Alors que le Canada et plusieurs pays asiatiques et africains ont interdit l'importation de lait et des produits dérivés du lait en provenance de Chine, Tesco, le numéro un de la grande distribution britannique, a retiré de la vente les crottes en chocolat d'origine chinoise.
Cette mesure serait uniquement une mesure de précaution a indiqué un porte-parole du géant de la distribution, aucun test n'ayant encore été effectué sur ce genre de produits, mais le risque existe bel et bien puisque la plupart de ces crottes contiendraient du chocolat au lait.
Pour rappel, le lait frelaté a déjà tué quatre bébés en Chine tandis qu'environ 53.000 autres enfants ont dû recevoir des soins médicaux.
Ce scandale, peut-être le plus grand qu'ait connu la Chine, aurait débuté en décembre 2007 avec plusieurs réclamations auprès de Sanlu, le premier groupe laitier chinois, pour des problèmes concernant son lait en poudre. En juin 2008, le groupe aurait réalisé des tests sur son produit et aurait trouvé des traces de mélamine, un composé utilisé dans la fabrication de colles et de résine, mais n'aurait informé les autorités qu'en août suite à l'intervention du Néo-Zélandais Fonterra, détenteur de parts dans la société Sanlu.
Les autorités chinoises auraient alors attendu la fin des jeux olympiques et para-olympiques pour effectuer des tests à plus larges échelles et découvrir l'ampleur du désastre : une vingtaine de fabricants de produits laitiers incriminés et plusieurs dizaines de milliers de victimes !
Dans un communiqué officiel, Sanlu a tenté de se déculpabiliser en incriminant les éleveurs qui le fournissaient en produits laitiers. Selon le groupe, ceux-ci auraient dilué leur lait dans de l'eau puis l'auraient mélangé à de la mélamine afin de faire remonter les teneurs en azote et falsifier la teneur en protéines de leur produit pour pouvoir le vendre aux fabricants de lait en poudre en réalisant de substantiels bénéfices. De toute façon, même si les coupables se trouvent en amont du groupe, Sanlu aura du mal à expliquer son manque de réaction face aux inquiétudes de plusieurs parents et médecins depuis décembre 2007 !
Ce coup porté aux produits fabriqués en Chine pourrait être fatal à l'exportation de la nourriture made in china, puisque les Chinois eux-mêmes n'ont désormais plus confiance en leurs industries alimentaires. Dans la Chine de l'enfant unique, ces scandales à répétition pourraient mettre un frein à l'ivresse de croissance et à l'appât du gain rapide qui ont conduit des fonctionnaires, des chefs d'entreprises, des hommes politiques à jouer de manière abjecte avec la sécurité des populations.