Après le Brexit : les avertissements suisses et étasuniens aux Britanniques

Le Brexit s’appliquera-t-il ? L’éventuel départ britannique a d’ores et déjà des répercussions pour les Suisses. Car l’UE semble ne pas vouloir transiger sur la libre circulation des personnes dans ses négociations avec la Confédération helvétique dont le terme doit intervenir en février prochain. De plus, l’ambassadeur étasunien au Royaume-Uni a levé quelques illusions : le lien privilégié subsiste, mais le Royaume-Uni pourra difficilement passer avant l’Union européenne dans les négociations commerciales en cours.

Si le prochain gouvernement britannique invoque l’article 50 du traité de Lisbonne dès le 10 septembre (la nomination de sa ou de son nouveau Premier ministre est prévue le 9), ou plus tard, si ce n’est jamais, le Brexit pèse déjà sur la Suisse. Négocier, pour le Royaume-Uni, s’étalerait sur deux ans (ou un peu moins, ou davantage), mais pour la Suisse, la date butoir est dans huit mois : février 2017.

Comme les pays de l’Espace économique européen (Norvège, Islande…) et d’autres pays tiers, la Suisse a obtenu des droits et souscrit des obligations découlant d’un accord avec l’UE. Ce dernier est de moindre portée : plus faible contribution au budget de l’UE, préférence nationale pour l’accès au marché du travail provisoirement maintenue. Mais la libre circulation des personnes est redevenue désormais le point crucial des négociations helvético-européennes qui se poursuivront cet été, avec pour échéance février 2017.

L’UE n’a guère envie d’offrir un argument aux Britanniques lors de futures négociations. Les Suisses vont tenter d’obtenir, comme l’a réussi le Royaume-Uni de David Cameron, une dérogation sur le versement différé des aides sociales aux ressortissants de l’UE ou de l’EEE. Mais la Suisse se trouve dans une position plus difficile encore :  elle exporte près de 56 % de ses biens et services vers les pays de l’EEE. Un relèvement des droits de douane, s’ajoutant au renchérissement constant du franc suisse, plus que jamais valeur refuge après la chute de la livre, minerait l’économie helvète.

La position de l’UE face à la Suisse s’est déjà durcie après le référendum d’initiative populaire « contre l’immigration massive ». C’était en février 2014, et pratiquement du jour au lendemain, l’UE a supprimé ses aides à la recherche scientifique (de même aux chercheurs et entreprises innovantes suisses), sabré le programme Erasmus. Depuis, des arrangements sont certes intervenus, notamment parce que la Suisse, qui s’y refusait jusqu’alors, a concédé, début mars 2016, un accord permettant un libre accès à son marché du travail pour les Croates. Mais, ce dimanche dans The Guardian, les universitaires suisses ont lancé un avertissement à leurs homologues britanniques. Non seulement des programmes de recherches seront affectés, mais les universités peineront à attirer des étudiants étrangers, et les entreprises à embaucher les chercheurs dont elles ont besoin.

Un député écossais favorable au Brexit avait hasardé que les universités pourraient appliquer des droits de scolarité supérieurs aux actuels pour les étudiantes et étudiants étrangers de l’UE et des pays associés. Encore faudrait-il que les candidatures restent au même niveau. Non seulement on peut fortement en douter pour le premier cycle, mais encore davantage pour les études (post-) doctorales.

Car ne plus obtenir de bourses du Conseil européen de la Recherche ne représente pas qu’un manque à gagner immédiat. Le C.E.R. est aussi un atout de poids sur un cv.

L’autre avertissement de poids reçu par les Britanniques émane de l’ambassadeur des États-Unis à Londres. Certes, le lien privilégié entre les deux pays ne sera pas rompu. Mais si le Royaume-Uni espère précéder l’Union européenne pour la signature d’un accord transatlantique, il risque d’être fort déçu. Les É.-U. vont privilégier les négociations avec l’UE sur le Tafta.

De plus, ce dimanche, au forum économique d’Aix-en-Provence, Christine Lagarde, directrice du FMI, n’a pas mâché ses mots. Elle a suggéré que la sortie du Royaume-Uni était une chance pour l’Europe : « peut-être qu’il y a des choses qu’il faut envisager puisque les Britanniques ne vont pas s’asseoir à la table [commune aux 27]. ». Le Royaume-Uni, doté d’un veto, a bloqué nombre d’initiatives… Lors de ce forum, Pierre Moscovici, commissaire aux Affaires économiques, a de nouveau appelé à un renforcement du plan d’investissement européen et à la nomination d’un « ministre des Finances pour la zone euro ». De telles perspectives déplairont fortement à tout futur Premier ministre britannique, qui ne pourra sans doute plus s’y opposer (car s’il peut toujours user d’un veto tant que l’application de l’article 50 du traité de Lisbonne n’est pas demandé, cela reste possible… au risque de pousser l’UE à dégainer l’article 7 sous un prétexte quelconque afin d’expulser le Royaume-Uni du club).

