Cahuzac : la piste des labos et des complices

Jérôme Cahuzac a démissionné, mais en fait il n’aurait jamais dû être nommé. Ce du fait d’une disposition de 1993 interdisant à tout médecin de recevoir des avantages, quels qu’ils soient, « sous quelque forme que ce soit », provenant d’entreprises fournissant des produits couverts par la sécurité sociale. Le communiqué du procureur, qui évoque bien évidemment aussi la présumée existence d’un compte à l’étranger, soulève clairement ce point (« perception par un membre d’une profession médicale d’avantages… »), connu de tous de longue date en ce qui se rapporte à l’ex-ministre du budget.

Mediapart revient sur le volet du cabinet Cahuzac Conseil, qui, selon un témoin, expliquerait l’origine des sommes présumées placées à l’étranger par l’ex-ministre du Budget.

Le cabinet Cahuzac Conseil a été monté en 1993, année où une loi visait les fameux avantages consentis aux médecins par des laboratoires : cadeaux promotionnels tels de simples stylos, certes, mais aussi voyages, présence rétribuée à des conférences ou colloques, &c. Cahuzac Conseil est allé au-delà. Dès sa première année d’exercice, le cabinet réalisait un chiffre d’affaires approchant de très près les deux millions de francs.

La carrière ministérielle de Jérôme Cahuzac a débuté en 1988 en tant que conseiller en charge des médicaments et des équipements hospitaliers auprès de Claude Évin, ministre de la Santé, sous le gouvernement Rocard. Il occupera le poste quatre ans.

« À l’époque, beaucoup de dossiers étaient tranchés au niveau du cabinet, à l’occasion de deals politiques (tel labo s’engageant par exemple à créer une usine dans telle circonscription électorale),  » rapporte Mediapart.

Retourné à la vie « civile », Jérôme Cahuzac montera son cabinet en marge de sa clinique de chirurgien capilliculteur. Il le mettra en sommeil en 1997, devenant député. Lorsqu’il sera désigné, avec l’assentiment du gouvernement Juppé et de l’Élysée, à la tête de la commission des Finances, le cabinet n’avait plus d’activité.

Jérôme Cahuzac a travaillé pour le compte de Pfizer et d’Innothera. En fait, « travailler » est un bien grand mot. Il s’agissait de puiser dans son carnet d’adresses et de régaler, d’une manière ou d’une autre, en notes de frais. Jérôme Cahuzac était aussi l’un des chevau léger de Daniel Vial, dont le cabinet avait autant ses entrées au ministère de la Santé que ceux de Bouygues dans divers ministères (Justice, Défense…) pour favoriser des projets immobiliers (tribunal de Paris, Pentagone à la française) qui défrayent la chronique et font les choux gras du Canard enchaîné.

Le Thothema, à base de fer, manganèse et cuivre, et surtout de saccharose en ampoules, d’Innotech, n’a été déremboursé par la Sécu qu’en 1994. Son prix est désormais libre. À l’époque, le patron du laboratoire, Arnaud Gobet, mettait son yatch de 37 mètres gracieusement à la disposition du médecin.

Philippe Labro, pour Le Point, pose la question cruciale : « On ne savait donc rien ? Personne ne s’était donc interrogé sur le passé de cet homme ? ». Bien évidemment, si, puisque tout futur ministre voit son passé scruté avant que l’annonce de sa nomination soit faite.

On savait en tout cas pour Cahuzac Conseil. Et cela aurait dû suffire…

La police a aussi entendu à Annecy un banquier genevois, rapporte Le Monde. Il ne dispose pas de preuves sur l’existence d’un compte au nom de Cahuzac, de sa clinique, ou d’un tiers, mais connaissait les méthodes d’Hervé Dreyfus, le gestionnaire de fortune de Jérôme Cahuzac. C’est lui qui a identifié la voix d’Hervé Dreyfus sur le fameux enregistrement en tant qu’interlocuteur de Cahuzac. Lequel Dreyfus est suspecté d’avoir placé l’argent des laboratoires, voire celui de prestations payées de la main à la main à la clinique (d’autres témoignages en ont fait état), chez ce qui allait devenir la banque de Dominique Reyl, demi-frère de Dreyfus, mais qui travaillait à l’époque avec l’UBS.

« Hervé Dreyfus était le porte-valises de Reyl à Paris, » a déclaré ce témoin au Monde. Reyl ouvrait des « comptes maîtres » pour les clients rabattus par Dreyfus, dont certains à l’UBS. On peut aussi ouvrir un compte en Suisse (ou dans un paradis fiscal) via une société d’assurance-vie luxembourgeoise. Reyl a ensuite fait migrer les comptes de ses clients vers Singapour, plus sûre.

