Nul ne pouvait imaginer au moment où la France de Jacques Chirac dépêchait à Abidjan en Côte d’Ivoire la force « Licorne » qu’il s’agissait là des « mercenaires » français chargés de chasser Laurent Gbagbo du pouvoir.
En effet, afin d’aider la Côte d’Ivoire à trouver une solution pacifique à la crise qui la secoue depuis le coup d’Etat manqué de 2002, la France avait dépêché sur place à Abidjan un contingent de plusieurs centaines d’hommes, chargé d’assurer la sécurité des populations civiles, et surtout de veiller au respect du cessez-le-feu entre les différents belligérants. Une opération dite « Licorne », qui recevra même l’assentiment du conseil de sécurité de l’ONU.
Mais, dans les faits, cette force théoriquement neutre se révélera être un défenseur inconditionnel d’Alassane Ouattara. Elle multipliera plusieurs exactions contre les pro-Gbagbo, et, aidera la milice de Guillaume Soro à déloger de la Présidence ivoirienne – dans des conditions pratiquement inhumaine – Laurent Gbagbo et sa famille. Et, jusqu’aujourd’hui, personne, même pas l’ONU, n’a jamais osé lever le petit doigt, pour condamner cette intrusion malsaine dans les affaires intérieures d’un pays pourtant souverain depuis plus d’un demi-siècle.
À l’arrivée l’an passé de François Hollande à l’Elysée, les africains ont caressé le vœu de voir afin rompre la très désastreuse « France-Afrique ». Que non ! Car celui-ci semble même pire que De Gaulle, Chirac, ou même Sarkozy. Il ne cesse au quotidien de faire des leçons de démocratie aux africains, non sans apporter son soutien plus ou moins visible à de nombreux dictateurs.
Plus grave, les militaires français continuent de s’inviter dans les conflits africains. Après s’être engagé au Mali, Monsieur Hollande a dépêché au Cameroun tout récemment des gendarmes, chargés de libérer les otages français capturés au nord du pays. Et, jusqu’ici, rien ne semble bouger sur le terrain.
Aussi, comme pour confirmer tout le mal qu’on pense déjà de lui, le N°1 Français a indiqué cette semaine que la France sera « intraitable » au sujet de la Présidentielle malienne de juillet prochain. Une déclaration très maladroite de la part d’un chef d’Etat !
C’est donc le lieu pour nous ici d’inviter Monsieur Hollande à comprendre qu’il n’a pas de leçon de transparence électorale à faire au Mali. Il est Français et le restera. Il est vrai qu’il a aidé les forces maliennes à disperser les islamistes ; mais cela ne suffit pas pour s’ériger en gendarme de la démocratie malienne. Donc Attention monsieur Hollande ; les Africains n’accepteront plus une autre Côte d’Ivoire !