Les conservateurs britanniques continuent de jouer la montre pour retarder l’activation de l’article 50. Theresa May, la favorite pour le poste de Premier ministre, aurait pu devancer la date du 9 septembre pour accéder au 10 Downing Street. Il lui suffisait de céder à l’amicale pression de ses amis parlementaires qui s’activent pour obtenir que les concurrents se retirent. Certains l’ont déjà fait, en sa faveur. Mais Andrea Leadsom, qui pourrait reléguer Michael Gove au rang de figurant après le coup qu’il a porté à Boris Johnson, semble déterminée à rassembler les conservateurs réellement favorables au Brexit. Tout comme Theresa May, elle s’était opposée au Brexit, pour finir par s’y rallier. À présent, elle n’exclut plus, si jamais elle été désignée Premier ministre, d’associer l’Ukip aux négociations avec Bruxelles. Pour le Sunday Telegraph, elle a renchéri sur Theresa May : la réelle émule de Margaret Thatcher, ce sera elle, et non son adversaire. Cela peut aussi plaire à l’électorat de l’Ukip. Mais cela n’ébranle guère les députés et l’électorat conservateur : Theresa May conforte jour après jour sa position de favorite (six électeurs conservateurs sur dix lui seraient favorables, et la majorité des députés qui départagera les deux « finalistes » s’est déjà déclarée pour elle).

Mais qu’elle soit désignée Premier ministre ou non, qu’elle ravisse la place de négociatrice de pointe avec l’UE à Michael Gove ou non, elle pourra difficilement contenter l’Ukip si elle doit se prononcer sur la question des expatriés européens au Royaume-Uni et de leurs homologues britanniques dans l’UE.

Nicola Sturgeon, la Première ministre écossaise (SNP) veut obtenir des garanties pour les 173 000 ressortissants européens en Écosse. Ils sont près de trois millions au Royaume-Uni.

Pour les expatriés britanniques, qui, pour ceux le pouvant, ont déjà demandé en masse la nationalité irlandaise (au point de submerger les services irlandais), la tentation de la double nationalité est forte. La Belgique est aussi assaillie de demandes, les Verts et les sociaux-démocrates allemands ont appelé à une attribution automatique de la double nationalité aux expatriés britanniques partout en Europe. Cela pourrait aussi s’appliquer à de jeunes expatriés, étudiants en particulier, résidant depuis peu dans les pays de l’Union.

Même le seul député de l’Ukip, Douglas Carswell, a signé un appel pour que les ressortissants de l’UE actuellement établis au Royaume-Uni puissent bénéficier de fortes garanties (pour les suivants, ce serait à négocier).

Bref, les partisans du maintien se lamentent, ceux de la sortie de l’Union s’inquiètent vraiment enfin et les deux camps veulent arracher un maximum de concessions à Bruxelles. Qui avertit : tournez donc le regard vers la Suisse…

Tony Blair, dimanche soir sur Sky News, a laissé entendre que la volonté populaire britannique pourrait évoluer. Il préconise qu’avant de se confronter aux négociateurs de l’UE (qui s’y refusent tant que le Brexit ne sera pas acté), des délégués gouvernementaux fassent le tour des popotes des capitales européennes pour estimer « la marge de manœuvre ». Ils pourraient commencer par Berne…

Le secteur bancaire suisse est-il en déclin?

 
 
 

Depuis quelques années, la presse économique prévoit des temps difficiles pour le secteur bancaire en Suisse qui doit mettre en place – outre les mesures de régulation des banques à la suite de la crise financière – un certain nombre de nouvelles réglementations en lien avec la lutte contre l’évasion fiscale.

 

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Menaces sur le secteur bancaire suisse ?

 

 

 

Affaires de fraudes fiscales, pression réglementaire, fin du secret bancaire… Les mauvaises nouvelles semblent s’accumuler pour les banques suisses. Y a-t-il de quoi s’inquiéter pour le secteur phare de l’économie helvétique ?