Marc D., chargé de comptes à Singapour, plusieurs fois mentionné par Mediapart dans ses articles, est peut-être la seule personne susceptible d’établir l’existence d’un compte composé notamment de fonds profitant à Jérôme Cahuzac.

Ce dernier peut donc encore démentir sans trop craindre de voir une accusation formelle, forte d’un numéro de compte, lui être opposée. Mais l’enquête devrait pouvoir établir que des fonds n’avaient pas été déclarés au fisc. Si l’ex-ministre n’a pas encore déposé plainte contre Mediapart (comme il l’avait annoncé), il a toute latitude pour le faire, les articles autrefois incriminés, pouvant donner lieu à prescription, ayant été suivis de tant d’autres.

« Je poursuivrai tous ceux qui reprendront cette calomnie gravement diffamatoire et qui porte atteinte à mon honneur », twittait J. Cahuzac dès le 4 décembre dernier. Cela ne faisait pas beaucoup de monde jusqu’à la semaine dernière (peut-être Sud Ouest ou Lyon Capitale, même pas Come4News qui répète que, sur le volet évasion fiscale, en tout cas via l’étranger, J. Cahuzac reste présumé innocent), mais depuis sa démission, et la nomination des juges Roger Le Loire et Renaud Van Rymbeke (hélas sollicités par tant d’autres dossiers lourds et chronophages), cela pourrait évoluer.

L’intéressé sera convoqué par les juges, mis devant des pièces comptables, des déclarations fiscales, de patrimoine.

Fabrice Arfi a considéré que « dans la plupart des affaires qu’on a révélées, il y a une sorte de stratégie (…) de l’isolement de Mediapart auprès de l’opinion et des autres médias ». On l’a encore vu hier, mais les autres médias ne pourront ignorer longtemps les relais d’opinion que sont les abonnés de Mediapart. Ivan Rioufol, du Figaro, s’y exerce encore. Les commentaires sur son billet devraient lui faire comprendre que, sauf à apporter des éléments qui ne sont pas du blabla, on ne va pas longtemps à l’encontre des sentiments et perception d’un lectorat sans se discréditer. Il ne convainc plus que ceux qui l’étaient d’avance et le resteront mordicus : certes l’affaire Cahuzac n’est pas l’affaire Dreyfus (Mediapart étant accusé de tous les maux), mais les mêmes phénomènes se constatent. On avait dit à l’époque que même innocent, Dreyfus aurait dû avouer pour sauver l’honneur de l’armée, on avance à présent que, même sûr des faits, Mediapart devrait mettre la clef sous la porte pour rasséréner la profession et alléger le climat politique. Belles mentalités !

En fait, Roufiol croit se faire la voix de ceux qui aimeraient bien placer de l’argent à l’étranger, et il en récolte la chaleureuse approbation. Il faudrait peut-être que ce type de presse se rende compte que même l’entreprise Vatican a compris que, faute d’être entretenue par les mêmes, il faut retrouver un « lectorat », une « audience » de masse : il se fabrique bien davantage de pauvres ne pouvant placer leur argent que de riches.

Mediapart est devenu un symbole. Les mêmes n’oseraient pas critiquer La Croix, qui donne la parole au même témoin que celui du Monde.  Et ce banquier suisse est encore plus net pour le quotidien catholique :  Reyl & Cie a eu « essentiellement, des grandes familles possédant des actifs non-déclarés (au fisc français) comme base de clientèle française » et en cas d’investigation sur cette officine bien connue à Paris dans la tranche haute des lecteurs du Figaro, « on découvrirait alors un vrai secret d’État et un vrai scandale républicain, c’est-à-dire l’utilisation des places financières offshore par des hommes politiques français, de gauche et de droite, depuis de nombreuses années. Et pas seulement dans le cadre d’opérations de financement politique qui ont fait la une des médias, mais vraiment à des fins personnelles. ».

Ce que s’est bien préservé de faire Pierre Moscovici, mouillé jusqu’au cou dans la protection de Jérôme Cahuzac, et qui devrait en tirer toutes les conséquences, c’était, selon ce banquier, c’était de demander à savoir « non pas si telle ou telle personne est ayant droit économique d’un compte dans telle ou telle banque, UBS Genève ou UBS Singapour par exemple, mais si cet établissement financier a dans ses livres un ayant droit économique, personne physique ou personne morale, trust, fondation ou contrat d’assurance-vie, qui est sous-dépositaire de la personnalité visée par l’enquête. ».

