Le journalisme, une profession sinistrée, inutile, dangereuse… ?

Deux faits divers coup sur coup, dont Reporters Sans Frontières, sponsorisé par la CIA, se moque éperdûment, parce qu'ils concernent ses petits amis américain et israélien : Fadel Chaana, journaliste de l'Agence de Presse Reuters, est assassiné par l'Armée d'occupation Israélienne; Le photographe de l'Associated Press Bilal Hussein est remis en liberté par l'armée américaine le 16 avril, après deux ans de détention sans inculpation, à Bagdad.  L'armée américaine l'avait accusé d'entretenir des liens avec l'insurrection irakienne, mais elle a déclaré lundi dans un communiqué qu'il n'était plus considéré comme une menace. Si vous préférez, on s'est arrangé pour l'empêcher de travailler, afin qu'il ne soit pas un témoin gênant des exactions… 

 http://chahid.over-blog.com
Bilal Hussein n'entretenait des liens avec l'insurrection irakienne que dans le cadre de son travail. Son "crime" ? Exercer honnêtement son métier; un bon journaliste doit s'immerger dans le sujet qu'il étudie. Et c'est justement ce dont ne veulent pas les Américains, sans que Ménard ne s'en soucie d'ailleurs le moins du monde, puisqu'il est l'homme de Washington, un simple instrument au service de l'impérialisme occidental.

Et c'est exactement ce que faisait Fadel Chaana lorsqu'il a été assassiné :  Il prenait des risques pour nous montrer la réalité telle qu'elle est, face au char israélien qui l'a lâchement abattu. Alors, je pose la question : Est-ce qu'il est possible, aujourd'hui, d'exercer normalement son métier de journaliste ? Ou ce travail n'est-il possible que normalisé, au service des Puissances en place, le journaliste n'étant, dans ce cas, qu'un simple exécutant d'une politique dictée à l'avance, aseptisée, orientée, tronquée – au service du libéralisme financier occidental ?

Il n'est pas normal, il est scandaleux, que celui qui fait normalement son métier d'informateur, soit perçu comme un gêneur – à éliminer éventuellement, en tous cas à écarter, à éloigner.

A quoi sert le journaliste aujourd'hui, s'il est seulement là pour mettre en valeur l'idéologie libérale, les gouvernants, les industriels de la mort, et, le cas échéant, masquer les vrais enjeux, atténuer ou dissimuler les erreurs, gommer les conséquences des mesures mises en place ? Quand le journaliste fait son travail, quand il est témoin, ou quand il faut preuve d'esprit critique, on l'écarte, on l'élimine, ou on l'ignore superbement, comme Thierry Meyssan. Gêneur non, soumis oui. 

Mais alors, si le journaliste est seulement là pour justifier, pour être un faire-valoir, disons-le, pour faire de la propagande, comme sur FR2, Europe N°1, TF1, la V etc, quelle est son utilité ? Son rôle se borne-t-il à réécrire des communiqués, à présenter l'info qu'on prépare à son intention ? Dans ce cas, ne soyons pas surpris si la profession est déconsidérée. Les journalistes d'investigation ou les grands reporters  qui prennent des risques pour, courageusement, montrer, dire, dénoncer, démasquer, raconter ce qu'ils ont vu, rapporter ce qu'ils ont entendu – sont-ils des espèces en voie de disparition ? La vérité n'est-elle plus un idéal à atteindre ?

Alexandre Adler, celui-là même qu'on nous présente comme un analyste pénétrant, un géo-politicien averti, est-il donc le modèle qu'on prétend nous imposer ? Alors qu'en réalité il n'est là que pour servir la grande cause qui lui est chère, liée à son origine, et toutes ses soi-disant analyses objectives sont là pour mettre en valeur l'Occident judéo-chrétien, ôtant précisément toute crédibilité à ses interprétations ! Les néo-cons pourraient parfaitement se reconnaître dans ses positions. Au lieu d'être impartial, Adler est toujours indulgent envers les Anglo-Saxons et les Israéliens, et ambigu envers les Musulmans ! Où est donc la neutralité qui est l'apanage du vrai journaliste ? En fait, cet homme adulé ne vaut pas mieux que Ménard. Tous deux sont finalement les chantres du libéralisme occidental, et c'est précisément pour cela qu'ils sont encensés par les médias moutonniers et serviles.