                      

 

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Justice et médias : l’affaire Giroud ébranle la justice suisse

Dominique Giroud n’est sans doute pas un saint, mais la campagne de presse dont il a été la victime ces derniers mois pose la question des relations incestueuses entre médias et juges dans la Confédération helvétique. En cause, la commission de gestion du Grand conseil du Canton du Valais (Cogest), qui aurait eu accès à l’intégralité du dossier fiscal du producteur de vin valaisan, en violation des règles du secret fiscal, et sans laisser l’opportunité au justiciable de se prononcer sur la question. C’était sans compter sur la pugnacité du vigneron qui a déposé un recours devant le tribunal cantonal du Canton du Valais pour déni de justice.

 

                   

Quand un déni de justice entache le sacro-saint secret fiscal helvétique

Depuis le dépôt de ce recours, le porte-parole de Dominique Giroud, Marc Comina, interpelle les institutions.

Pour le Gouvernement valaisan, et son président Jean-Michel Cina, l’Etat a respecté la loi. En effet, selon de dernier: "La loi sur l’organisation des pouvoirs des Conseils et des rapports entre les pouvoirs du canton du Valais précise que la commission de gestion du Grand Conseil (Cogest), en tant qu’autorité de haute surveillance, peut consulter tous les dossiers quels qu’ils soient."
Sur cette base, le Conseil d’État valaisan a donc «décidé de délier du secret de fonction et du secret fiscal les collaborateurs concernés».

Oui, mais sans avoir donné l’occasion à Dominique Giroud et ses avocats de se prononcer sur la question, et c’est là tout ce qui est reproché au Conseil d’État et que la justice devra trancher prochainement.

Selon des proches du dossier, la pression médiatique générée par cette affaire a conduit l’Etat valaisan à trop d’empressement, ce qui a nécessairement conduit à la violation des droits du citoyen Giroud.

 

Quelles garanties pour l’Etat de droit en Suisse ?

L’attractivité de la Suisse repose en partie sur l’importance que cette dernière accorde aux secrets, qu’ils soient bancaire, fiscal ou des affaires ainsi qu’aux droits fondamentaux.

 

Or, les affaires Giroud révèlent une sorte de dérive judiciaire qui ne fait les affaires de personne. L’insécurité juridique et les erreurs grossières qui entachent ce dossier pourraient commencer à inquiéter individus et entrepreneurs, à l’heure où la stabilité des institutions suisses est la meilleure carte de visite du pays.

Il serait fâcheux pour l’îlot suisse de voir sa réputation écornée pour une affaire fiscale qui ne concerne finalement que 2% du chiffre d’affaires d’une exploitation viticole locale. D’autant que l’encaveur ne conteste pas fondamentalement l’action du Gouvernement cantonal, mais uniquement la violation de ses droits fondamentaux de procédure, droits dont il est sensé bénéficier comme n’importe quel citoyen.

Coupe du Monde : La France déjà championne du monde ?

L’Equipe de France a battu la Suisse 6-2. A l’occasion du second match du groupe E de la Coupe du Monde au Brésil,  les bleus ont été royales et – presque – souverains face à des Suisse timorée et frileux qui se sont tout de même réveillé en fin de match. Rassurant pour le moral mais inquiétant pour le moral, tel est le cher dilemme sentimentale que nous éprouvons en ce soir de victoire… que dis-je, de démonstration !

 
 
 

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L’art au Marché ? Rester en marche vers le sommet de l’Art

Comme chaque année depuis 1903 à Paris, le Festival d’Automne aura donc rempli au mieux sa mission, notamment celle de promouvoir de nouveaux talents et de rendre l’Art plus accessible à tous. Alors que sa Présidente d’Honneur, Monique Baroni, expose une partie de ses œuvres reconnues au niveau international à la Galerie « L’Art et la Matière » (Isle Saint Louis – Paris), il semble qu’il y ait précisément « matière » à penser et à s’interroger sur le Marché actuel de l’Art en France. Bien des questions portent aussi sur la définition même de la politique culturelle appliquée sur le territoire. Gardons le travail et la véritable philosophie de l’Art de Monique Baroni comme exemple à suivre, dans la résistance à la médiocrité du « concept » prétendant au statut d’Art, comme les « éléments de langage » remplacent ailleurs la véritable pensée ou action. Une société aurait la « Culture » qu’elle mérite ?

 

Certains invitent à « ré-enchanter le monde » afin de sortir de la « crise ». La Présidente d’Honneur du Festival d’Automne s’inscrit dans cette démarche au niveau de ses créations, lesquelles tendent en effet à enchanter la vie par la Culture des nobles couleurs extérieures, ou intérieures.

