Lettre ouverte au Câmârâde François

Cher Câmârâde François,

 

J’ai voté pour toi, bien sûr, pas plus convaincue que ça, surtout que ta nouvelle compagne a l’air un peu nouille et a plutôt une tête de droite pas repentie, tu aurais dû rester avec Ségolène, elle a du vocabulaire et de la classe. C’est vrai que cela fatigue souvent les mecs (te voilà classé dans la catégorie "mecs" et, pour moi, ce n’est pas un compliment) mais je ne sais pas qui est son perruquier, faut reconnaître que tu ne rivalises pas de la mèche avec elle. Faute de goût. Quant à ton amaigrissement, heureusement que la chefferie de la République te requinque les joues, tu semblais tout flagada de partout (enfin, je n’ai pas tout vérifié).

 

Enfin, Niko la banane fait maintenant partie de la gent qu’il affectionne en lui déclarant : « casse – toi, pauv’ con », une bonne chose. Une moins bonne chose, c’est l’état dans lequel il a laissé notre charmant pays et ses citoyens qui ne demandent qu’à travailler (suffisamment) pour vivre décemment. Il a vraiment bien fait d’aller se faire voir à New York, faire sa petite conférence (le club des anciens "chefs") à 200 000 balles. Je sais, moi, que cette somme sera reversée aux Restos du coeur, brave type, Niko… On appellera le plat de flageolets "spécial Niko", comme ça personne n’en voudra et il pourra être resservi trois jours d’affilée. Et 200 000 dollars de flageolets, il y a de quoi nourrir beaucoup de monde…

 

Si je ne m’abuse, François, j’ai voté pour un socialiste. J’ignorais que le parti socialiste faisait du sous-Sarko : c’est, encore, les petits, les misérables qui paient et on créée une banque européenne pour éviter aux différentes banques nationales d’être trop visiblement renflouées par l’Etat. Certes, cela fera moins désordre. Nous passerons à une caisse de plus en plus gourmande, sans savoir où partent nos sous, alors que nos banquiers, pour les frais de compte, nous jouent de plus en plus "massacre à la tronçonneuse". Je l’ai vu à sa sortie. Maintenant, ça ferait rire nos ado. moi, j’ai frémi…

 

La dernière de la Sécu est d’une mesquinerie sans nom. Ou tu prends des médicaments génériques, auquel cas le pharmacien ne te fait rien payer, ou tu prends la "marque" d’origine et tu avances les frais de médicaments que tu te fais ensuite rembourser par sainte Sécu. C’est vrai, ça fait de la trésorerie. (Je ne connais pas un seul médicament siglé Dior ou Channel). Seulement, tous les génériques ne valent pas toujours les originaux et ils vont finir par se coller sur le dos une affaire genre "mediator" pas piquée des hannetons. Si j’étais ministre de la Santé, je me taillerais avant que ça me retombe sur ce qui LUI sert de tronche). Imaginez un minimum vieillesse (environ 600 euros/mois), qui a une facture de 700/800 euros de médicaments par mois… Les vieux peuvent calancher, ça dégagera des gens qui "coûtent" et des logements. C’est un coup à la Dufflot ? Enfin, moi si ça se termine genre "mediator", je prierai ma descendance de leur coller (à l’Etat) un procès carabiné qui permettra à ma fille de toucher l’équivalent d’une rente à vie pas cochon. Cochon de lampiste, cochon de con-sommateur (les commerçants mettent aussi la gomme, y’a pas de raison), cochon d’imposable, cochon de vivant. Quand tu auras trop faim, au moins, tu ne descendras plus gueuler dans la rue. Et Montebourg qui se ridiculise ! Encore un qui se fait frire tout seul… Ayrault, je l’aime bien, il a une tête d’honnête homme. Donc j’éviterai de me laver la main après lui avoir serré la mimine. C’est dit. Mon prochain candidat sera Mélanchon. Non, mais ! Je n’ai pas voté à gauche pour avoir une politique de droite dure et François, il faut, en toutes choses, de la mesure. Fallait étaler les réformes. Tu t’es précipité comme un cador parce que ton propre camp t’a appelé "Flamby" ou "Fraise des bois"… Abandonne le coup de menton mussolinien (t’es pas doué sur ce coup là) et mets en place une politique SO-CIA-LIS-TE. Tu veux qu’on te donne des idées, qu’on te fasse réviser ton Jaurès et ton Blum ? Tu ne tapes pas où il faut. Il y a plein d’économistes et de financiers qui clament haut et fort, arguments béton à l’appui, qu’il faut créer deux sortes de banques :