C’est ce qu’avait affirmé Mediapart, Rue89, Arrêt sur images, nous-mêmes et d’autres médias. Tous ultra-gauchistes comme la rédaction de La Croix ? La plupart des grands médias s’était discréditée en prenant fait et cause pour Clearstream Banking et son avocat, Richard Malka, contre leur confrère, Denis Robert. Ou ne ne le soutenant que mollement. Hors radios et télés, le « prix populaire » de leurs titres n’était plus qu’un souvenir, même pour Le Parisien ou Aujourd’hui en France. Pratiquement aucun n’a vraiment embrayé sur les révélations de Mediapart, hormis, pour les discréditer, le Journal du dimanche et quelques autres. Le lectorat s’en souviendra. Pourquoi encore payer pour des titres qui répercutent surtout les contenus d’agences de presse ou dont l’essentiel de l’activité consiste à assurer la promotion de telle ou tel ?
Pour se conforter dans ses opinions et préjugés ? Encore faut-il en disposer des moyens.

Le banquier conclut pour La Croix : « Je serais prêt, si cela ne me mettait pas en danger, ainsi que ma famille, à expliquer publiquement un système qui est devenu intenable. ». Il ne voudrait pas sombrer avec le Rainbow Cahuzac, « warrior » des arrangements avec la déontologie.

Nicolas Dupont-Aignan a fort bien résumé : « les hommes politiques sont suspectés par les Français de malhonnêteté ». Mediapart n’est même pas un symptôme, ni un reflet. Personnel financier et personnel politique sont complices, mais il n’est nul besoin de Mediapart pour l’établir, les faits parlent d’eux-mêmes. Que voit-on à présent ? La droite, à demi-mot, déplorer que l’un des siens, en la personne du ministre « socialiste » du Budget, ne puisse défendre les intérêts de la partie haute de son électorat : phénomène de cohésion de classe autant que de caste.

Sur Le Plus, l’inénarrable Bruno Roger-Petit titre : « Mediapart et Plenel ont-ils inventé le journalisme de bûcher ? ». Certes pas. Bien au contraire, au temps des placets et des libelles, en période de trouble, Bruno Roger-Petit serait déjà à la lanterne. Que ne s’est-il, lui, efforcé de retrouver, à son tour, Marc D. ? Cela lui aurait valu, en d’autres temps, présomption de complicité. Ce n’est absolument Mediapart qui l’indique, mais la clameur que le site contient, par sa mesure. Roger-Petit veut accréditer la thèse que la République n’est pas « confisquée par une oligarchie invisible et puissante ». Qu’il se rende donc à la halle, cela l’éclairera bien davantage que la lecture de Mediapart, immensément en retrait par rapport au sentiment populaire des non-possédants.

Sur le même site, le philosophe Francis Métivier s’interroge : « Pourquoi n’arrive-t-on pas à concevoir l’innocence des politiques ? ». La réponse est simplissime : autrefois, même entouré de pourris de la pire espèce, un abbé Pierre réussissait à se faire élire à la chambre des députés. Que nous soyons responsables de l’inélectivité de fait de l’un de ses éventuels successeurs ne fait aucun doute. Il ne reste donc uniquement que cette sensation selon laquelle « nous serions condamnés à être des salauds – faire de la politique, en quelque sorte – ou des lâches – ne pas en faire, » comme il le résume. 

C’est seulement maintenant que Le Nouvel Observateur se demande pourquoi J. Cahuzac, à propos du fameux enregistrement, n’avait pas porté plainte pour « faux et usage de faux ». Même la plèbe du journalisme (et je m’y inclus, et divers mes articles sur Come4News en attestent) s’était posé la question de longue date à présent : pourquoi jamais de telle plainte, pourquoi poursuivre Mediapart et non Michel Gonelle ?

En fait, des Roufiol, des Apathie, des Roger-Petit n’y feront rien : ce qu’ils représentent, leurs mandats ou compères et commères n’y ferons rien. Ce n’est pas que la caste politique qui s’est discréditée, mais eux-mêmes, espérons-le, très durablement.

Après l’affaire Clearstream, Plenel s’est refait une conscience, on voit fort bien qui n’est même pas tenté par un renouveau et un retour aux sources.