Il serait temps de poser une fois la question : Quel est le rôle du journaliste aujourd'hui ? Quelle est sa fonction ? Sinon, nous risquons de voir un jour disparaître cette belle profession, initialement destinée  à informer le public, au profit de propagandistes purs et durs, chargés de nous asséner leurs armes de désinformation massive.

Parce que je suis journaliste, parce que j'aime ce métier, je ne me résigne pas à voir disparaître cette profession, dans les faits, et même dans l'estime de nos concitoyens.

Et je pose cette question à mes confrères et à mes conseurs : Quelle conception vous faites-vous de votre métier ? Je vous accuse, bien malgré vous souvent, de faire le jeu de la mafia qui ravage la planète par ses choix, par ses décisions, par ses projets (conduisant à des émeutes universelles de la faim, à la division des peuples entre eux, à la destructuration des sociétés, à la mise à mort de populations notamment du Tiers-Monde, mais aussi des classes moyennes, des solidarités entre les individus, des idéaux, des valeurs éprouvées  par le temps …  et bientôt à des guerres de civilisation ou préventives monstrueuses, via l'OTAN, ce bras armé de l'Amérique qui a perdu la raison) !

Parce qu'en servant cette mafia au sommet de la planète, cette nébuleuse de grands financiers ou de grands industriels le plus souvent de la mort (groupes militaro-industriels, multinationales alimentaires, chimiques, du pétrole, du nucléaire…), tous ces prédateurs et va-t-en guerre – vous êtes de ce fait complices des ennemis de l'humanité ! Votre pouvoir est immense ! C'est celui des mots, des images, qui asservissent les consciences et les neutralisent, les mettent hors d'état de voir, de prendre conscience des périls, de se révolter, de se libérer des jougs abominables qui pèsent sur elles, sur la vie de chacun !

Oui, je vous accuse, si vous vous pliez à ces jeux infâmes de manipulation, de désinformation, d'être les propagandistes de ces idéologies de mort, qui ne profitent au final qu'à une toute petite  poignée d'individus !

Consoeurs, confrères, resaissisez-vous, ne vous prêtez plus à cette gigantesque manipulation de nos vies ! Regroupez-vous, faites entendre votre voix, votre désaccords, reclamez la liberté, la liberté d'informer, la liberté de faire votre travail en toute indépendance, en dehors de toute pression !

Il y va de votre image, de votre honneur, de l'avenir de vos enfants, de l'avenir commun de l'humanité !

Eva, journaliste résistante à la désinformation et à la manipulation.
http://r-sistons.over-blog.com

TAGS : Adler, Ménard, FR2, la V, Europe N°1, TF1, Anglo-saxons, Israéliens, Américains, CIA, Occident, Thierry Meyssan, libéralisme financier, désinformation, médias, journalistes, Bilal Hussein, Fadel Chanaa…

8 réflexions sur « Le journalisme, une profession sinistrée, inutile, dangereuse… ? »

  1. Le Français est par nature tres conformiste,égoiste et anti-solidaire!!! Malgré ses apparences question d’experiences !!!
    Bonsoir Eva.
    J’adore ta verve,toujours combative,perspicace mais tout comme ma pomme nous sommes en voie d’extinction.
    Malgré toutes les vicissitudes que nous traversons,j’ai là nette sensation que ce pays est l’enfer pour toutes celles et ceux qui ont des âmes dites pures!!!Et le Français est bien trop stupide pour se préoccuper de son prochain,de son avenir qu’il maitrise de moins en moins.Rappel toi Eva le label bleu,blanc,rouge est une appellation pour petits bourgeois conservateurs!!!
    Te souviens tu de ce petit auteur et de sa petite philosophie???
    L’ignorance mène à la bêtise respective pour malheureusement et majoritairement être le berceau de l’humanité. P.olivier année 1997.
    Plus rien ne peut évoluer dans le bon sens dorénavant.Tu luttes a ta façon,de meme pour moi jusqu’à mon dernier souffle car de toutes manières ;ce foutu monde a besoin de nous afin de bousculer l’ordinaire.
    A plus Eva,fous toi des branques qui te jugent comme j’ai pu le lire sur ce site.
    Bye,amicalement. HASTA LA VICTORIA SIEMPRE!!!