 

Comme en atteste la vente récente d’un tableau de Francis Bacon à un tarif inégalé, le règne du néo « dieu » de l’Argent serait sans limites. L’Art constituerait un de ses « produits cibles » privilégiés. Les Trois Études de Lucian Freud, du peintre britannique mort en 1992, ont ainsi été acquises par la Galerie New-Yorkaise Acquavella, pour 142,4 millions de dollars. C’est l’œuvre d’Art la plus chère du monde. Le précédent record de vente d’un tableau avait été obtenu en mai 2012 pour une version du Cri d’Edvard Munch vendu 119,9 millions de dollars (89,2 millions d’euros) par la maison concurrente Sotheby’s. La dernière œuvre de Francis Bacon à s’être aussi bien vendue remontait à 2008 et s’élevait à 86,3 millions de dollars (64,1 millions d’euros). Entre l’Art et l’Argent ? La Culture véritable permettrait encore de faire la différence.

 

La petite minorité de l’Humanité qui s’approprie les 3/4 des ressources et biens trouve probablement une meilleure conscience à investir dans un domaine permettant d’afficher quelque niveau intellectuel ou culturel. Moral ? Cette notion est en voie d’être interdite au royaume des droits de l’Homme. La marchandisation  s’accommode peu de l’éthique. A l’image de la fête de la « Musique » mêlant les bruits les plus stériles et insignifiants aux plus grandes harmonies, le « Design », la Pub et les tatouages, auraient désormais voix au chapitre de la Peinture, de l’Art. Quelques chiffres au niveau de la comptabilité ? Elle s’impose plus que jamais en critère premier dans tous les secteurs. La « Culture » n’y échappera pas.

 

De façon significative notons qu’au niveau mondial le Marché de l’Art contemporain vient de dépasser en 2013 le milliard d’euros. Cela s’expliquerait par la croissance du nombre de collectionneurs. En l’espace de 20 ans ce Marché est passé de 500.000 à 70 millions de collectionneurs et plus de 270 millions de « consommateurs d’art. » Hélas, la France serait aujourd’hui très déclassée sur le circuit de l’Art contemporain

 

 

Avec un chiffre de ventes de 29 millions d’euros en 2012/2013 le pays de Voltaire et d’Hugo s’affiche comme mineur face aux 354 millions de chiffre d’affaires du Marché américain et chinois. La France de l’Art Contemporain perd de son influence même si son vivier de talents reste important. Le Salon d’Automne l’a confirmé  

Les professionnels français du Marché de l’Art ont au moins gagnés au niveau de certaines de leurs revendications, La TVA à l’importation d’œuvres d’art a vue son taux réduit.

La FIAC de Paris, qui se déroule aussi au mois d’Octobre aura pu fêter ses 40 bougies la tête haute. Elle « gagna » dans son extension spatiale,  couvrant non seulement le Grand Palais mais aussi les Jardins des Tuileries et des Plantes jusqu’aux Berges de la Seine. Sous la nef du Grand Palais 184 Galeries venues de 25 pays purent alors prendre place. Mais les Galeries françaises se comptant au nombre de 55 (contre 61 l’an dernier), elles ne représentaient que 30% des exposants. Les Etats-Unis renforcèrent encore leur influence incarnée par 33 Galeries (22 en 2010 et 30 en 2012). Avec 22 Galeries, l’Allemagne était en bonne place. L’Italie restait représentée par 13 Galeries, le Royaume-Uni par 12, la Belgique par 11. 

Enfin, avec seulement 5 Galeries la Suisse fît pourtant grand effet. Les plus familiers de Genève avaient une pensée pour le fameux Musée Barbier Mueller magistralement dirigé par Laurence Mattet. Cette année 2013 la vît être décorée à nouveau des plus hautes distinctions. A l’évidence, ce Musée parle fort pour son pays, et pour l’Art, en exemple de vraie politique Culturelle.

Quelle importance accorder au Marché de l’Art ? A-t-il une dimension économique suffisante pour garder durablement l’attention particulière des pouvoirs publics ? Il semble que la dynamique provienne de plus en plus d’initiatives privées. Si la France fût longtemps considérée comme la "Mère des Arts", ses enfants terribles semblent s’éparpiller au sein d’une action publique n’ayant pas été sans céder à la tentation du « concept » et autres démarches relevant plus du marketing et de « l’évènementiel » que de l’Art. Voir des élus  évoquer « la Nuit Blanche » ou « la Nuit des Musées », « Paris Plage », comme des incarnations majeures de la « Culture » ne laisse t’il pas deviner que la Capitale se soit endormie…assoupie ?

