L’Iran peut avoir sa bombe. La Syrie la veut. L’AIEA menace fébrilement.

Le chef de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA), l'égyptien ElBaradei, demande officiellement à l'Iran de "débloquer la situation" concernant son dossier nucléaire militaire, et espere que la nouvelle politique américaine face à Téhéran permettra de sortir de l'impasse.

Hier, sur CNN International, Michael Mullen, chef d'état-major américain, a  affirmé que l'Iran détenait suffisamment de matériaux fissiles pour fabriquer une bombe atomique. «Et l'Iran doté d'une arme nucléaire, je le pense depuis longtemps, c'est une très mauvaise perspective pour la région et pour le monde», a-t-il affirmé. Ces deux phrases, qui font le tour du monde, inquiète la communauté internationale au plus au point.

C'est ainsi que, le conseil de l'AIEA s'est réunit à partir d'aujourd'hui lundi, à Vienne, pour plancher à nouveau sur les dossiers nucléaires iranien et syrien, à un moment où, selon Téhéran disposerait désormais théoriquement d'assez d'uranium enrichi pour fabriquer une bombe.

Dans son dernier rapport, ElBaradei s'est plaint (une fois de plus) de l'absence de coopération iranienne. Notament, sur des questions essentielles!.. Comme le refus de se plier aux injonctions du conseil de sécurité de l'ONU de cesser ses opérations d'enrichissement de l'uranium, un procédé qui permet de fabriquer du carburant mais également des matériaux entrant dans la fabrication d'une bombe nucléaire.

Il y a des réflexions en vue de nouvelles sanctions", a en tout cas annoncé responsable de l'UE sous couvert d'anonymat. Mais "il n'y a pas de liste arrêtée définitivement", a ajouté un autre diplomate, demandant lui aussi à rester anonyme. "C'est un travail de préparation", a conclu ce dernier.

Dans un document de 5 pages mis en ligne sur le site de l'AIEA, il est écrit : "L'AIEA, qui estime n'avoir fait «aucun progrès substantiel» dans la connaissance du programme iranien. L'Iran continue d'assembler des cascades de centrifugeuses IR-1. Il mène également des tests sur des modèles plus performants de type IR-2 et IR-3, et possède désormais 839 kg d'uranium enrichi." Rien de vraiment rassurant en quelques sortes…

Par ailleurs, les experts débattent également aujourd'hui du programme secret syrien. L'AIEA prévoit des mesures "particulières" à l'encontre de la Syrie après son refus de laisser vérifier des activités interdites présumées. ElBaradei a appelé une nouvelle fois Damas à autoriser l'accès de ses experts à plusieurs sites sensibles dans le cadre de leur enquête sur Al Kibar. "Un tel accès, ainsi qu'un échantillonnage des débris et restes des équipements (qui se trouvaient sur le site détruit par Israel), est essentiel pour permettre à l'agence de livrer ses conclusions", a déclaré le directeur de l'AIEA.