Les réactions se multiplient concernant le film du député Geert Wilders, "Fitna ", y compris dans la presse des pays musulmans. La polémique est bien lancée, pour un film que pourtant personne n'a encore vu mais dont on devine, selon les rapports du réalisateur lui-même, ce qu'il en sera : une dénonciation en règle de tous les travers de l'islam d'aujourd'hui, avec ses longues séries de violences terroristes, ou encore judiciaires à travers l'application de la charia.
Craignant des violences, le gouvernement a déjà tenté par deux fois d'en empêcher la diffusion et serait tenté de censurer. Les chaînes de télévision ont déjà refusé de le passer dans son intégralité et le réalisateur, qui aurait créé un site exprès pour cela, devrait le faire diffuser sur internet. Ainsi que ce fut le cas pour le discours de Ratisbonne, les réactions du monde "oriental" dégagent diverses tendances, plus ou moins représentatives de l'opinion générale. Le député est aussi intervenu au parlement pour faire interdire le Coran et stopper l'islamisation des Pays-Bas.

Dans les rues de Jalalabad, ils ont été plus de deux mille à manifester, dans la région ouest de l'Afghanistan, contre les caricatures de Mahomet au Danemark ainsi que contre le film du député néerlandais. Ainsi que c'en est presque la coutume pour ce genre de défilé, au passage sont brûlés les drapeaux danois et néerlandais. "Mort au Danemark, mort au Pays-Bas" hurlent-ils, avant d'aller brûler l'effigie du président Georges Bush, entre deux slogans anti-américains. Ces quelques 2000 personnes appellent aussi le gouvernement à expulser les soldats de ces deux pays, en tout 1500 néerlandais et 600 danois présents dans le cadre des forces de l'OTAN. "Nous voulons que le gouvernement rompe toutes relations avec leur gouvernement, ils ont insulté notre prophète et notre religion." explique l'un d'eux à un journaliste de l'AFP. Les talibans avaient déjà menacé d'intensifier des attaques envers les soldats néerlandais. Cette manifestation se fait dans le cadre d'une série dans les plus grandes villes du pays depuis le début de la semaine. Comme c'est souvent le cas dans une foule, on cherchera en vain un esprit plus critique. Dans un journal marocain, Aujourd'hui le Maroc, un article fustige le député. Commençant sa diatribe en expliquant que le Coran est un trésor de l'humanité, qu'il appartient à tout le monde et que chacun peut le lire et le commenter, il condamne la comparaison à Mein Kampf et évoque les tensions que cela ne saurait que raviver entre le monde occidental et le monde musulman, après les caricatures et le discours de Ratisbonne. Parlant du Coran il ajoute : "il peut être lu, analysé et interprété par tous. Ce travail doit être fait avec humilité, et non avec cette arrogance ou cette supériorité affichée par ceux qui voudraient apprendre aux musulmans comment être de bons musulmans…", dénonçant une analyse dépourvu de contexte historique et une lecture politique. L'auteur explique que dans son interprétation du Coran, Geert Wilders donne finalement raison aux extrémistes "En réduisant comme il le fait le Coran à un message de haine, il fait peut-être sans s'en rendre compte, la même chose que les extrémistes qu'il entend dénoncer." En revanche un article émanant d'Algérie, kabyles.net  se déclare solidaire avec Geert Wilders, non pas sur le fond, mais sur la forme et sans mâcher les mots. Il commence par : "Au nom de la Liberté, je vous soutiens." et continue en exprimant tous les désaccords qui peuvent exister entre les musulmans qui se veulent ouverts et les plus fanatiques d'entre eux. "je suis certains de ne pas partager avec vous votre idéologie ainsi que certaines de vos idées et de vos prises de positions, il n'en demeure pas moins que par rapport à la dernière controverse ayant trait à votre film sur le coran, je vous exprime ici mon soutien indéfectible au nom de la liberté d'expression et de la liberté tout court qui est la base et l'essence même de la notion de démocratie et de modernité." L'auteur explique que parmi les musulmans "nombreux sont ceux, comme moi, qui ne comprennent cette énième levée des boucliers contre la diffusion d'un produit culturel, intellectuel et politique par ceux-là même qui n'ont pas hésité à mettre le feu à la poudrière lors de l'affaire des caricatures du Jyllands-Posten au Danemark, de celle du journal Charlie Hebdo en France, d'égorger en pleine rue le réalisateur, Theo Van Gogh, en 2004 pour son film Submission, consacré à la place de la femme dans la religion musulmane, la députée libérale Ayaan Hirsi Ali scénariste du film, avait aussi été menacée …" Puis parlant "des obscurantistes à l'affût de la moindre occasion pour semer la terreur" il décrit "les peuples vivants dans les pays dits musulmans (qui) croupissent sous le poids des dictatures qui se maintiennent par la corruption, la misère, l'endoctrinement, le musellement de la liberté d'expression (…) par la désinformation qui travestie la liberté d'expression dans le monde occidental pour en faire une supposée velléité de nuire et/ou d'agresser le musulman et sa conscience (…) il évoque encore "les régimes politiques musulmans et (…) l'internationale intégriste islamiste dont la volonté de prolonger ses tentacules sectaires et obscurantistes aux quatre coins de la planète prend appuis sur la violence aveugle, l'assassinat par égorgement, les viols collectifs sur des filles de 08 à 88 ans, des massacres collectifs…etc. livrés au préalable aux citoyens épris de justice et de liberté dans ces mêmes contrées (on lira avec attention la suite qui traite du sort qui est fait aux chrétiens en terre d'islam). Le site "Point de bascule " a traduit l'intervention du député au parlement. "Le Coran est avant tout un livre de guerre – un appel à massacrer les non-musulmans (2:191, 3:141, 4:91, 5:3), à les faire rôtir (4:56, 69:30-69:32), et à provoquer des effusions de sang parmi eux (47:4). Les Juifs sont comparés à des singes et des porcs (2:65, 5:60, 7:166) tandis que les personnes qui croient en Jésus-Christ comme le Fils de Dieu doivent, selon le Coran, être combattues (9:30)." (…) il est encore possible pour les musulmans de voir le Coran, qu'ils considèrent comme valable pour tous les temps, comme un permis de tuer. (…) le Coran est un livre qui incite à la violence. Je rappelle à l'Assemblée que la distribution de ces textes est illicite (en suite le texte de loi)." Il cite Erdogan, "Il n'y a pas d'islam modéré ou immodéré. L'islam est l'islam et c'est tout. (…) "faisons en sorte que la troisième invasion islamique, (…) sera également arrêtée en dépit de son caractère insidieux et nonobstant le fait que, contrairement aux 8e et 17e siècles, elle n'a pas besoin d'une armée islamique parce que les dhimmis apeurés en Occident." Continuant il évoque l'attitude des politiciens néerlandais, dont les déclarations sur la charia seraient tendancieuses. Il ne fait pas que dénoncer : il cite en même temps des sourates du Coran, en appui de ce qu'il avance…