Si le Salon d’Automne aura su garder toute sa vigueur de façon exemplaire, la Capitale, le Pays, gagneraient à se réaffirmer par ce qu’ils ont su longtemps incarner aux yeux du monde, la Culture « en grand » ! Le recul sur le Marché de l’Art Contemporain est symbolique. Il reste à se souvenir que la France est au-delà de la « modernité » et des modes, son patrimoine, sa Mémoire, son excellence possible, font toute sa différence. Ce Marché de l’Art était jadis beaucoup plus glorieux, voire le premier du monde. Il s’est depuis un demi-siècle totalement affaissé. Paris a fortement reculé par rapport à Londres, sans même parler de New-York. La France se doit-elle de retrouver l’ambition des sommets ? En matière d’Art  et de Culture véritables.


Il semble qu’il faille résister au repliement autant qu’au mimétisme. Si certaines régressions  historiques sont avérées, ayant entraînées un déclassement, la France reste riche de tout ce qui la constitue. Sur le Marché de l’Art, sa puissance commerciale et sa renommée qualitative restent certains pour le mobilier du XVIIIème, pareillement pour les grands impressionnistes et les classiques de l’Art Moderne/ L’Art Contemporain ne serait pas son fort ? Certains veulent malgré tout s’en convaincre. La Mémoire, les racines, auraient mauvaise presse.
Pour tous les intérêts divergents ou contradictoires au sein des divers et nombreux acteurs (marchands, experts,  commissaires-priseurs, artistes et ayants droit, auctioneers, galeristes), le Marche de l’Art en France  est d’abord, menacé par lui-même. Que les autorités publiques se renient parfois en adoptant des stratégies concurrentielles mercantiles qu’elles ne savent pas maîtriser n’est pas pour favoriser une clarification nécessaire dans le rôle des uns et des autres. Une action publique Culturelle qui reprend possession du cadre général, laissant le secteur Privé jouer pleinement son rôle pour activer le Marché de l’Art ?
L’évaluation générale des tenants et aboutissants de ce domaine exige en outre des structures d’observation plus fiables. Par exemple, quelle fiabilité reconnaître aux chiffres de la fréquentation des Musées ?
Pour tous les intérêts divergents ou contradictoires au sein des divers et nombreux acteurs (marchands, experts,  commissaires-priseurs, artistes et ayants droit, auctioneers, galeristes), le Marche de l’Art en France  est d’abord, menacé par lui-même. Que les autorités publiques se renient parfois en adoptant des stratégies concurrentielles mercantiles qu’elles ne savent pas maîtriser n’est pas pour favoriser une clarification nécessaire dans le rôle des uns et des autres. Une action publique Culturelle qui reprend possession du cadre général, laissant le secteur Privé jouer pleinement son rôle pour activer le Marché de l’Art ?
L’évaluation générale des tenants et aboutissants de ce domaine exige en outre des structures d’observation plus fiables. Par exemple, quelle fiabilité reconnaître aux chiffres de la fréquentation des Musées ?

La France doit-elle se satisfaire de la 3ème place qui lui est encore parfois reconnue ? Ne pas laisser s’accroître exagérément la distance qui la sépare de Londres, New-York étant trop loin pour elle. Comme la crise sociétale générale le démontre, des problèmes fiscaux et parafiscaux  ne seraient pas étrangers à la perte d’influence française sur le Marché de l’Art. Malgré des avancées sur la TVA, cette dernière reste un facteur encore pénalisant au niveau de l’importation et du droit de suite. Qu’on le veuille ou non, c’est bien à Bruxelles que la partie se joue. La détermination  de la Grande Bretagne à garder certains « privilèges » fiscaux participe du recul de la France.

    

Les principaux Musées parisiens publient ainsi des résultats extraordinaires pour l’année 2012. Le Louvre affirme une augmentation de 14 %, (10 millions de visiteurs), Orsay et Guimet disent accroître leurs performances de 15%, le Centre Pompidou avance un progression de 6% de visiteurs. A contrario, le Musée du quai Branly admet une baisse de 10 % dans sa fréquentation. Ce dernier semble plus cohérent avec le contexte général de la régression française.

