"Dans le Marais de Paris, on peut chasser le chapon sans date d'ouverture ou de fermeture, mais dans le marais de Picardie, on ne peut chasser le canard en février" déclarait il y a peu Jean-Marie Le Pen, devant une assemblée de chasseur, sans surement se douter, que toute la communauté homosexuelle, pour laquelle le Marais à Paris est une sorte de capitale dans la capitale, s'offusquerait qu'on les prennent pour des dindons, euh, chapons. C'est sur les forums internet que cette communauté crierait son indignation, d'après l'AFP{mosimage}
Tout d'abord un chapon est d'après le dictionnaire de l'académie un coq châtré que l'on engraisse, et qu'on retrouve rarement, et pour cause, dans le Marais de Paris, ce qui fait sans doute qu'il n'existe aucune réglementation sur le sujet, du moins si l'on en croit Jean-Marie Le Pen. La règlementation existerait, qu'on pourrait tout de même douter qu'une telle chasse en pleine ville puisse avoir lieu.
Ce qui est étonnant dans cette indignation, c'est qu'elle tend à supposer une certaine connivence entre les chasseurs et le candidat, qui d'un accord tacite, lutterait contre l'envie de faire la chasse , en plein Marais et hors saison, à cette communauté. Prend on les homosexuels pour des chapons ? Rappelons que la chasse aux homosexuels est interdite…
Il est plus vraissemblable que le jeu de mot, qui n'est pas non plus d'une grande fabrique, se joue sur le mot "marais", et sur les dates d'ouverture dans ces lieux de chasse, pour lesquelles les réglementations sont assez strictes.
Il est assez étonnant que seuls les homosexuels s'offusquent, là où tout un chacun n'y voit rien qui soit condamnable en soit, mais cela témoigne du fait que cette communauté ne se sent pas si "intégrée" dans notre société, malgré la "gay pride", malgré le magazine "tétu" par exemple et malgré la chaine de télé "pink" qui leur est adressée.
Alors, communautarisme exacerbé, ou véritable sentiment de rejet de la part de cette communauté ?
A en croire les dires de certaines de mes connaissances, il y aurait un peu des deux, tel couple me racontait il y a peu que leur passage dans la rue attirait les moqueries des passants dans leur quartier, assez proche de Paris, ces deux amants partagés sur la "Gay pride", trop caricaturale pour l'un et donnant une mauvaise image, essentielle pour l'autre, à cause des agressions d'homosexuels, qui existent encore…
Quoi qu'il en soit, rendez-vous dans le Marais, pas pour chasser le chapon! Mais pour le quartier lui-même, très beau, et ces nombreux cafés et boutiques…{mosimage}{mosimage}
J’aimerai savoir ce que penses les lecteurs…
Bonjour, je suis l’auteur de l’article et je suis allé voir les réactions sous d’autres articles, tournés autrement que le mien.
Je suis étonné des réactions des homosexuels sur le sujet, et j’aimerai savoir si le jeu de mot m’aurait échappé!!! Peut-être un humour un peu trop gras, auquel je ne suis pas habitué! Il ne m’avait pas semblé qu’on puisse réellement comparé un homosexuel à un chapon…!
Je serais très heureux d’avoir l’avis de tous.
Bien cordialement!
Euh… Comparer avec un « R »
homosexuel pas simple
ben non je ne crois pas qu’il soit simple d’être homo … même si certaines libertés sont conquises avec le temps. maiintenant avec Mr le pen on ne peut pas s’attendre à de la dentelle.
Pas simple
Merci de votre commentaire!
Oui, je suis plutôt d’accord avec vous, ce n’est surement pas simple.
J’ai été révolté de savoir qu’on se moquait de mes amis homosexuels dans la rue.
en réponse à votre article
Ce que moi je ne comprend pas, Blaise, c’est votre incapacité à comprendre pourquoi la communauté homosexuel réagit.
Soit. C’est un jeu de mot douteux comme les affectionne M. Lepen, du même ordre que « Durafour crématoire ».
Les propos de M. Lepen ont plusieurs niveaux de compréhension. Je veux bien vous en faire part puisque vous êtes demandeur.
Il s’agit d’une insulte à caractère sexiste, d’une part. Car comparer la communauté homosexuel à un groupe de chapons, c’est retirer aux hommes de cette communauté le fait qu’ils sont des hommes dotés d’un sexe et de testicules.
Dire que ce sont des chapons est en ce sens identique à croire que les gays sont des effeminés.
D’autre part ce sont des paroles violentes de nature homophobe, puisque M. Lepen rappelle qu’hélas la « chasse aux pédés » est interdite.
Doit on cautionner les propos nostalgiques de cette époque où on pouvait « casser du pédés » sans risque, propos qui s’adressent à des chasseurs venus lui parler ?
M Lepen s’adresse donc à un public homophobe, il flatte leur bas instincts.
Enfin considereriez vous que l’on puisse dire des femmes venant d’accoucher qu’elles sont des poules pondeuses qu’on ne peut plus faire cuire en poule-au-pot sans que les femmes s’inquiètent de cette dérive ? Considereriez vous que l’on puisse dire des émirs musulams enrichis par le pétrole qu’ils sont des porcs se roulant dans la boue noire ?
