Dix millions de Français sont restés devant leur poste de télévision afin de suivre les vœux présidentiels du 31 décembre. Exercice classique où rien est à attendre ou presque. Les téléspectateurs et les médias se sont quand même arrêtés sur une déclaration intéressante, mais assez floue : le pacte de responsabilité.


La croissance et la création d’emplois sont en panne et même si le président se félicite des résultats qui « sont là » bien qu’ils soient « forcément longs à apparaître », il est temps de passer à la vitesse supérieure. Cette exigence vient naturellement de l’opposition, mais aussi de son propre camp qui ne comprend pas toujours les décisions et revirements sous la présidence Hollande.

L’annonce qui aura marqué les esprits est sans aucun doute le pacte de responsabilité que souhaite passer l’exécutif avec les entreprises. Si ces dernières ne sont pas souvent écoutées comme elles le voudraient par le pouvoir, il semble que le président du Medef, Pierre Gattaz, ait réussi à convaincre le ministre de l’Economie que la situation requérait une entente plutôt qu’un combat mortel entre patronat et pouvoir politique.

François Hollande souhaite donc baisser les charges des entreprises en contrepartie d’embauches. Le chômage est la « seule priorité » du chef de l’Etat et une nouvelle cartouche a été tirée afin que les résultats soient enfin visibles et incontestables. Les entreprises sont désormais vues comme des partenaires et non plus comme des agents destructeurs d’emplois trop obnubilés par le profit.

 

Un changement de vision, mais un grand flou artistique

Si la vision présidentielle semble avoir changé, un grand reproche qui est fait depuis longtemps demeure. Les propositions/décisions de François Hollande sont peu précises et laissent planer de nombreux doutes quant à la réalité de cette prochaine mesure. Quelles entreprises seront concernées ? A combien se chiffreront les baisses de charge ? Combien de créations de postes sont attendues par les équipes présidentielles et que se passera-t-il si les objectifs à déterminer ne sont pas tenus ?

Comme on pouvait s’y attendre, l’opposition raille le président même si le pacte de responsabilité n’est pas pour lui déplaire. Le Parti socialiste et ses alliés saluent le courage de François Hollande alors que l’extrême gauche dénonce un aveuglement coupable. Quid des entreprises ?  Ces dernières ne peuvent que saluer le principe même si elles attendent de voir avec un peu d’inquiétude à quelle sauce elles seront mangées.

Les patrons et les entrepreneurs sont donc attentifs et espèrent voir des mesures notamment issues du Livre blanc rédigé par GEEA être reprises par un exécutif à la recherche de solutions. La fiscalité est au cœur de toutes les préoccupations et si des décisions courageuses sont prises (notamment une baisse substantielle des dépenses publiques), les résultats pourraient enfin se faire sentir dans une France qui accueille 2014 avec de fortes réserves.