  2. On tue l’innocence,on tue le porteur de vérité,on tue la liberté d’expression et d’opinion!!!
    Bonsoir chère Eva.
    Je te colle un texte d’Alpha Blondy.J’ai eu du mal a trouver ces paroles car de plus la censure fait rage sur le web.J’ai même le sentiment qu’internet deviens un instrument de contrôle pour les états policiers,tout comme le notre.Cela deviens galère de pouvoir s’exprimer!!!

    Artiste: Alpha Blondy
    Chanson: Journalistes En Danger (Démocrature)

    Au clair de la lune
    Mon ami ZONGO
    Refusa de bâillonner sa plume
    Au Burkina Faso
    Et Zongo est mort brûlé par le feu
    Que justice soit faite pour l’amour de Dieu

    La démocratie du plus fort est toujours la meilleure
    C’est comme ça
    La démocratie du plus fort est toujours la meilleure
    Ça se passe comme ça
    La démocratie du plus fort est toujours la meilleure
    C’est comme ça
    La démocratie du plus fort est toujours la meilleure
    Ça se passe comme ça

    Entre le marteau et l’enclume
    Les plumes se barricadent derrière leur UNE
    La liberté y a laissé des plumes
    Journalistes incarcérés…
    Journalistes assassinés…
    Les voix des sans voix tuées
    Tout ça doit changer
    La démocratie du plus fort est toujours la meilleure
    C’est comme ça
    La démocratie du plus fou est toujours la meilleure
    Ça se passe comme ça

    Les gouvernants font la pluie et le beau temps
    Le peuple meurtri fait semblant d’être content
    Une rafale de mitraillette balaya le président
    C’est un regrettable accident
    Le même rituel sanglant
    Autant en emporte le vent
    Le sang appelle le sang

    Certains chefs d’Etat se prennent pour des rois
    Des roitelets plus royalistes que le roi
    Ils ont la boulimie du pouvoir
    Et ça, il faut le savoir
    Et ça, il vaut mieux savoir

    La démocratie du plus fort est toujours la meilleure
    C’est comme ça
    La démocratie du plus fort est toujours la meilleure
    Ça se passe comme ça
    Au clair de la lune mon ami ZONGO
    Paroles Mania
    Etre journaliste,c’est avant tout être porteur de vérité,de sincérité,hélas peu de journalistes savent encore là ramener et c’est compréhensible.Et peu de journalistes sont
    impartiales ,a la botte de leur boutique donc patron,c’est le ressentir que j’ai de la presse actuelle.Cette sensation que l’on balance a la une des gros articles pour mieux captiver l’œil du lecteur et pendant ce temps les plus grandes fumisteries s’accomplissent dans l’ombre.
    Bye Eva.Je repasserai sur ta rubrique,a plus LE RÉVOLTÉ, amicalement Pascal.

  3. Jean François Kahn a traité de ce sujet, la pensée unique des journalistes dans un exemplaire de Marianne.

    La bien pensence des donneurs de leçons.

  4. Il s’agissait d’un article que j’ai lu dans le journal papier ll y a un an ou deux.

    Il valait le coup.

    Donc je suis désolé il n’y a pas de lien.

    jean François Kahn prend souvent les idées à contre courant. je ne suis pas toujours d’accord avec ses analyses mais je crois qu’il est honnête. (en tout cas plus que certains autres)

  5. On ne peut pas être parfait.

    C’est ce que je me dis en me rasant tous les matins. ( Je plaisante, je ne me rase que lorsque je travaille)

    Aimablement

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