Non ! Il y a des associations d’idées qui ne sont pas que maladroites et irrévérencieuse. La sémantique confère à tout cela un sens INACCEPTABLE car celà attise la haine et la discrimination.
Vous dites que seuls les homosexuels sont choqués. Mais, Blaise, n’est ce pas parceque la population n’a pas forcement pleinement conscience de la violence contenue dans les propos de M. Lepen ?
Si M. Lepen avait fait un jeu de mot sur les juifs, il aurait été normal que la société, via les journalistes, soit mise au courant. Les réactions indignés du CRIJF auraient été normales et comprises par tous.
Somme toute dans votre billet, vous êtes le relai de cette société encore pleine de certitude, cette société qui sait que les propos antisémites sont condamnables, mais qui refuse encore de savoir que les propos homophobes sont tout autant condamnables.
L’absence de réaction de la société est inquiétante. Vous participez à cela, vous interrogeant en quelque sorte s’il y a lieu de prendre au sérieux la réaction de la communauté homosexuel.
J’ose croire que cela évoluera. Il a fallu 20 ans pour que Front national banisse le mot « RAT » de son vocabulaire pour désigner les juifs.
Et personnellement je ne suis pas un chapon que l’on assassine à coup de fusil, pas plus que les juifs ne sont des rats que l’on peut empoissoner.
Espérant vous avoir éclairé sur la réalité de la sémantique haineuse frontiste, recevez mes salutations.
Merci Oouups
Merci Oouups de votre commentaire, je me suis senti un peu bète après avoir écrit mon article de n’avoir pas bien compris le jeu de mot!
Il se trouve que je fréquente des amis homosexuels et que je n’ai pas ce genre de préjugés, ce qui me rend un peu hermétique à ce genre de plaisanterie. Ca ne me parait pas bien drôle non plus!
Au fond tout cela part aussi de mon opinion sur la gay pride que je trouve parfois excessive, tout comme un de mes amis qui est concerné. Je crois d’ailleurs que ça ne fait pas l’unanimité chez les homosexuels non plus.Je me répète, j’avais été choqué du fait que mes amis puissent être moqués dans la rue par une bande de petits imbéciles!
Vous m’avez éclairé sur ce sujet, et je vous en remercie tout particulièrement, d’autant plus que votre ton est parfaitement posé et vos propos tout à fait réfléchi! J’étais un peu géné comme je le dis plus haut, mais heureux à présent, grâce à vous, d’avoir mieux compris la situation!
Et oui, je peux le dire à présent: le jeu de mot est parfaitement douteux, et je suis moi aussi pour le respect de chacun!
Merci encore!
Je comprend votre point de vue Blaise. Il y a dans le jeu de mot fait par M Lepen, comme dans tous les jeux de mots, une part de drolerie.
Dans un spectacle comique cette plaisanterie aurait toute sa place. Seulement le contexte n’est pas celui d’un one man show humoritique, mais plutôt d’un homme qui se propose de diriger la nation et qui tient ces paroles à un parterre de chasseurs rustres et sans doute plus homophobes que la moyenne.
Le jeu de mot est douteux, je suis d’accord avec vous. C’est regrettable. Et puis on ne comprend pas non plus pourquoi M Lepen parle des homsexuels dans un discours qui aurait du se contenter de parler de chasse.
C’est vrai que la gay-pride ne fait pas l’unanimité même parmi les homos. C’est surtout, je crois, que certains participants ont des comportements trop explicites, trop sulfureux.
On peut se poser la question de l’utilité de la gay-pride. Par ma part je la considère d’abord comme une manifestation politique, pour rappeler que les gays sont toujours discriminés, et que de nos jours encore, en France, les gays subissent des violences (injures, agressions, et parfois assassinats).
La situation des gays en France est malgré tout enviable par rapport à ce que vivent les gays en Pologne. Et la Pologne fait parti de l’union européenne. Il faudra bien qu’un jour l’UE oblige la Pologne à assouplir ses lois et l’aider à lutter contre cette forme de discrimination.
Vous savez, il ne faut pas croire que seuls les gays aiment parader en tenue sexy en pleine ville. Ce n’est pas « spécifique » aux gays. Aux USA par exemple, dans quelques villes, il existe un même genre de parade consacré aux nudistes. Je vous laisse imaginer des centaines d’adultes, femmes et hommes, complètement nus marchant dans les avenues ;o).
J’aime bien raconter cette anecdote parcequ’elle permet de prendre de la distance par rapport aux images des gay-prides que les média nous renvoient 🙂
Bien cordialement 🙂
Est-ce vraiment si dramatique ?
Les propos de Jean-Marie le pen sont-ils si horribles que ça ?
Il ne s’agit que d’une petite blague en passant, rien de plus.
Si ce (bon ?) mot avait été prononcé par un homosexuel, tout le monde aurait ri de son sens de l’autodérision… Ce genre de petites allusions sont courantes à la télévision, comme dans des séries comme Will & Grace.
Je crois qu’il ne faut pas dramatiser outre mesure. Il faut être particulièrement chatouilleux ou de mauvaise foi pour y voir un appel à la « chasse aux pédés ». Encore une fois, il ne s’agit que d’une petite blague, à prendre comme tel.