 

-les banques courantes, où tu reçois ton salaire, tes émoluments, ou tu as ta ‘tite carte bleue, où tu payes tes impôts (c’est fou, quand un banquier analyse ton compte, ce qu’il sait sur toi !) Mais, j’ai environ 40 ans de gérance de petite entreprise derrière moi, jamais ils n’ont jamais reçu le moindre bilan car, admettons que je le communique si j’emprunte, c’est dans la norme, mais je n’emprunte pas. Ah, mais !

 

– les banques d’investissement et de finances où sévissent nos chers traders (ça doit être marrant de faire joujou avec les fonds de son employeur…) qui prennent des risques, MAIS qu’ils les prennent à leurs risques et périls, Boudiou ! pas aux nôtres qui, bonnes vaches à lait, payons les errements de ces m’sieurs – dames. Moi, je n’investis pas chez eux, je ne possède aucune action (à part un gros paquet de coupons à toucher tous les mois qui datent de la crise de 1929 : vas te faire voir, c’était la faillite). C’est curieux, quand mon banquier me propose d’investir, je lui réponds coupons valant rentes sur le capital, comme en 1929. Ça plaît pas…

Enfin, j’ai aussi une action « Chemins de fer russes » et une autre « Canal de Panama », ça fait « bonne famille » mais ne rapporte rien.

François, Cher Camarade, tu débloques. Tu as la trouille de rater le train de la reprise (t’inquiète, il est encore très loin), et tu te la joues à la Sarko en piquant les économies des gens pas riches, voire même des retraités. On finira par de voir faire ton jogging accompagné de deux gardes (musclés, eux) du corps et suivi par Valérie, en bagnole qui beuglera : « cours, François, cours ! L’avenir est derrière toi ! » Comme on criait, en 1968…

 

Je vais vous en raconter une bonne.

La Sécurité sociale est le plus grand propriétaire de France. Elle ne sera jamais en faillite, c’est impossible. Et, pour assurer sa mission de service public, elle pourrait aussi vendre un peu de son patrimoine. ON N’ A PAS CREE LA SECU , POUR QU’ELLE FASSE DES BÉNÉFICES ET QU’ ELLE SE CREE UNE CAVERNE D’ ALI BABA !

Elle encaisse, elle reverse. Aux grands jours, elle a amassé plein de fric et l’a placé. Et maintenant, elle veut garder TOUT son capital, ses fifrelins, en nous faisant payer plus, toujours plus. Quant à ton 100 %, maladie de longue durée, mon Chou, il te coûte chérot et tu paies, comme tout le monde, une participation (50 balles par an ? Tu rêves ? C’est bien plus, en réalité et les mutuelles – bien grasses – ne sont pas concernées… Paies, paies, paies…)

Camarade Hollande, tu dois taxer les échanges financiers qui rapportent si lourd. Obliger Total et compagnie à déclarer leurs bénéfices ailleurs que dans des pays où ils ne paient pratiquement rien, c’est-à-dire EN France. On a crié au loup quand tu as décidé la taxation à 75%. Bah oui, mais ces 75% ne concernent que la tranche au-dessus du million de revenus annuels. Pas bien méchant, quand même !

J’ai encore beaucoup à dire mais je ne vais pas en faire un drap de lit. Hollande, ne nous fais pas le coup du fromage à la place de la cervelle. Camarade Ayrault, tu as une tête d’honnête homme : tâche de l’être, même si ça déplaît.

Allons, je n’ai pas fichu grand’chose cette semaine. Il faudra que je vous raconte le joli scandale des aides – soignantes et des infirmières du pavillon P… à Cochin. Bon hôpital, au demeurant mais qui a des ratés. D’ailleurs, je vais envoyer une bafouille au Professeur D. qui dirige tout ce petit monde pour lui raconter ces faits déplorables. Je dénonce, moi. Je félicite, aussi, quand il y a lieu de le faire, et je sais même dire merci. Je n’y peux rien : restes de petit patron d’entreprise qui a toujours « couvert » son personnel mais qui ne supporte pas l’incurie et qu’on laisse les gens crever dans leur merde, littéralement. Je l’ai en travers de la gorge. Il faut que je me défoule.