 

Même si les couloirs du Métro abondent en publicités diverses, s’agissant notamment ces derniers temps de « L’impressionnisme et la mode » ou de « Degas et le Nu »  à Orsay, les visiteurs eux même ne semblent pas se reconnaître aussi nombreux que les comptes rendus « officiels » le prétendent. Dernièrement, la Cour des Comptes montrait du doigt l’Institut du Monde Arabe, assurant que sa fréquentation n’était pas de un million de personnes par an comme il l’affirmait, mais de 350.000 

 

La bonne volonté ou dynamisent des établissements cités n’est pas en cause. Outre les effets de « la crise », dans ce domaine comme dans d’autres, la France aurait perdue son Latin ? La « culture » de l’évènementiel fêtocrate n’irait pas dans le sens d’un retour de la crédibilité. En matière d’Art aussi, savoir d’où l’on vient serait la meilleure façon de pouvoir dessiner un futur. Que la France retrouve un peu de sa Mémoire. Les « concepts » ne feront jamais une vraie politique Culturelle, durable et porteuse. La politique spectacle creuse toujours bien des tombes.

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Gardons que l’attractivité des Musées de Paris est passée de 400000 en 2001 à 2,4 millions en 2012. Mais selon un Rapport du Conseil Régional (CRC ) portant sur le patrimoine muséographique de le Ville de Paris "aucun des Musées Municipaux de la Ville ne figure dans le palmarès des sites culturels les plus fréquentés ».

 

Que la France et sa Capitale aient à réinventer un modèle économique du Marché de l’Art ? Que ce secteur ne soit que le reflet d’une crise systémique générale ?

A moins qu’il ne s’agisse aussi d’une crise d’identité Culturelle. A toujours courir après une « modernité » ou « branchitude » que des Capitales ou grandes villes étrangères (Londres, Berlin, New York…) auraient le « génie » de savoir répandre, à trop renier ses racines, l’ex « Mère des Arts » serait veuve pour avoir tuée tous ses pères ou maîtres d’œuvres. Pour éviter toute remise en question réelle s’agissant d’une politique Culturelle perdue en cours de route, bien des décideurs sauront trouver dans les nouvelles technologies et les échanges instantanés de la « Ville Monde » l’explication à tout. Quels que soient les supports marchands ou moyens de diffusion, l’erreur serait de confondre les déficiences de contenant et de contenu. Sans nier la réalité ou nécessité du Marche, la « puissance créative » demeure primordiale pour tout ce qui relève de l’économie de la connaissance et des Arts. Quel est le « message »  Culturel de la France ?

 

Etre riche d’un patrimoine sans égal ou presque, et se perdre dans un « culte » du « Concept » ? A trop attribuer le sceau « Contemporain » à tout et rien, à surtout à  rien, pouvoir encore prétendre aux sommets de l’Art ?  La France serait un clown triste.

 

Tout comme les élus gagneraient à retourner plus souvent sur le terrain pour valider ou non leurs mesures, comprendre le Marché de l’Art exigerait d’être plus à l’écoute des Galeristes ? Notamment. Retrouver l’Art et la Matière…

 

Oubliant que la Culture n’est pas sans fédérer un pays pour en être le creuset même, reliant à un imaginaire autant qu’à une Histoire, certains s’étonneront qu’un candidat aux plus hautes fonctions ait pu déclarer en Mai 2012 que « le budget de la Culture sera entièrement sanctuarisé durant le prochain quinquennat ».et que dans le budget 2013 la « mission culture » voit ses crédits reculer de 4,5%…( 114 millions d’euros). Le projet pluriannuel  de la loi « finances » prévoit en outre une réduction encore plus radicale d’ici 2015, avec un recul de -7,5% (soit -191 millions d’euros). La Culture est morte, vive la Culture ?

 

Alors que d’autres pays initialement moins bien « armés » au niveau de l’Art, qu’il s’agisse du Patrimoine ou du vivier de nouveaux talents, ont contribués à voir le Marché de l’Art Contemporain dépasser en 2013 le milliard d’euros de chiffre d’affaires, la France s’apparente donc à une éternelle jeunette pleine de ressources vives…mais qui se mettrait en retraite anticipée.

 

Qu’il faille s’inspirer de la nouvelle politique culturelle de la Suisse ?

 

Outre la dynamique exemplaire du renommé Musée Barbier Mueller qui n’est oas sans oser la rencontre en son sein de toutes les étapes de la civilisation (même les Religions anciennes), les propos du Conseiller fédéral Alain Berset (Cf GenèveActive) souhaitant  « renforcer la cohérence et la continuité des actions menées par tous les acteurs de la vie culturelle (…) pour offrir une meilleure visibilité de la culture Suisse à l’étranger » assise sur « une vision ambitieuse pour la culture », propos qui détonnent avec la morne plaise française actuelle.

