Avaaz contre Mosanto : la guerre du concombre au melon

C’est comme je l’ai reçue : une proposition d’Avaaz (.org) de signer une pétition contre Mosanto. Selon l’organisation, Mosanto, déjà connue pour les semences OGM de céréales, s’en prendrait à présent aux fruits et légumes (concombres, brocolis, melons…) et tenterait d’obtenir des licences et brevets exclusifs pour des variétés de primeurs, notamment européennes.

Selon l’ONG Avaaz, fort critique des OGM, Mosanto et d’autres compagnies auraient trouvé des failles dans les réglementations européennes leur permettant d’obtenir l’exclusivité de commercialisation de diverses semences, dont celles de fruits et légumes courants.

Le système est connu. Une semence d’une variété devient brevetée dans un pays, et au nom du libre échange, des principes de l’Organisation mondiale du commerce, elle finit par l’être dans divers autres, puis le brevet devient incontournable.
Notez que l’Union européenne, en la matière, la France en particulier, protège formidablement les semenciers. Vous pouvez certes cultiver une variété de pomme, de choux-fleur, de ce que vous voudrez, devenue rare ou typique d’une région particulière, à la rigueur vendre votre production, mais pas question de faire proliférer vos fruits ou légumes. Il ne s’agit plus là de vous protéger, vous, contre la concurrence (que vous susciteriez) mais de ne pas faire d’ombre aux géants de l’agro-alimentaire.

Quand aux semences s’attachent des droits de propriété intellectuelle, vous n’avez plus qu’à passer chez les marchands (qui pourraient vous proposer du, par ex., purin d’orties, mais pas question que vous utilisiez ce même pesticide naturel fait maison).

Avec les OGM, plus question de préserver ses propres semences pour les réutiliser l’année suivante. On voit le danger. Avaaz considère qu’un seul pays européen sur 38 pourrait enrayer le processus qui fait que, déjà en Europe, la seule Mosanto a déjà la main-mise sur 36 % de toutes les tomates, 32 % des poivrons, 49 % des choux-fleurs.

En mai 2012, le Parlement européen, par 354 voix à 192, et 22 abstentions, s’est déjà prononcé. On sait ce que valent les décisions du Parlement européen ; les conseils des ministres des pays membres ont en fait le vrai pouvoir décisionnaire en Europe.

C’est pourquoi Avaaz, qui a déjà recueilli 1,3 million de signatures, ce jour, veut mettre la pression sur les ministres de l’Agriculture et d’autres ministères, en faisant circuler une pétition « Mosanto contre mère Nature ». Il faudrait peut-être pendre le dernier des grands semenciers avec les tripes – de cheval ? – du dernier margoulin viandard (au fait, cela devient quoi, l’affaire Covi, l’affaire Castel Viandes, les histoires de viandes avariées ou de viande de cheval ? eh bien, cela croît et empire…), mais bon, ce ne serait pas très légal. Alors…

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !

3 réflexions sur « Avaaz contre Mosanto : la guerre du concombre au melon »

  1. L’article n’est pas terrible a mon sens et vous auriez pu mettre un lien vers la pétition. Monsanto est une entreprise qui poursuit une politique d’appropriation criminelle et devrait être poursuivie pour crime contre l’humanité et crime écologique.

  2. La malbouffe mondiale.
    Mosanto sait reperer toutes les faiblesses de notre CE, helas.

    Promis je signe la petition

  3. [b]Je pense que la démarche Avaaz est juste et justifiée ,que pourrons nous faire quand cette société Américaine aura breveté tous ce qui est vivant sur la planète.
    En Inde déjà les paysans qui ont semé du coton OGM made in Mosanto se mordent les doigts ,aux State Unis nombre de villes ou était installées des usines de cette compagnie voient le taux de mortalité de la population en pleine explosion.
    À ainsi laisser faire le gouvernement US ne se rend pas compte que à court terme il court à une diminution de sa population drastique ,et cela pour un profit immédiat. [/b]

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