Cahuzac était certes brillant, j’en atteste, l’ayant rencontré. Ce n’est que par après que j’ai appris qu’un homme ayant pu faire de très longues études aux frais des contribuables s’était transformé en homme d’affaires puis en « serviteur » entretenu – certes au prix d’un travail considérable, mais tant d’autres travaillent autant pour beaucoup moins – par ses concitoyennes et concitoyens. Qu’il soit ou non détenteur d’un compte à l’étranger, pour son propre profit ou celui d’autres (sa déclaration à propos de l’enregistrement laisse planer le doute : « ce n’est pas moi parce que cela ne peut être moi » – car cela impliquerait qui d’autre ?), n’exonère pas le reste : un médecin, un journaliste, un politique, un éducateur, &c., doivent surtout rendre à autrui ce qui lui a permis de devenir ce qu’il est. Servir et non se servir, ni asservir… 

Il est fort peu probable que la voix de Jérôme Cahuzac ne soit pas la sienne mais qu’il ait pu plaisanter avec Hervé Dreyfus. Même Dianel Schneidermann, d’Arrêt sur images, partenaire de Mediapart, évoque cette hypothèse. Mais cela n’escamote pas tout le reste, et que l’on sache, l’ex-ministre du Budget n’a pas vraiment chercher à faire fouiller dans les affaires de son ancien gestionnaire de fortune. L’affaire révélée par Mediapart l’a été en décembre, Cahuzac fut nommé en mai.
Dès ses premiers articles, Patrice Arfi – ou d’autres membres de la rédaction de Mediapart –, conseillait (et non n’intimait) à Jérôme Cahuzac de démissionner. Que ne l’a-t-il fait en temps utile !
Cela lui aurait peut-être épargné de voir tout le reste remonter à la surface, de laisser Moscovici se mouiller à un point paraissant postérieurement inimaginable, et de laisser divers personnages et individus passer pour ce qu’ils sont vraiment en le soutenant. Quel crédit accorder à présent à un Bernard Debré (pour un Woerth, ce n’est qu’une confirmation) ?
Au total, Jérôme Cahuzac aura immensément fait davantage que Mediapart pour conforter la thèse du « tous pourris ». Les éclaboussés forment une formidable cohorte… Souhaitons-leur de se faire oublier.

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !

6 réflexions sur « Cahuzac : la piste des labos et des complices »

  1. Je prolonge un peu sur Le Club de [i]Mediapart [/i](en accès libre).
    Ma conclusion :
    Pleurons de chaudes larmes sur le sort de Jérôme Cahuzac mais n’oublions pas Michel Madec, abonné de [i]Mediapart[/i], qui fait la grève de la faim à Carhaix pour obtenir du Crédit mutuel de Bretagne (formidable associé d’un des plus grands patrons de la presse régionale, sa maison mère) qu’il ne soit pas expulsé de son logis (voyez l’article de Dan Israël et le Club). Encore du populisme de bas étage ? Dan Israël et [i]L’Humanité[/i] sont de vils populistes ? Pas vraiment davantage que les titres multiples contrôlés par le Crédit mutuel.
    Après, on pourra reparler du populisme de [i]Mediapart[/i] et de la « dignité » et de la « responsabilité » de la presse dans son ensemble.

    Bon, vous avez raté des articles sur la contamination du lait et l’apport de viande de cheval dans les [i]mici[/i] de Roumanie, aussi sur le trucage de l’indice des prix au Royaume-Uni. Enfin, ce jour, car j’espère y revenir ici. C’est peut-être en fait plus important pour nous toutes et tous que l’affaire Cahuzac, mais, bon, je me suis laissé emporter. La hiérarchie de l’information et les priorités s’estiment diversement au coup par coup.

  2. Sur l’histoire de la grève de la faim, je suggère d’aller lire attentivement le blog de l’intéressé sur « Mediapart », à défaut d’enquête journalistique : il lui avait été proposé un plan de surendettement qu’il avait refusé car faisant obstacle selon lui à une condamnation ultérieure de la banque (dans le même temps il indique ne pas avoir les moyens de payer un avocat). On apprend également qu’il souffre de troubles psychiques importants.
    Bref je ne suis pas sûr que ce soit le bon cheval pour réclamer la suppression du crédit à la consommation (avec retour des usuriers officieux à 40% d’intérêt par mois, style « prêts SMS » des pays nordiques mais sous le manteau et avec gros bras pour les recouvrements ?).
    Je serais un proche j’aurais agi énergiquement pour l’empêcher de se mettre en danger. Pour les vieilles dames qui s’amusent avec lui j’avoue que je n’ai pas énormément de sympathie.

    Désolé d’être hors sujet mais c’est pour répondre à votre propre hors sujet !

    Cordialement

  3. Pour rompre tout à fait avec l’extrême-gauche et se rapprocher encore plus des « ultra-gauchistes » (dont je suis de manière authentique, l’étiquette m’ayant été décernée par sa créatrice même), les journalistes de Mediapart pourraient poursuivre leurs investigations sur la corruption dans le milieu médical, par exemple celle des psychiatres hospitaliers.

