Actualité économique du 15 février

 

 

L’Europe attend encore plus de la Grèce

La Grèce a adopté dimanche soir un nouveau plan d’austérité visant des économies de 3,3 milliards d’euros. Outre les 325 millions supplémentaires dans le budget 2012 souhaités par l’Europe, les bailleurs de fonds souhaitent un engagement précis et écris de la part du gouvernement grec. Le pays a annoncé des élections anticipées au mois d’avril. Les ultimes négociations porteraient ainsi sur ce qui se passerait après. Un accord est indispensable au déblocage du deuxième plan d’aide à hauteur de 130 milliards d’euros. Il y a urgence, 14,5 milliards de dette grecque arrivant à échéance le 20 mars prochain, date à laquelle la Grèce ferait alors défaut de paiement. Sur le dossier grec, la Banque Centrale Européenne a annoncé aujourd’hui avoir trouvé un moyen détourné pour aider la Grèce sans enfreindre ses statuts qui lui empêchent de prêter directement aux pays. L’institution va redistribuer les bénéfices sur ses titres de dette grecque aux Etats membres de la zone euro qui devront ensuite reprêter au pays hellénique. La BCE a acheté pour 38 milliards de dette grecque l’été dernier. Ces titres valent aujourd’hui 50 milliards, soit 12 milliards de bénéfice. Les créanciers privés, qui vont sans doute accepter une décote de 70% de leurs titres, militaient depuis plusieurs semaines pour une participation du secteur public à la restructuration de la dette de la Grèce.

La Chine va aider l’Europe

Plusieurs institutionnels chinois ont annoncé ces dernières heures que la Chine allait continuer à aider massivement l’Europe. La crise de la dette l’intéresse tout particulièrement car d’une part, l’Union Européenne reste la première économique mondiale, et surtout, l’Europe est la première destination des exportations chinoises. L’idée pour la Chine est bien entendu de sauver son premier partenaire commercial. La Chine qui aide l’Europe, c’est loin d’être une nouveauté. Fort de ses 3 000 milliards de réserves de change, le pays détiendrait déjà plus de 500 milliards de dette souveraine européenne. La Chine a aussi indiqué il y a quelques semaines vouloir participer au Fonds Européen de Stabilité financière ainsi qu’à son successeur, le Mécanisme Européen de Stabilité, sans indiquer toutefois de montant précis. En pratique, le pays pourrait allouer des ressources pour un ou deux fonds créés pour attirer les investisseurs étrangers dans la zone euro. L’idée serait de créer une structure liée au FMI et au FESF à laquelle pourraient participer ces investisseurs. Outre sauver ses exportations, la Chine pourrait ainsi diversifier ses réserves de change et demander d’autres contreparties comme la reconnaissance, par l’Europe, du pays en tant qu’économie de marché. Par ailleurs, la situation en Chine est étriquée, les dirigeants étant coincés entre une relance de la croissance et une inflation préoccupante. La croissance chinoise est aux alentours de 8%, tout juste au seuil suffisant pour combler l’important flux migratoire des campagnes vers les villes. Soutenir la croissance n’est pas un problème d’argent mais cela poserait des problèmes au niveau des prix. La hausse des prix reste la priorité de Pékin. La Banque Centrale Chinoise a d’ailleurs relevé 5 fois ses taux en un an. Mais les prix continent de grimper menaçant la stabilité sociale. La Chine va devoir bientôt faire un choix.

 

En bref, les chiffres de la croissance montrent que l’économie globale de la zone euro a progressé de 1,5% sur l’ensemble de l’année 2011 avec un repli net de 0,3% au quatrième trimestre selon Eurostat, l’institut chargé d’élaborer les statistiques de la zone euro. Les Pays-Bas et l’Italie entrent en récession. L’Allemagne perd 0,2% au quatrième trimestre alors que la France s’en sort plutôt bien avec 0,2% de croissance. Sur l’ensemble de l’année, la tendance est complètement opposée. La croissance française s’élève à 1,7% et celle allemande à 3%.

La BNP Paribas a ouvert le bal des publications des résultats annuels pour 2011. Ses bénéfices ont chuté de 22% atteignant 6,05 milliards d’euros. L’établissement français se place bien au dessus des recommandations de Bale III avec un renforcement de ses fonds propres à hauteur de 9,6%. Elle a également réalisé des provisions supplémentaires pour faire face à une décote de 75% de ses titres grecs. 

Enfin, la Commission Européenne a déclaré vouloir que les Etats repoussent encore l’âge de départ légal à la retraite.