoritarisme de M. Ben Ali a de beaux jours devant lui.
Source Rue89 Par Wicem Souissi | journaliste | 18/04/2008
Le gouvernement tunisien a, ce vendredi matin, déclaré non grata une mission conduite par Michel Tubiana, président d’honneur de la Ligue des droits de l’homme (LDH) française et par Amina Bouayach, présidente de l’organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH). Fort du satisfecit que vient de lui octroyer l’ONU en matière de droits de l’homme (un satisfecit jugé « grotesque » par les ONG des droits de l’homme), le régime de Zine Ben Ali considère qu’une telle mission est sans objet: tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Régulièrement averti de leur présence imminente, le ministre de l’intérieur, Rafik Belhaj Kacem, a officiellement signifié par avance à la fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) que les deux défenseurs mandatés feraient l’objet d’une mesure de refoulement, si d’aventure ils se rendaient en Tunisie.
De nombreux précédents
Le pouvoir est coutumier du fait. Par le passé, Patrick Baudouin, ancien président de la FIDH, Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, Jacques de Barrin, ancien chef de rubrique au journal Le Monde avaient tour à tour été refoulés à leur arrivée à l’aéroport de Tunis-Carthage. Venu couvrir pour le quotidien Libération le Sommet mondial de l’information, abrité en 2005 par Tunis sous l’égide de l’ONU, le journaliste Christophe Boltanski [actionnaire de Rue89, ndlr] avait, lui, été autorisé à franchir la frontière, avant d’être victime d’une agression sauvage en plein Tunis, sous le regard de policiers en faction. L’instruction de l’affaire est bien sûr « en cours« .
Présidente en exercice de la FIDH, Souheir Belhassen déplore que « la société civile soit réduite dans ce pays à défendre, non pas les droits humains d’autrui, mais uniquement son propre droit d’exister« . Elle rappelle que la ligue tunisienne (LTDH), doyenne de ses consoeurs d’Afrique et du monde arabe, voit « ses activités paralysées depuis huit ans!« . Militante de toujours, elle est pour sa part la cible d’une campagne haineuse, diligentée par une presse locale, habituée à s’en prendre avec des accents nauséabonds à ce qui dérange l’ordonnancement parfait de la propagande. A cet égard, le mot d’ordre est simple : « Qui n’est pas avec nous est contre nous« .
Avec l’accord tacite de l’Union européenne, qui fait litière de sa propre ligne directrice des rapports euroméditerranéens prétendument fondés sur le respect des droits de l’homme, l’autoritarisme de M. Ben Ali a de beaux jours devant lui.
Source Rue89 Par Wicem Souissi | journaliste | 18/04/2008
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