 

De Monique Baroni à Laurence Mattet, la même exigence forgée bien loin de la « culture » des concepts. Puisse la « Mère des Arts » retrouver au plus vite, l’ambition des sommets, et ré-enchanter le monde de ses plus vives couleurs.

 

Guillaume Boucard


SNCF : Belfort de nouveau relié au Jura suisse en 2016

C’est signé. Supprimée en 1991, la liaison ferroviaire Belfort-Delle (poursuivie vers le Jura suisse) sera rétablie en 2016. Ce grâce à l’engagement des régions et collectivités concernées et des États des deux côtés de la frontière et le fonds européen Interreg. La Suisse et le canton du Jura, qui s’étaient déjà engagés à hauteur de 28 millions d’euros, viennent de consentir une rallonge de quatre millions, signale Le Pays de Franche-Comté.

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Des lamas gardiens de moutons !

 

Un journal Suisse, La Tribune de Genève a choisi de mettre à l’honneur les lamas qui gardent des troupeaux de moutons et tire les conséquences de quelques expériences dans les Alpages suisses… En France aussi, même si les tentatives sont rares, le phénomène semble bien connu et on s’interroge aussi : est-ce « la solution » contre les prédateurs qui s’attaquent aux ovins en montagne, les renards, les chiens errants et autres loups ?

 

Pourquoi des lamas ?

Le lama est « un camélidé », le plus grand des plus petits, semble-t-il. Sa taille au garrot est de 100 à 125 cm. Il pèse entre 100 et 120 kg. Il y a plusieurs types de lamas selon leur variété de laine. On les classe en plusieurs catégories (classique, wooly, silky, suri, moyennement lainé). On les utilise pour la randonnée, pour leur compagnie, la laine, le débroussaillage, la zoothérapie et le gardiennage des troupeaux.

Sur ce dernier usage, précisons que le lama a l’instinct de tenir à distance du troupeau les prédateurs. Lorsque des animaux s’approchent des brebis (chiens, renards ou puma dans la cordillère des Andes), ils les effraient notamment en poussant des cris aigus et par leur taille et leur poids… les pourchassent et s’interposent entre les moutons et les prédateurs ! Ils se présentent le cou en avant, prêts à ruer… posture dissuasive sur les attaquants.

Le lama doit d’abord être dressé pour faire sien le troupeau. Il ne remplace pas le berger, mais le prévient en criant en cas d’intrusion dangereuse ! A n’en pas douter, il possède des qualités naturelles pour cette fonction. Encore faut-il que l’éleveur le forme et le prépare à cet usage ! Il vaut mieux, en principe, commencer à introduire un jeune lama dans le troupeau (10 à 12 mois). C’est un éleveur spécialisé qui procède au dressage sur place avec le berger à ses côtés en donnant des  instructions…

Les lamas sont attentifs et curieux.  Leur comportement territorial est semblable à celui des ânes et des chiens de protection. Selon un éleveur suisse « en plus, ils présentent certains atouts. Par rapport aux chiens, ils nécessitent moins de travail car ils pâturent avec le troupeau. Ils respectent d’ailleurs bien les clôtures. Et surtout, le potentiel de conflit avec les promeneurs est bien moindre qu’avec un chien de protection».

Si le lama présente naturellement des qualités pour le gardiennage, il peut poser quelques petits problèmes, tous ne devenant pas de parfaits « gardiens » ! A Grasse, par exemple un berger a fait l’essai d’un lama l’an dernier, l’été… sur un troupeau de 350 brebis et il n’a pas empêché le loup de s’emparer d’une brebis blessée… Les moutons affolés se sont séparés en plusieurs groupes sur les pentes de la montagne et le pauvre lama n’a pas pu se départager !

On voit que si le lama semble présenter des qualités indéniables pour un rôle de gardien de troupeau, encore faut-il qu’il soit élevé et dressé par des éleveurs professionnels, qui sont encore rares en Europe.

 

Quelques expériences seulement, en Europe

Ce n’est pas nouveau. Comme on le sait, le lama est un animal mythique dans l’histoire des civilisations andines et occupe toujours une place de choix dans le cœur des habitants de l’altiplano. Son rôle de gardien remonte loin dans le temps… Aux Etats-Unis, il y a longtemps aussi qu’on utilise des lamas pour protéger les troupeaux des coyotes et des chiens errants, ainsi qu’au Canada.

En Europe, à part en Angleterre, on balbutie et on note quelques expériences seulement dans les alpages Suisses et Français, ainsi que dans les Pyrénées.