  4. Hello Boddisatva : c’est un point de vue qui méritait en effet d’être signalé.
    J’ai évoqué ce fait parce qu’il contraste fort avec diverses réactions sur la démission de Cahuzac et parce que le Crédit mutuel (pas de Bretagne per se) est un très grand patron de presse…

    Je me suis parfois quelque peu montré vachard à l’égard de J.-L. Mélenchon.
    Lequel, plus timide auparavant sur cette affaire Cahuzac s’est exprimé cette fois assez clairement en relevant ce qui doit l’être :
    Il constate « [i]une espèce de tendresse pour lui[/i] » qu’il n’avait pas trop (litote) aperçue « [i]lorsqu’il était question d’amnistie des syndicalistes[/i] » (une loi détournée en catimini pour amnistier aussi les syndicats patronaux et des faits de malversations, soit dit en passant).
    « [i]Lui, c’est l’inverse, c’est : le pauvre homme, on comprend, et merci[/i] ». Pour lui, Cahuzac, il était tout à fait normal de passer du gouvernement « [i]à une agence de conseil des boîtes de pharmacie (…) après tout, ouvrir des comptes à l’étranger, où est le problème ? Il y en a des centaines qui le font [/i]».

    C’est bien vu, clairement exprimé.

  5. Bonjour Jeff Tombeur
    J’avoue ne pas trop comprendre ce que Mélenchon fait là, à propos du gréviste de la faim.
    Il me semble qu’on est dans la situation Florence Cousin (où une gradée de « Mediapart » lui avait reproché de faire une grève de la faim car ça déplait aux patrons et donc elle aura du mal à retrouver du travail) avec quelqu’un de beaucoup plus fragile.
    Cahuzac explosant Mélenchon dans un débat radio ou télédiffusé, et Mélenchon attendant une éventuelle condamnation pour exploser Cahuzac, il me semble que c’est un autre sujet.

    Cordialement

  6. Le vrai mystère de l’affaire n’est pas dans le fait de savoir si ce Cahuzac a de l’argent en Suisse ou à Singapour puisque ce serait le contraire qui serait étrange(atteinte intolérable à la « présomption d’innocence », mais je m’en fous puisque celle-ci pèse sur les juges et non sur les citoyens contrairement à ce que veulent faire croire les journalistes, éternels dilettantes du droit).

    Non. Le vrai mystère est le suivant : pourquoi cette affaire a manqué d’une « courroie » ? Dans quelles circonstances Cahuzac a-t-il été lâché ? Lâché par le parquet, par le ministre de la justice, par le président… La hiérarchie du ministère public qui est (très normalement d’ailleurs) aux ordres du pouvoir exécutif l’a lâché ! Cahuzac est tombé dans la fosse aux lions du pouvoir judiciaire. On ne peut plus savoir maintenant ce qui en adviendra vu les motifs et l’étendue de leur saisine. C’est terrifiant pour lui et pour d’autres. C’est cela qui est extraordinaire et mystérieux bien au delà du petit paysage bien connu de la bourgeoisie française du lac Léman..

    Je pense qu’Hollande n’a pas bien compris ce qui lui était demandé de faire (étouffer l’affaire en disant « la justice enquête, enquête en cours etc.. » chose dans laquelle Sarkozy excellait, sans que la vraie « justice » ne fût vraiment saisie. C’est mon opinion personnelle – Quant à « Mme TAUBIRA », on a pas osé lui demander quoique ce soit tant elle est bête et peu au fait de la profondeur des intérêts et des réseaux en cause et de crainte de la voir jouer les Robespierre de banlieue..). Je pense vraiment que cette circonstance est due aux bêtises conjuguées du président, du premier ministre et du ministre de la justice qui ont laissé faire un procureur à qui des consignes discrètes n’ont pas été données à temps. Cette affaire a manqué d’une « courroie », si l’on peut dire. (Noyer l’opinion sous l’impression que des enquêtes étaient diligentées en toute indépendance et … rien ne se passe).

    En effet, très étonnant, la justice a été saisie . Et elle risque de faire son boulot ! Merde ! La plupart des affaires financières se trouvaient étouffées après « enquête approfondie » faite par de dignes policiers vachement indépendants ou des procureurs totalement libres de leurs mouvements.

    Le mystère de cette affaire est donc là : mais pourquoi les consignes de classement sans suite n’ont pas été données au procureur ??? Mais pourquoi ???

    Maintenant, il est impossible de donner aux juges d’instruction et au tribunal une quelconque consigne de non lieu. Impossible. D’où la démission du monsieur.

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