En France, il existe une association, l’AFLA (Association Française Lamas et Alpagas) qui regroupe les éleveurs et propriétaires, environ 200)…

Le lama est efficace mais dans certaines conditions

La grande question est de savoir si le lama est efficace dans son rôle de gardien ? Si on en croit quelques témoignages comme celui de Matthieu Müller, ingénieur agronome responsable chez AGRIDEA à Lausanne de la production caprine et ovine, qui a introduit un lama dans son troupeau à Leysin, il y a un peu plus d’un an comme gardien, le bilan est positif. Il n’y a pas de conflit avec les chiens. Tout se passe bien, mais il souligne que la pression « des prédateurs » est faible pour le moment. Pour que le lama soit efficace il faut aussi que le troupeau ne soit pas trop grand, ni le terrain trop étendu.

Autre témoignage d’un éleveur du Puy de Dôme qui cite un de ses clients bergers :  « Depuis que j’ai votre lama, j’ai un taux de réussite de plus de 100% contre la mortalité des agneaux due aux renards ; non seulement je n’ai plus d’égorgement d’agneaux la nuit (il en avait une cinquantaine par an) mais je retrouve maintenant les agneaux morts naturellement, intacts sur le site».

Cet éleveur cite également « le cas d’un lama qui s’est affronté à une attaque d’une fratrie de six rottweilers affamés, combat qui aurait pu lui coûter la vie mais qu’il a assumé avant l’intervention de l’homme (ce qui lui a valu une décoration par 30 millions d’amis pour cet acte de bravoure de lama gardien).

Ce n’est pas tout ! Le lama peut rendre d’autres services, plus efficace qu’un chien, il signale « les moutons qui quittent le troupeau » par des gloussements… En plus, il ne coûte pas cher et ne mord pas les promeneurs ! Il doit être seul. Il ne faut pas lui associer un autre congénère, car il ne s’intéresse plus aux moutons ! Avec des chèvres, çà ne marche pas non plus… Il leur fait peur.

 

Le lama peut-il être une alternative à la protection des troupeaux contre les prédateurs ?

Les lamas ont l’avantage de vivre plus longtemps que les chiens de bergers (25 ans contre) et leur formation coûterait moins cher. Après 7 ans de services les chiens sont moins efficaces… A noter toutefois que le lama n’est pas capable de conduire  un troupeau comme un chien, mais il peut cohabiter.

Comme on le voit, cette solution du lama gardien de troupeau est encore très peu pratiquée dans une partie de l’Europe et surtout en France. Nous en sommes à peine au niveau expérimental. Si ces essais sont satisfaisant, on peut penser que la pratique se développera un peu, sans toutefois constituer la solution majeure à la protection des troupeaux en montagne contre les loups et autres prédateurs !

La vrai question qui reste posée est « un choix de société ». Devons-nous accepter la cohabitation avec les grands prédateurs (loups, ours etc…) dans nos pays ? On sait qu’il y a des pour et des contres et que, pour l’instant, en France, les grands prédateurs sont protégés malgré les dégâts causés aux troupeaux. Cet état de fait, commence à dissuader certains bergers de poursuivre leurs activités dans  les alpages et ils jettent l’éponge… des régions redeviennent sauvages au profit des grands prédateurs !

Il reste toutefois à rechercher des mesures de protection indispensables aujourd’hui pour les troupeaux. La solution du lama peut, dans certains cas, pour des petits troupeaux se révéler satisfaisante.

Mais pas sûr qu’on verra les lamas proliférer dans nos montagnes et nos alpages. Cependant, restons optimistes, leur utilisation progressera, certainement…

Sources Le Matin, La Tribune de Genève, lamas-alpagas.org,

(Photo : capture d’image sur le site lematin.fr)

 

LE SUPER-(Z)HÉROS… Jérôme Cahuzac !

Photomontage signé ©SB LE SNIPER (Ma page Facebook & mon Twitter)

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Cahuzac : la piste des labos et des complices

Jérôme Cahuzac a démissionné, mais en fait il n’aurait jamais dû être nommé. Ce du fait d’une disposition de 1993 interdisant à tout médecin de recevoir des avantages, quels qu’ils soient, « sous quelque forme que ce soit », provenant d’entreprises fournissant des produits couverts par la sécurité sociale. Le communiqué du procureur, qui évoque bien évidemment aussi la présumée existence d’un compte à l’étranger, soulève clairement ce point (« perception par un membre d’une profession médicale d’avantages… »), connu de tous de longue date en ce qui se rapporte à l’ex-ministre du budget.

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